Elisabeth Leseur est une mystique française du XIXème siècle, célèbre par la publication posthume de son Journal. Elle est connue pour son intelligence, sa grande culture et sa foi très ancrée. Étonnement, elle était mariée à un athée et anticlérical convaincu, Félix Leseur. Le couple était toutefois très heureux et amoureux. L’Église a ouvert un procès pour la béatification d'Élisabeth Leseur en 1936. Elle est, pour le moment, considérée comme servante de Dieu.
Elisabeth Leseur est née le 16 octobre 1866 à Paris, sous le nom de Pauline Elisabeth Arrighi. Son père, Antoine Arrighi est le conseiller général de la Corse.
Pauline Elisabeth Arrighi épouse Félix Leseur le 31 juillet 1889, dans l’église de Saint-Germain-des-Prés. Son époux est profondément athée, anticlérical et rationaliste. Cela détonne avec la grande foi d’Elisabeth et sa piété débordante. Son époux est président d’un journal radical, La République Française, ami de nombreuses personnalités, laïques, de la IIIème République. Même s’ils ne se retrouvent pas sur la foi, ils sont profondément unis et rassemblés par leur amour commun pour la musique, la littérature et les voyages. Ils s’aiment énormément.
Malheureusement, Elisabeth tombe malade très peu de temps après leur mariage, deux mois seulement. Malgré des phases de rémission, cette maladie la suivra toute sa vie. Un deuxième malheur l’accable ensuite : elle ne peut pas avoir d’enfant. C’est une grande épreuve pour le couple, qui reste tout de même très soudé. Elisabeth consacre alors son temps à se cultiver (elle apprend le latin et le russe) et s'investit énormément dans des projets caritatifs, notamment celui de l’éducation des enfants en situation de pauvreté. Elisabeth consacre toutes les souffrances qu’elle vit à la conversion des âmes qu’elle croise, notamment celles qu’elle croise dans le milieu anticlérical de son mari. Elle prie quotidiennement pour leur Salut. Durant toutes ces années, balancée entre les souffrances de sa maladie et l’amour de son mari, elle écrit un journal, son Cahier de résolutions. On peut y constater qu’elle supplie le Seigneur de convertir son mari.
Elisabeth Leseur rend son âme au Seigneur le 3 mai 1914, des suites de sa maladie, alors qu’ils s'apprêtent à fêter leurs vingt-cinq ans de mariage. Fou de tristesse et de douleur, Félix, son mari, se plonge dans la lecture de son journal. Il découvre les prières régulières de son épouse pour sa conversion. Bouleversé, il se convertit. Il entre ensuite dans un monastère dominicain en tant que frère Marie-Albert puis devient prêtre, le 8 juillet 1923, il est désormais le père Leseur. Il organise également la publication du Journal d’Elisabeth. Le succès fût immédiat, vingt-six mille exemplaires en 1918, pour ensuite atteindre les cent-cinquante mille au cours de la décennie suivante. Plus tard, le journal est traduit dans plus de trente langues.
« Résolution de mettre un voile entre ma souffrance et le monde extérieur. La maladie, la tristesse, la privation si sensible à mon cœur et à mon esprit d’une atmosphère chrétienne ; plus encore la douleur qui, dépouillé de ses premières sensations aiguës et si intenses, est cependant et demeurera le mal chronique de mon cœur, cette privation d’une chère présence et d’une tendresse qui a été ma joie ; tout cela doit être à l’avenir le trésor caché, inaccessible aux regards indifférents. Personne, sauf les rares affections qui verront au-delà des apparences, personne ne doit connaître ma souffrance, ni même le sacrifice que j’accomplis en la dissimulant. Je dois me faire toute à tous, ne m’occuper que des misères d’autrui, n’attrister ou n’ennuyer avec les miennes aucun de ceux qui m’entourent. Ne laisser voir de ma foi que les œuvres inspirées par elle ; ne révéler de ma douleur que son action sanctifiante en mon âme. Savoir sourire, compatir, partager ; mais garder pour Dieu seul mon fardeau, dont tous ignoreront le poids. Ne pas être ingrate ; jouir simplement, avec reconnaissance, des affections si grandes et des douceurs que la Providence m’a accordées.
