Les guérisons miraculeuses
Les récits de guérisons miraculeuses foisonnent. On peut les attribuer à Jésus, bien entendu, la sainte Vierge Marie ou bien à des saints comme : saint Carlo Acutis, saint Antoine de Padoue, saint Joseph, saint Charbel, sainte Thérèse de Lisieux, le saint Curé d’Ars, saint Charles de Foucauld ou encore l’archange saint Raphaël. Ce sont des miracles reconnus par l’Église catholique après une étude et une enquête (sur une période de 5 à 15 ans) sur la maladie du miraculé et sur le processus de guérison. L’Église reste effectivement très prudente sur les reconnaissances de guérisons miraculeuses. Les personnes guéries sont généralement très suivies par les médecins qui attestent de la guérison inexpliquée avant que l’Église ne puisse reprendre le dossier.
Qu’est-ce qu’une guérison miraculeuse ?
Dans le catholicisme la guérison par la foi est régulièrement attribuée à la thaumaturgie (on parle d’un saint thaumaturge par exemple). La thaumaturgie est le fait qu’une personne soit l’intermédiaire de la puissance de Dieu et qu’il n’ait qu’à imposer ses mains sur le corps d’un malade pour le guérir. Mais, les guérisons miraculeuses sont très souvent liées à de ferventes prières à des saints en particulier. Les miracles sont d’ailleurs des critères pour la canonisation d’une personne.
Une guérison peut également être associée à un lieu de pèlerinage, comme le sanctuaire de Lourdes par exemple, où coule une eau réputée miraculeuse.
Une guérison miraculeuse est avant tout une guérison de l’âme car Dieu est le médecin des âmes. Mais, parfois,son action divine peut se déployer dans le corps, on parle alors d’une guérison physique, visible. Une guérison miraculeuse est donc en réalité une double guérison : une guérison de l’esprit et du corps. Le malade sent littéralement sa guérison par des signes psychosomatiques (tremblements, sensation de chaleur…) ou spirituels (sensation de paix intérieure, de grande joie, d’apaisement…). Le malade a alors l’intime conviction d’avoir été guéri par le Seigneur.
Les critères d’authentification d’une guérison miraculeuse
Pour être reconnues miraculeuses les guérisons inexpliquées doivent être authentifiées par une approche médicale et une approche spirituelle, de façon indissociée. Elles seront ainsi attribuées à une intervention divine, notamment par l’intermédiaire d’un saint.
Pour que la médecine reconnaisse un cas de guérison miraculeuse il faut qu’elle puisse constater des faits réels, sans qu’elle puisse les expliquer par la science et la logique. Il faut donc qu’il y ait un “passage d’un état pathologique avéré à un état de santé évident”.
Le rôle de la médecine est alors de constater la guérison, de prendre en compte son contexte, de la garantir en fournissant des documents précis avant et après la guérison et de la certifier avec des experts.
Les conditions médicales
Enfin, pour conclure en faveur d’une guérison miraculeuse “certaine, définitive et médicalement inexpliquée”, l’enquête doit réunir plusieurs conditions :
- la maladie ait été établie lors d’un diagnostic précis et déclarée réelle
- le pronostic vital de la personne doit être fixé, voire fatal, à court terme
- la guérison doit être soudaine et surprenante
- le traitement prescrit ne peut pas être à l’origine de la guérison ou ne peut même pas l’avoir aidé
Les critères de Lambertini
L’Église interprète ensuite la guérison selon les sept “critères de Lambertini”. Le cardinal Prospero Lambertini, le futur pape Benoît XIV, a établis entre 1743 et 1737 :
1- La maladie doit être grave, avec un pronostic défavorable
2- La maladie doit être connue
3- La maladie doit être organique : cela signifie qu’il faut qu’il y ait des critères objectifs, biologiques et radiologiques (les maladies psychologiques ne sont pas reconnues)
4- Il ne faut pas qu’il y ait de traitement qui vienne interférer dans la guérison
5- La guérison doit être subite, soudaine et instantanée, sans convalescence.
6- Il faut qu’il y ait un retour de toutes les fonctions vitales sans aucune régression
7- La guérison ne doit pas être une simple rémission mais une guérison durable et définitive
Le contexte d’une guérison miraculeuse
Le contexte de la foi est évidemment primordial. Par ailleurs, le pape saint Jean-Paul II a dit aux membres du Comité médical international de Lourdes, le 18 novembre 1988 “De nombreuses guérisons constituent une réalité qui n’a son explication que dans l’ordre de la foi, que l’examen scientifique ne peut nier a priori et qu’il doit donc respecter, précisément dans son ordre”.
Différence entre “rémission spontanée” et “guérison miraculeuse”
L’Église travaille étroitement avec la médecine afin de faire la différence entre les “rémissions spontanées” (elles sont inexpliquées par la médecine mais sont exclusivement physiques. La personne guérie n’en est absolument pas consciente. Ce sont donc des guérisons insignifiantes pour l’Église) et les guérisons miraculeuses. Il faut savoir qu’à Lourdes il n’y a que 70 miracles qui ont été reconnus comme miraculeux. Or, le bureau médical a constaté plus de 3000 guérisons objectivement inexplicables. L’évêque André Duplex, professeur de l’Institut catholique de Toulouse avait alors précisé “Toute guérison inexpliquée n’est pas forcément miraculeuse pour la foi chrétienne, et une guérison même expliquée médicalement peut relever du miracle”.
Pour conclure, il faut donc se poser deux questions avant de considérer qu’une guérison est miraculeuse :
- La guérison échappe-t-elle aux lois habituelles de l’évolution des maladies de la médecine ? → la guérison doit aller à l’encontre des prévisions du diagnostic établi. La guérison doit être soudaine, imprévisible et instantanée. Le rétablissement de la personne guérie doit être totale et étonnante vis-à-vis des lésions anatomiques causées par la maladie.
- La personne guérie et les témoins cherchent-ils à attribuer cette guérison au Seigneur ? Les invite-t-elle à croire en l’intervention divine ?
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