Livre de Néhémie

Le livre de Néhémie est un livre biblique de l’Ancien Testament composé de treize chapitres. Il fait suite au livre d’Esdras qui relate la construction du temple de Jérusalem. Du fait qu’il revient très peu dans le calendrier liturgique des textes, ce livre est assez méconnu. Partons donc à la découverte de ce livre, qui rapporte des évènements qui se sont déroulés au Ve siècle avant Jésus-Christ.

Que raconte le livre de Néhémie ?

Néhémie est un fonctionnaire israélite, échanson (c’est-à-dire serviteur) du roi Artaxerxès. Ce récit a lieu dans la vingtième année du règne Artaxerxès (2,1), soit treize ans après qu’Esdras soit monté à Jérusalem.

Lorsque Néhémie apprend l’état de ruine des remparts de Jérusalem et la détresse des gens, il pleure, jeûne et prie (1,4). Voyant sa tristesse, Artaxerxès demande à Néhémie quel est l’objet de sa peine (2,2). Ce dernier évoque l’état lamentable de la ville de Jérusalem et demande au roi sa permission pour aller reconstruire la ville. Ce dernier accepte en lui fournissant notamment des lettres pour les gouverneurs afin qu’il puisse passer, ainsi qu’une escorte (chapitre 2). Au début de sa mission, Néhémie fait face à une opposition de ceux qui habitent à proximité de Jérusalem, notamment de la part de Sanballat et Tobiyya. Malgré les oppositions des ennemis et de leurs ruses, la muraille est reconstruite, grâce notamment au zèle de Néhémie, la protection d’une garde armée fournie par le roi, et à un nombre important de serviteurs, comme Eliashib, Senaa, Meshullam, Shallun, les Thekohites, les fils de Ha-Senaa, les gens de Jéricho, etc.

Au chapitre 8, Néhémie a cédé la place au prêtre Esdras. Ce dernier apporte le livre de la Loi (la Torah) et le lit sur place sept jours pendant la fête des Tabernacles, fête qui permet de se remémorer la fidélité dont Dieu a fait preuve dans le livre d’Exode. Dans le chapitre d’après, les Israélites confessent les péchés de leurs pères et louent Dieu pour tout ce qu’il a fait, ce qui aboutit ensuite à un nouvel engagement par écrit, notamment des prêtres, des lévites et des chefs du peuple. L’un des évènements clés qui récompense le travail de Néhémie et de ses serviteurs est la fête de la dédicace du rempart de Jérusalem, rapporté au chapitre 12. 

La fin du livre sonne cependant malheureusement comme une rechute. Alors qu’il fait le tour de Jérusalem, Néhémie constate que les gens n'ont pas honoré leur part d'engagement dans l'Alliance. En effet, le temple est négligé, la Torah est violée, et les gens travaillent le jour du sabbat. Son travail opéré sur les murailles de Jérusalem est même menacé car les gens entretiennent des commerces autour des remparts et procèdent à des transactions pendant le sabbat, d’où la colère et l’emportement de Néhémie. Le livre s’achève par une dernière prière de Néhémie adressé à Dieu, sous la forme d’une imploration, de se souvenir de lui.

6 passages bibliques du livre de Néhémie

« Hanani, l’un de mes frères, arriva de Juda avec quelques hommes. Je les interrogeai au sujet des Juifs rescapés, ceux qui avaient échappé à la captivité, et sur Jérusalem. Ils me répondirent : « Ceux qui ont échappé à la captivité et qui sont restés là-bas dans la province sont dans une grande détresse et dans la honte ; le rempart de Jérusalem n’est que brèches, et ses portes ont été dévastées par le feu.  Dès que j’entendis ces paroles, je me suis assis et j’ai pleuré ; je fus dans le deuil durant plusieurs jours, jeûnant et priant devant le Dieu du ciel. » (Néhémie 1,2-4)

« le roi me dit : « Pourquoi ce visage triste ? Tu n’es pourtant pas malade ! Tu as donc du chagrin ? » Rempli de crainte, je répondis : « Que le roi vive toujours ! Comment n’aurais-je pas l’air triste, quand la ville où sont enterrés mes pères a été dévastée, et ses portes, dévorées par le feu ? » Le roi me dit alors : « Que veux-tu donc me demander ? » Je fis une prière au Dieu du ciel, et je répondis au roi : « Si tel est le bon plaisir du roi, et si tu es satisfait de ton serviteur, laisse-moi aller en Juda, dans la ville où sont enterrés mes pères, et je la rebâtirai. » Le roi, qui avait la reine à côté de lui, me demanda : « Combien de temps durera ton voyage ? Quand reviendras-tu ? » Je lui indiquai une date qu’il approuva, et il m’autorisa à partir. » (Néhémie 2,2-6)

« Le rempart fut achevé en cinquante-deux jours, le 25 du mois d’Éloul. Lorsque tous nos ennemis l’apprirent, et que toutes les nations autour de nous furent saisies de crainte, ils furent abaissés à leurs propres yeux. Ils reconnurent dans ce travail l’action de notre Dieu. » (Néhémie 6,15-16)

« Tout le peuple se rassembla comme un seul homme sur la place située devant la porte des Eaux. On demanda au scribe Esdras d’apporter le livre de la loi de Moïse, que le Seigneur avait prescrite à Israël. Alors le prêtre Esdras apporta la Loi en présence de l’assemblée, composée des hommes, des femmes, et de tous les enfants en âge de comprendre. C’était le premier jour du septième mois. Esdras, tourné vers la place de la porte des Eaux, fit la lecture dans le livre, depuis le lever du jour jusqu’à midi, en présence des hommes, des femmes, et de tous les enfants en âge de comprendre : tout le peuple écoutait la lecture de la Loi. » (Néhémie 8,1-3)

« À Jérusalem, les Tyriens, qui habitaient là, faisaient venir du poisson et des marchandises de toute sorte pour les vendre aux Judéens le jour du sabbat. Je fis donc des reproches aux notables de Juda, et je leur dis : « Vous agissez bien mal, en profanant le jour du sabbat ! N’est-ce pas ainsi que vos pères ont agi ? Alors notre Dieu a fait venir tout ce malheur sur nous et sur cette ville. Et vous, en profanant le sabbat, vous augmentez sa colère contre Israël. » (Néhémie 13,16-18)

« Souviens-toi de ces gens, mon Dieu : ils ont souillé le sacerdoce et l’alliance des prêtres et des lévites. Je les purifiai donc de tout étranger. Je remis en vigueur les règles à observer par les prêtres et les lévites, chacun selon sa fonction. Je fis de même pour l’offrande du bois aux dates fixées, ainsi que pour les prémices. Souviens-toi de moi, mon Dieu, pour mon bonheur ! » (Néhémie 13,29-31)

A quoi le livre de Néhémie nous appelle-t-il aujourd’hui ?

Dans un contexte de sécularisation, de baisse importante de la pratique religieuse en Occident, le message de Néhémie est d’actualité aujourd’hui pour l’Eglise. A l’image de Néhémie qui a participé à la reconstruction des remparts de Jérusalem, chaque baptisé a un rôle à jouer dans l’évangélisation. Le message de Néhémie est tellement pertinent que des diocèses en France en 2024 ont décidé de proposer un parcours sur ce livre dans le cadre d’une conversion pastorale.

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