Pour les Pères et Mères du Désert, la prière est constitutive de toute la journée. “La prière est le lien qui unit les créatures à leur Créateur”, affirme un père. Un autre avoue que “La prière réveille, rend agile, fait revivre, fait revenir dans la Vie”.
Pour Syméon le Nouveau Théologien, Il est nécessaire pour prier d’être dans une grande simplicité, d’adopter une position de repos, d’être stable et immobile, ainsi que dans le silence. On peut commencer par une attention aux allées et venues du souffle en soi. La prière est un regard intérieur tourné vers le cœur. Une invocation vocale puis mentale peut être faite, en général pour se pacifier et concentrer son attention, comme par exemple “Seigneur, aie pitié de moi” ou encore tout simplement “Jésus”. Cependant, les Pères ont insisté sur le fait que même avec tous ces repères, la prière ne relève pas d’une technique mais d’un désir.
Rappelons que les Pères vivaient dans des conditions difficiles qui les soumettaient à la tentation très fréquemment. Il était donc important qu’ils passent beaucoup de temps en prière. Certains atteignaient même l'extase. Le but de la prière est clairement l’union à Dieu, qui se traduit alors en amour et paix intérieure. Il s’agit aussi de “changer un cœur de pierre en un cœur de chair” (Ez 36, 26) ou de rendre un cœur humain semblable au cœur de Dieu.
Les pères pratiquent une forme de prière où tout le corps est impliqué : les métanies. Le terme “métanie” vient du grec ancien “metanoia” qui signifie “transformation” ou “conversion”. Il s’agit d’un abaissement jusqu’au sol (petite métanie, où l’on s’incline en touchant le sol de la main droite), ou d’une prosternation (grande métanie, où tout le corps s’allonge et le front touche terre). Les deux métanies sont suivies d’un signe de croix et ont toujours cours aujourd’hui dans la tradition orthodoxe ou chez les catholiques byzantins.
Ces métanies constituent des gestes de pénitence où l’on reconnaît sa faute et demande pardon. Ce sont aussi des gestes d’humilité : en se mettant en contact avec la terre, nous est rappelée notre condition fragile de créature.
Après la métanie, le priant se relève et se signe. En traçant un large signe de croix sur lui, il signifie que nous sommes relevés par la mort et la résurrection du Christ.
Engager le corps dans la prière lui redonne toute sa place, si longtemps oubliée ou dénigrée par l’Eglise. Le corps, ne l’oublions pas, est “Temple de l’esprit”.
Dans les métanies ou toute prière en général, le souffle est d’une importance capitale. Sur l'inspiration, on peut prier “Seigneur Jésus, Fils de Dieu”, puis sur l’expiration, “Prends pitié de moi, pécheur”. L’expire est comme un lâcher-prise de ce qui est vicié (le péché, le mal, la mort). L’inspire représente ce qui est pur (l’amour, la vie, le nom de Jésus, la paix, la joie).
Faisons silence, adoptons une position de détente. Commençons par observer notre souffle. Puis, invoquons le Seigneur par de courtes prières : “Seigneur Jésus” ou “Aie pitié de moi Pécheur”, ou toute prière jaculatoire.
On peut également pratiquer les métanies décrites plus haut.
Mais comme les Pères du Désert, tâchons de prier le plus souvent possible, si ce n’est en permanence. La prière longue et réfléchie n’est pas nécessaire. Une simple phrase adressée à Dieu suffit à se tourner vers Lui et cela suffit pour ainsi s’approcher de la prière permanente.
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