“De même qu’il est impossible de construire un navire sans clous, ainsi est-il inconcevable d’être sauvé sans humilité”. (Amma Synclétique, Mère du Désert, 270-350). Les méditations des pères et mères du désert nous invitent à combattre l'orgueil et développer un esprit d'humilité.
Compté parmi les sept péchés capitaux, il est l’un des pires car il prend de multiples formes. Il fait partie des sujets les plus prégnants chez les Pères du Désert qui l’ont étudié de près. ils en parlent souvent dans leurs apophtegmes. L’orgueil s’oppose à l’humilité. (Retrouvez ce que dit la Bible sur l'orgueil)
Au sens psychologique du terme, il est considéré comme une haute opinion que l’on a de soi, une estime de soi excessive qui souvent porte vers le dénigrement des autres.
Selon Jean Chrysostome, l’orgueil est “un refus du secours divin et la présomptueuse confiance en ses propres forces”.
Au sens spirituel, l’orgueil se traduit essentiellement par croire que tout vient de soi, que c’est à soi que l’on peut attribuer tous les mérites de ses propres qualités et forces, et non à Dieu. L’orgueilleux ne trouve d'ailleurs sa force qu’en soi et se détache ainsi d'une certaine communion avec Dieu, mais aussi d’une connexion aux autres.
Selon Jean Cassien, ”l’orgueil s’attaque à Dieu en personne”.
Elle se traduit également par une comparaison permanente à autrui et est souvent le signe d’une faible estime de soi. En effet, c’est une recherche d’estime extérieure qui a souvent pour but de compenser une faible confiance en soi et des blessures affectives. Certitude d’avoir raison, incapacité à se remettre en question, autojustification, désir d’enseigner et de commander sont les signes de l’orgueil. D’ailleurs, l’orgueilleux est aveugle à ses propres défauts et peine à accepter la critique. Il a ainsi tendance à rejeter la responsabilité de ses fautes ou de ses échecs sur les autres.
L'orgueil est aussi la tentation de maîtriser son entourage. La manipulation mentale en est une parfaite illustration. D’ailleurs, l’’orgueilleux veut tout maîtriser : sa vie, sa carrière, son temps et ses proches.
L’orgueil peut aussi revêtir l’apparence de l’humilité. Une personne discrète, très dévote, peut développer un certain orgueil spirituel, qui est aussi la tentation de celui qui a le sentiment d’avoir “tout compris” à Dieu et d’être parfaitement à ses côtés.
Connaître les manifestations de l’orgueil est un prérequis indispensable pour comprendre comment il se manifeste chez soi. Les symptômes décrits ci-dessus sont utiles à connaître.
Accepter la critique, demander de l’aide, reconnaître que ses qualités viennent de Dieu sont des antidotes efficaces.
Reconnaître que tout vient de Dieu, que l’on ne peut rien maîtriser et qu’il est vain de vouloir dominer sa vie, les autres ou même Dieu est une parade efficace.
Pratiquer la charité, se réjouir de la joie de l’autre sont également de puissants antidotes.
Les Pères conseillent de méditer sur son état de pécheur et de ne pas oublier que tout bien bien vient de Dieu. Les Pères vont jusqu’à se détacher totalement de leurs charismes et ne s’en attribuent aucun. Abba Isaïe disait qu’il s’agit de “se considérer comme plus pécheur que les autres hommes, et de se déprécier soi-même comme ne faisant rien de bien devant Dieu”.
Il s’agit aussi de se souvenir chaque jour que l’on est assuré de mourir et que la mort peut survenir à tout instant. Un Père explique : « Souvenons-nous sans cesse de la mort. Par cette mémoire naît en nous l’abandon des soucis et de tout ce qui est vain. À dire vrai, la contemplation de la mort est comme une source. C’est pourquoi, servons-nous d’elle comme de notre propre souffle. » Se remémorer la mort permet de prendre conscience de ses fragilités et de ses attachements : activités, réalisations personnelles, désir de reconnaissance, blessures, relations, habitudes…
Méditer la parole de Dieu, la manduquer, peut être un remède efficace contre l’orgueil. S’imprégner des évangiles, les méditer régulièrement permet de se conformer petit à petit à la vie du Christ et ainsi d’acquérir l’humilité.
Être attentif à ses pensées, se faire violence. Avoir Dieu toujours à l’esprit. “Je veux remplir mon esprit de Dieu”, dit Abba Théonas.
L’homme humble se méfie de ses propres jugements sur autrui et estime que l’autre a toujours quelque chose à lui apprendre. Il l’écoute attentivement et apprend de lui.
Les Pères ont conscience de leur petitesse face à l’infini de Dieu. Ils n’oublient jamais qu’ils ne sont rien et ne savent rien. Au seuil de la mort, illuminé de la vision des saints qui l’attendaient, Abba Sisoès dit : “En vérité, je n’ai même pas conscience d’en être au commencement”.
Voici quelques articles afin de vous aider à méditer avec les Pères du désert : comprenez la nécessité de la prière et les enjeux de l’ascèse. Apprenez à pratiquer la garde du cœur, Découvrez comment pratiquer la charité, ainsi que l'humilité et le discernement. Débarrassez vous des mauvaises habitudes
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