En 1981 à Kibeho, apparaît la Vierge Marie à successivement trois jeunes collégiennes au sein d’une institution religieuse. Alors que le Rwanda est dans une paix relative depuis plusieurs années, des haines subsistent entre les communautés hutus et tutsis, les deux ethnies du pays. La Vierge apporte un message de paix et demande la conversion des cœurs, mais elle prophétise aussi sur le terrible massacre des tutsis de 1994, qui fera près d’un million de victimes.
La congrégation des Benebikira, Filles de la Vierge Marie, accueille une centaine de jeunes filles au sein de leur collège. Le 28 novembre 1981, Alphonsine Mumureke, collégienne, déclare avoir eu la vision d’une femme “d’une beauté incomparable”, qui se présente à elle comme la “Mère du Verbe”. Ces affirmations ne sont tout d’abord pas prises au sérieux. Les pensionnaires, les professeurs et religieuses pensent qu’elle veut juste se faire remarquer ou qu’elle a perdu la raison. Cependant l’apparition se reproduit, en public ou en privé. La Vierge demande à Alphonsine de prier avec sincérité et l’invite à pousser ses compagnes à la conversion et à l’augmentation de leur foi. Elle décrit une femme “ni blanche ni noire” portant un voile sur les cheveux, pieds nus, et flottant au-dessus du sol. Moquée et accusée de mensonge, Alphonsine prie la Vierge pour qu’elle apparaisse à d’autres, puisque son entourage se déclare plus enclin à croire si tel était le cas.
Le 12 janvier 1982, la Vierge apparaît à une autre jeune fille, Nathalie Mukamazimpaka. Nathalie est une jeune fille très pieuse et sérieuse, ce qui commence à faire douter l’entourage : comment pourrait-elle être possédée ou raconter des mensonges?
Puis, le 2 mars 1982, c’est au tour de Marie-Claire Mukangango, d’être voyante. Le fait que cette dernière critiquait beaucoup Alphonsine et tentait de monter les autres élèves contre elle contribue à convaincre l’entourage des jeunes filles et peu à peu l’opinion publique change. La nouvelle se répand vite dans le pays, et l’on vient de loin pour rencontrer les voyantes et assister à leurs extases. On espère des miracles, des révélations. Des apparitions publiques se produisent dans la cour de l’école. Le 31 mai, près de 10.000 personnes sont rassemblées autour de l’école et un podium est construit pour accueillir les voyantes. Leurs conversations avec le “personnage invisible” sont scrutées de près et notifiées.
Durant une apparition en juin 1982, la Vierge annonce à Alphonsine qu’elle reviendra le 15 août. Puisqu’elle a annoncé Sa venue, tout le monde s’attend à des miracles et une foule nombreuse se rassemble auprès du podium fraîchement construit. La Vierge arrive en pleurs, déplorant les malheurs de Son peuple. Les trois jeunes filles Alphonsine, Nathalie et Marie-Claire, ont alors des visions effrayantes. Elles se mettent à pleurer, claquer des dents et trembler. La Vierge leur montre “des têtes décapitées”, “un fleuve de sang”, “des gens qui s'entretuent”, des cadavres laissés à l’abandon. Elles estiment que ces malheurs sont la conséquence du manque de foi et de l'hypocrisie des croyants. La foule est marquée par cet épisode, où la Vierge apparaît successivement à chacune des voyantes personnellement, et garde une impression de peur, de panique et de tristesse.
Un an plus tard, la Vierge apparaît à nouveau, puis en novembre de la même année 1983, et Elle demande à Alphonsine la construction d’une chapelle. Les visions sont parfois accompagnées de voyages mystiques où Alphonsine et Nathalie déclarent avoir voyagé au Purgatoire, en Enfer et au Paradis.
Après décembre 1983, seule Alphonsine bénéficie de visions de la Vierge, et ce jusqu’en novembre 1989.
Il est à noter que d’autres nombreuses personnes se sont déclarées à leur tour voyants ou voyantes, mais seules les trois jeunes filles précitées ont été reconnues par l'Eglise.
L’autorisation d’un culte public de Notre Dame de Kibeho est donnée par l’évêque de Butare en 1988. La première pierre d’une chapelle est posée en novembre 1992.
Les apparitions ont été officiellement reconnues en juin 2001.
Tout le monde s’accorde à dire que les visions effrayantes dont ont été témoins les trois jeunes femmes, lors de l’apparition du 15 août 1982, étaient des visions prophétiques du massacre rwandais, qui aura lieu en 1994, et que nous n’évoquerons pas ici.
Marie Claire Mukangango est devenue enseignante après ses études. Mariée à un journaliste rwandais, elle vivait à Kigali au moment du génocide. Ils ont été tous deux comptés parmi les centaines de milliers de victimes du conflit rwandais.
Nathalie Mukamazimpaka a arrêté ses études pour se consacrer totalement à la prière. Elle a quitté Kibeho au moment du génocide pour s’installer Bukavu, au Congo, puis à Nairobi, au Kenya. Elle est retournée à Kibeho à la fin de la guerre et y vit toujours.