Demander à Dieu qu’Il puise, en faveur des âmes et de ceux que j’aime, dans cette réserve intime de souffrances, enfouie au plus profond de mon âme. Sans cesse accueillir l’épreuve, petite ou grande, l’accepter et l’offrir. Puis faire silence et continuer à agir en toute douceur et sérénité ».
« Je crois que la souffrance a été accordée par Dieu à l’homme dans une grande pensée d’amour et de miséricorde.
Je crois que Jésus-Christ a transformé, sanctifié, presque divinisé la souffrance.
Je crois que la souffrance est pour l’âme la grande ouvrière de rédemption et de sanctification.
Je crois que la souffrance est féconde, autant et parfois plus que nos paroles et nos œuvres, et que les heures de la Passion du Christ ont été plus puissantes pour nous et plus grandes devant le Père que les années même de sa prédication et son activité terrestre.
Je crois qu’il circule parmi les âmes, celles d’ici-bas, celles qui expient, celles qui ont atteint la vraie vie, un vaste et incessant courant fait de toutes ces âmes, et que nos plus infimes douleurs, nos plus légers efforts peuvent atteindre par l’action divine des âmes chères ou lointaines et leur apporter la lumière, la paix et la sainteté.
Je crois que dans l’Éternité nous retrouverons les bien-aimés qui ont connu et aimé la Croix, et que leurs souffrances et les nôtres se perdront dans l’infini de l’Amour divin et dans les joies de la définitive réunion.
Je crois que Dieu est amour et que la souffrance est, dans sa main, le moyen que prend son amour pour nous transformer et nous sauver ».
« Que la volonté de Dieu soit faite. Seigneur, soyez béni de tout et donnez-moi votre pardon et votre grâce. Bénissez mes bien-aimés, tous, donnez à leurs âmes conversion et sainteté. Donnez votre grâce aux âmes qui me sont chères, à toute âme lumière et vie surnaturelle. Bénissez et guidez votre Église et sanctifiez ses prêtres. Et prenez-moi toute à vous, dans la vie, dans la mort, pour l'éternité ».
« Mon Dieu, je dépose à vos pieds mon fardeau de souffrance, de tristesses, de renoncements ; j'offre tout par le Cœur de Jésus, et demande à votre Amour de transformer ces épreuves en joie et en sainteté pour ceux que j'aime, en grâces pour les âmes, en dons précieux pour votre Église. Dans cet abîme d'accablement physique, de dégouts et de lassitude morale, de ténèbres où Vous m'avez plongée, laissez passer une lueur de votre triomphante clarté. Ou plutôt (car les ténèbres de Gethsémani et du Calvaire sont fécondes), faites servir tout ce mal au bien de tous. Aidez-moi à cacher le dépouillement intérieur et la pauvreté spirituelle sous la richesse du sourire et les splendeurs de la charité. Lorsque la Croix se fait plus lourde, mettez votre douce main sous le fardeau posé par Vous-même sur mon âme et sur mon corps endolori. Seigneur, je Vous adore et suis encore, toujours votre débitrice, puisque en divin contre-pied à mes souffrances Vous avez mis l'Eucharistie et le Ciel. Ainsi soit-il. »
« Ô Dieu, qui dans votre fidèle servante, Élisabeth Leseur, nous avez donné un si admirable exemple de vie intérieure intense au milieu des distractions du monde, ainsi que d’acceptation et d’amour de la souffrance, « forme achevée de la prière » et, « puissant moyen d’apostolat », faites, nous Vous en prions, que, par son intercession, nous puissions imiter ses fortes vertus et continuer sa grande action.
Et, s’il est conforme à vos desseins miséricordieux que votre servante soit glorifiée par l’Église, daignez manifester par des faveurs célestes de plus en plus signalées, le pouvoir dont elle jouit auprès de Vous.
Nous vous le demandons instamment par les mérites de Notre-Seigneur Jésus-Christ qui, avec Vous et le Saint-Esprit, vit et règne dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il. »
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