Nous connaissons tous les bienfaits de la marche sur le corps et l’esprit. Marcher est une bonne activité pour la santé physique et mentale. Renforcement musculaire, oxygénation, amélioration des défenses immunitaires et du système cardio-vasculaire, réduction du stress, … les bénéfices d’une marche quotidienne ne se comptent plus. Mais les avantages de la marche vont encore plus loin : ses vertus sont également spirituelles !
La marche est aussi un merveilleux exercice spirituel. Dans les librairies, de plus en plus de livres et récits de voyage illustrent la profonde valeur spirituelle qu’il y a à se mettre en chemin, comme Le chemin des estives, de Charles Wright, qui a reçu le prix de la liberté intérieure 2021.
Découvrons comment la marche muscle, tonifie, allége et booste notre âme !
Que l’on parte sur les chemins de Compostelle, pour une randonnée de plusieurs heures ou pour un trajet domicile-bureau à pied, notre premier réflexe est de ne pas trop se charger.
Si au départ, on pense à ce que l’on doit prendre, ne surtout pas oublier … très vite on réfléchit autrement : qu’est ce que je peux laisser, qu’est ce qui ne m’est pas indispensable, qu’est ce qui m’alourdit ?
La marche nous rappelle que nous sommes des pèlerins sur terre. Sainte Catherine de Sienne nous dit : “La vie est un pont, traverse-le, mais n'y fixe pas ta demeure.” Nous devons rester en mouvement et ne pas entraver notre marche avec des préoccupations ou des attachements qui nous empêchent d’avancer.
Petit exercice spirituel : Avant la prochaine marche, je peux me poser la question de ce que je prends avec moi. J’observe s’il m’est plus ou moins difficile de laisser tel ou tel objet, ce en quoi je mets ma sécurité, mon confort … Qu’est ce que cela dit de moi ? de mes liens ?
Se mettre en marche, c’est déjà accepter de partir. La marche permet donc de prendre du recul par rapport au quotidien, au monde. Charles Wright écrit : « Partout, il y avait trop de bruit, trop de discours. Un jour, j'en ai eu marre de cette frénésie et je suis parti.”
Marcher, c’est décider de son rythme, de son chemin, de ses pauses. C’est retrouver un territoire d’action dans des journées balisées et dans lesquelles les contraintes sont nombreuses. Le peuple hébreux était un peuple nomade - l’archétype même de la liberté ! - avant d’être mis en esclavage en Egypte. C’est en le faisant marcher à travers le désert que Dieu lui rend sa liberté. “Le Seigneur lui-même marchait à leur tête : le jour dans une colonne de nuée pour leur ouvrir la route, la nuit dans une colonne de feu pour les éclairer ; ainsi pouvaient-ils marcher jour et nuit.” (Exode 13, 21)
Petit exercice spirituel : Jésus est venu nous libérer. Il nous dit : “Moi, je suis le Chemin, la Vérité et la Vie” (Jean 14, 6). Je peux méditer ce verset lors de ma prochaine marche. Je le répète au rythme de ma respiration ou je le manduque à la manière des Pères du désert.
Marcher ne permet pas seulement de brûler des calories mais aussi de brûler notre suffisance. Comme toute activité physique, la marche nous fait sentir nos limites, notre vulnérabilité. Nous devons prendre en compte la fatigue, notre condition physique mais aussi accepter les aléas de la météo, les surprises du voyage.
Parce que pour aller loin, nous devons partir léger, nous apprenons aussi à dépendre des autres, de la nature … de la providence.
Petit exercice spirituel : Avant de partir marcher - ou en marchant - je récite ou je chante le psaume 22 (23) : Le Seigneur est mon berger : je ne manque de rien. Je prends conscience que, comme une brebis qui suit son berger, avec lui, je ne crains rien. (Retrouvez l’intégralité du texte du psaume 22)
Dans notre société où tout doit aller vite, où l’efficacité et la performance sont recherchées en tout et partout, qu’il est difficile d’accepter d’attendre. En marchant reviennent le goût de l’effort et la saveur de la lenteur.
La marche est un bon remède pour combattre l’acédie, cette maladie de l’âme, qui nous fait abandonner nos efforts, baisser les bras. Se remettre en marche quand dans la vie, nous pensons “A quoi bon ?”, tenir le coup, ralentir peut-être mais ne pas s’arrêter … voilà de belles leçons que nous offrent nos pieds.
Petit exercice spirituel : Je prends un engagement avec moi-même, réaliste et à ma portée. Je décide d’un petit temps de marche quotidien ; j’en définis le moment dans ma journée ainsi que l’itinéraire qui sera toujours le même. Cela peut être simplement le tour du pâté de maison après le dîner. Je décide de m’y tenir, chaque jour, qu’il vente, qu’il pleuve.
La marche offre un nouveau rapport à l’espace et au temps et nous fait goûter à des étincelles d’éternité. “Je voulais retrouver ce qu’il y a d’immense et de divin en chacun de nous et m’immerger dans ces paysages” (Charles Wright)
Marcher, surtout dans la nature, nous invite à regarder, à sentir, à écouter. Nous pouvons être pleinement dans le moment présent, notamment en pratiquant la marche consciente, et nous ouvrir à ce qui est en développant notre réceptivité.
“Par les soirs bleus d’été, j’irai dans les sentiers,
Picoté par les blés, fouler l’herbe menue :
Rêveur, j’en sentirai la fraîcheur à mes pieds.
Je laisserai le vent baigner ma tête nue.” (Arthur Rimbaud)
Contempler, s’émerveiller, est une façon de louer Dieu à travers sa Création.
Petit exercice spirituel : Je pose un regard neuf sur ce qui m’entoure pendant que je marche. Je prends le temps d’écouter les bruits qui m’entourent, d’accueillir les odeurs, de ressentir le vent ou les rayons de soleil sur moi. Je célèbre ce moment unique, j’accueille cela dans la gratitude, comme un don de Dieu. Je prends conscience qu’il me donne rendez-vous, ici et maintenant.
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