Alphonsine Mumureke veut entrer en religion mais s’en voit empêchée. Après ses études, elle travaille comme secrétaire du service de l’enseignement catholique de Butare dans le sud du Rwanda. Elle fuit Kibeho dès les premières heures du génocide et est recueillie par un couple ivoiro-congolais qui l’emmene au Congo puis en Côte d’Ivoire. Elle y rencontre son père spirituel qui l'encourage à étudier la théologie. Alphonsine finit par intégrer l’ordre de Sainte-Claire et prononce ses vœux chez les Clarisses en 2003. Elle prend le nom de Alphonsine de la Croix Glorieuse.
Les messages de la Vierge à Kibeho se résument ainsi :
Des miracles ont eu lieu à Kibeho mais aucun n’est officiellement reconnu par l’Eglise.
Après le génocide, le sanctuaire reprend son expansion et est inauguré en 2003. Des pèlerins affluent de tous les pays. Une plus grande église est mise en construction et se termine en 2021. Le site accueille aujourd'hui plus de 500.000 pèlerins par an.
L’évêque du lieu, Mgr Hakizimana a déclaré que Kibeho est “le lieu de rendez-vous pour les chercheurs de Dieu, un haut lieu de conversions, de réparation du péché du monde, et de réconciliation ; un point de ralliement pour "ceux qui étaient dispersés", comme pour ceux qui sont épris des valeurs de compassion et de fraternité sans frontières.”
“Seigneur notre Dieu,
nous te rendons grâce pour les biens dont tu ne cesses de nous combler
et de ta bonté infinie en nous envoyant la Vierge Marie, Mère du Verbe
pour qu’elle vienne nous ramener sur le bon chemin que Jésus-Christ, ton Fils, nous a montré.
Elle nous a demandé de nous convertir,
de confesser nos péchés, et de prier sans hypocrisie.
Cependant nous avons désobéi,
durci notre cœur et cela a été la source de nos malheurs.
Ainsi Seigneur notre Dieu,
nous t’en supplions par Jésus-Christ, ton Fils, aie pitié de nous et pardonne-nous.
Seigneur aie pitié de nous (3 fois en se frappant la poitrine)
Et toi notre Mère, la Vierge Marie Mère du Verbe,
nous te rendons grâce pour avoir accompli la mission de Dieu,
pour Ta longanimité envers nous dans la souffrance
en versant beaucoup de larmes
quand Tu voyais que nous refusions d’accueillir le message que Tu nous apportais.
Mais, à partir de ce moment,
nous nous engageons à être des enfants fidèles
en faisant tout ce que le Seigneur nous dit,
en suivant les conseils que Tu as donnés ici à Kibeho,
et en fortifiant l’amour pour nous convertir en belles fleurs
dont le parfum est agréable pour tous et partout.
Vierge Marie, Mère du Verbe, prie pour nous !”
“Bienheureuse Vierge Marie, Mère du Verbe, Mère de tous ceux qui croient en Lui et l’accueillent dans leur vie, nous voici devant toi pour te contempler.
Nous croyons que tu es parmi nous, comme une mère parmi ses enfants, même si nos yeux de chair ne te voient pas.
Toi, sûr chemin qui nous mène à Jésus le Sauveur, nous te bénissons pour tous les bienfaits dont tu nous combles sans cesse, spécialement, depuis que, dans ton humilité, tu as daigné apparaître miraculeusement à Kibeho, au moment où notre monde en avait tant besoin.
Donne-nous toujours la lumière et la force nécessaire pour accueillir avec empressement ton appel à nous convertir, à nous repentir et à vivre selon l’ Evangile de ton Fils.
Apprends-nous à prier sans hypocrisie et à nous aimer les uns les autres comme Il nous a aimés, pour que, tel que tu l’as demandé, nous soyons toujours de belles fleurs répandant partout et sur tous leurs bons parfums.
Ô Sainte Marie, Notre-Dame des Douleurs, apprends-nous à comprendre la valeur de la croix dans notre vie, pour que ce qui manque aux souffrances du Christ, nous l’achevions dans notre propre chair en faveur de son Corps mystique, qui est l’ Eglise.
Et, lorsque notre pèlerinage sur cette terre prendra fin, puissions-nous vivre éternellement avec toi, dans le Royaume des Cieux.”
Puisque la Vierge vous invite fortement à prier le rosaire, prions le rosaire avec Sainte Bernadette pendant quatre jours.
Nous vous invitons également à prier Notre Dame de Lourdes dans cette neuvaine pour les malades et pour consoler les affligés.
Enfin, si vous aimez prier le chapelet, ce qui constitue la plus grande demande de la Vierge pour notre temps, Rejoignez la Fraternité NDML (Notre Dame, Mère de la Lumière) chaque soir pour un chapelet-live à 19h30.