Les miracles d'inédie
Les miracles d’inédie sont moins connus que les apparitions mariales ou christiques ou même que les stigmates mais sont pourtant bien reconnus par l’Église catholique (tout en restant prudente). Les miracles d’inédie se traduisent par l’absence totale de nourriture ou de boisson pendant une longue période. C’est ce qui est arrivé à Marthe Robin, sainte Catherine de Sienne, bienheureuse Anne-Catherine Emmerich, ou encore sainte Lidwine de Schiedam (sainte hollandaise du XVème siècle), pour ne citer qu’elles. Elles n’ont rien ingurgité pendant de longues années, à la seule exception de la communion quotidienne. Ces phénomènes demeurent inexpliqués par la science.
Qu’est-ce que l’inédie ?
L’inédie est l’abstention totale de nourriture et de boisson pendant plusieurs jours, voire plusieurs mois ou années. Ce sont des miracles reconnus par l’Église catholique, bien que très critiqués et remis en question par l’opinion publique. Les examens médicaux sont difficiles à mettre en place. Mais certains médecins ont tout de même reconnu, avec honnêteté, que l’état physique de certaines personnes se déclarant inédiques, tenait du miracle.
L’inédie de Marthe Robin
Le philosophe Jean Guitton a dit à propos de Marthe Robin : « C'était une paysanne française qui pendant trente ans s'est nourrie seulement de l'Eucharistie et tous les vendredis elle revivait les douleurs de la Passion du Christ par les stigmates. Même dans le siècle de la télévision cette femme étrange, déconcertante, extraordinaire resta inconnue du grand public. ».
Toute l’existence de Marthe Robin était centrée sur Jésus Eucharistie qui, selon ses dires, fût pour elle « celui qui guérit, console, soutient, bénit, mon Tout ». Depuis 1928, elle ne pouvait plus avaler car ses muscles de déglutition étaient bloqués. En effet, elle avait eu une grave maladie neurologique qui l’empêchait de faire quelconque mouvement. Elle eut ensuite une maladie oculaire qui l’a contrainte à vivre dans l’obscurité complète.
En plus de cela, Marthe Robin reçut les stigmates du Christ en octobre 1930.
Son inédit a été très critiqué et on l’a accusée de simulation. Mais aucun examen médical précis n’avait été réalisé. Il faut donc se fier aux témoignages de toutes les personnes qui ont vécu à ses côtés. Lesdits témoignages rapportent que Marthe Robin était d’une intégrité morale exemplaire. Son entourage était discret et bienveillant.
Ainsi, des médecins ont tout de même rapporté à son encontre : « Depuis 1932, Mademoiselle ROBIN dit ne plus dormir. Depuis la même époque, dit-elle, elle ne mange plus. Elle éprouvait, quelque temps déjà avant cette époque, de très grosses difficultés à s'alimenter, elle ne pouvait presque plus avaler et vomissait à peu près tout [..] Depuis 1932, plus de sommeil, plus d'alimentation ».
Le miracle d’inédie se serait poursuivi jusqu’à sa mort en 1981 et aurait donc duré plus de 50 ans. Durant toutes ces longues années, Marthe Robin n’a rien mangé de solide ni bu de liquide, à la seule exception du corps du Christ qu’on lui apportait deux fois par semaine.
L’inédie de sainte Catherine de Sienne
Le confesseur de sainte Catherine de Sienne, qui fût également son biographe, écrivit à propos de son inédie : « Le premier jeûne extraordinaire de la sainte dura depuis le Carême, pendant lequel arriva la vision racontée plus haut, jusqu'à la fête de l'Ascension. Pendant tout ce temps, la vierge, remplie de l'Esprit de Dieu, ne prit aucune nourriture ou boisson matérielle, sans cesser d'être toujours alerte et joyeuse. Ce n'est pas étonnant, puisque l'Apôtre nous assure que « les fruits de l'Esprit sont charité, joie et paix. La Vérité première nous dit elle-même, que « l'homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu ». Et n'est-il pas encore écrit, que « le juste vit de la foi ». Il raconte ensuite qu’à l'Ascension, comme le lui avait dit le Seigneur, elle put manger à nouveau.
Malheureusement la sainte femme a été beaucoup critiquée par les gens de son temps. En effet, on l’accusait de vouloir égaler ou surpasser le Seigneur et sa sainte Mère : « Le Christ Seigneur a mangé et bu, sa glorieuse Mère a fait de même, et les apôtres aussi ont mangé ; le Seigneur leur avait même dit “Mangez et buvez ce qui se trouve chez vos hôtes” ».
Malgré tout cela, elle continua son inédie, faisant fie des avis contraires. Elle pratique l’inédie pendant plus de 8 ans, expliquant que le Seigneur, pour la punir de ses péchés, lui avait retiré toute capacité de manger ou de boire quelconque nourriture. Sainte Catherine de Sienne soutenait donc que ce n’était pas son choix mais l’œuvre divine. Malheureusement, il semble qu’elle soit morte d’anorexie.
L’inédie de Thérèse Neumann
Le 6 août 1926, après qu’elle ait vu le Christ transfiguré, Thérèse Neumann refusa d’ingérer toute forme de nourriture ou de boisson, à l’exception de deux grammes d’hostie pour sa communion quotidienne. Son inédie dura ainsi 36 années. Elle déclara : “J’ai laissé toute faim et soif sur le Tabor”.
Afin de s’assurer de l’honnêteté de Thérèse et de prouver scientifiquement cette inédie, elle fût mise sous surveillance 24h/24 pendant quinze jours, sous la direction de son médecin traitant, le docteur Otto Seidl, et d’un professeur en psychiatrie à l’université d’Erlangen (en Allemagne), le docteur Ewald, qui ne croyait absolument pas à la cause surnaturelle. La surveillance était assurée par quatre infirmières franciscaines assermentées qui avaient pour ordre de ne pas la quitter des yeux. À la fin de cette enquête de quinze jours, un procès-verbal fût établi. Il rapporta que Thérèse Neumann n’avait mangé que 0,33 grammes d’hostie et bu environ 45 cm3 d’eau. Son poids était cependant resté parfaitement identique et la prise de sang effectuée ne révéla aucun signe d’abstinence. Force était alors de constater la véracité et l’honnêteté des propos de Thérèse.
L’inédie de bienheureuse Anne-Catherine Emmerich
La bienheureuse Anne-Catherine Emmerich, béatifiée par le saint pape Jean-Paul II en 2004, a reçu des visions de la Passion du Christ, de la sainte Vierge Marie, les stigmates et a été inédique pendant six ans. En effet, le docteur Wesener, son médecin, a consciencieusement tenu un journal, du mois de mars 1813 à novembre 1819, sur l’inédie de la bienheureuse. Ce Journal et la biographie d’Anne-Catherine qu’il écrivit après l’année de sa mort constituent « une source rare pour l'étude psychologico-religieuse et médicale de la stigmatisation et des phénomènes analogues ».
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