La déconcentration est souvent comprise comme un manque de concentration. Dans la méthode développée par le docteur Vittoz, la déconcentration est une façon de lâcher prise et de mettre à distance ce qui prend trop de place dans notre esprit. Le désir de ce médecin chrétien du début du XXème siècle est de nous aider à ne plus être “dominé par quoi que ce soit” et d’améliorer notre contrôle cérébral. Découvrez comment pratiquer cette déconcentration et dans quelle mesure elle est une aide pour une concentration plus juste et mieux maîtrisée.
Le travail de déconcentration dans la méthode Vittoz ne peut commencer qu’après un travail préalable sur la réceptivité et sur la concentration. Les exercices de déconcentration Vittoz font appel aux images mentales et aux symboles. Ils aident le cerveau à lâcher prise sur une idée, une pensée parasite.
Une des sources d’anxiété et un des freins à une bonne concentration est le fait d’être fixé sur une idée, une pensée qui ne laisse aucune place à l’accueil de l’instant présent ou à la concentration sur une tâche spécifique. Vittoz nous aide à remettre cette pensée à sa juste place, voire même à l’éliminer totalement si elle est réellement toxique.
Très proches des exercices de déconcentration sont ceux sur la décentration qui aident à passer plus facilement d’une activité à une autre.
Sur une feuille blanche, je commence par tracer un trait vertical sur la gauche de la feuille. Il prend quasiment toute la hauteur de la feuille.
Puis je continue à tracer des traits verticaux, parallèles au premier, mais de taille décroissante. Leur taille diminue à chaque fois.
Je trace mes traits en conscience : en sentant dans mon corps, ce geste qui diminue en ampleur.
A la fin de l’exercice, je prends le temps d’accueillir dans mon corps ce que cet exercice fait naître en moi.
Je m’installe confortablement, je prends le temps de me détendre et je ferme les yeux.
Je visualise une rivière. Elle est large et animée par un léger courant.
Je prends le temps d'observer mentalement l’eau s'écouler doucement, comme si j’étais assis sur la rive.
Toujours les yeux fermés, assis au bord de cette rivière imaginaire, je vais maintenant imaginer poser mon regard juste devant moi. Il y a des feuilles détachées d’un arbre qui flottent à la surface de l’eau. Elles sont là, amassées et collées à la rive.
Je les visualise le plus précisément possible : leurs formes, leurs tailles, leurs couleurs …
J’imagine maintenant les pousser doucement, avec un bâton, vers le milieu de la rivière.
Je vois les feuilles se déplacer, s’éloigner de la rive.
Petit à petit, elles sont prises dans le courant de la rivière et commencent doucement à s’éloigner.
Je les regarde s’éloigner, devenir de plus en plus petites, se détacher les unes des autres, devenir des points à la surface de l’eau … jusqu’à disparaître.
Pour terminer, j'observe la surface de l’eau, claire, et limpide devant moi.
A la fin de l’exercice, je prends le temps d’accueillir mes sensations.
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