Madame Guyon : vie, œuvres et citations

Madame Guyon est une mystique française catholique et laïque du XVIIIème siècle. Elle était très pieuse et fût guidée, toute sa vie, par le “pur amour” du Christ. Un amour divin désintéressé, non corrompu, sans condition ni fin. Madame Guyon donnait des enseignements autour d’elle. Elle s’était ainsi constituée un petit groupe de disciples et avait même enseigné dans le pensionnat de Saint-Cyr, régi par Madame de Maintenon. Elle a écrit un nombre considérable d’ouvrages sur la prière, sur des passages de la Bible et sur les enseignements du Christ.

 


Biographie de Madame Guyon

Madame Guyon est née le 13 avril 1648 sous le nom de Jeanne-Marie Bouvier, à Montargis. Sa famille est de petite noblesse, son père, Claude Bouvier, est seigneur de La Motte et de Vergonville et maître des requêtes (titulaire d’une haute fonction judiciaire et administrative). À l’adolescence, elle est marquée par les ouvrages de saint François de Sales et de sainte Jeanne de Chantal. Elle décide de faire de cette dernière son modèle.

Jeanne-Marie est mariée à seize ans à un homme qui en a trente-huit, Jacques Guyon du Chesnoy. C’est un homme très riche. Ils ont ensemble cinq enfants, seulement deux fils et une fille atteignent l’âge adulte.

À dix-neuf ans, elle rencontre le franciscain Archange Enguerrand qui éveille Madame Guyon a une vie intérieure plus riche et plus profonde. Elle lui fait alors part de ses difficultés à prier seule. Le religieux lui répond : “C’est, Madame, que vous cherchez au-dehors ce que vous avez au-dedans. Accoutumez-vous à chercher Dieu dans votre cœur, et vous l’y trouverez”. Elle rencontre ensuite mère Geneviève Granger, prieure des bénédictines de Montargis, qui devient sa conseillère. Plus tard, en mai ou juin 1671, elle fait la connaissance du père La Combe, un membre des clercs réguliers de Saint-Paul, aussi appelés barnabites. Toutes ces rencontres contribuent à l’éveil de sa foi et de sa vie intérieure. La même année, le 21 septembre, grâce à Geneviève Granger, Jeanne-Marie Guyon rencontre Jacques Bertot, membre du cercle mystique normand de l’Ermitage de Caen et confesseur à l’abbaye de Montmartres, à Paris. Ce dernier devient rapidement le directeur mystique de Jeanne-Marie.

Veuve à vingt-huit ans, Madame Guyon se retrouve à la tête d’une immense fortune. Généreuse, elle fait des dons à des associations afin de “travailler au salut de [s]on prochain”. Après la mort de Jacques Bertot, c'est le père La Combe qui devient le nouveau directeur spirituel de Jeanne-Marie. Elle découvre ainsi que son propre rayonnement spirituel lui permet de “transmettre à d’autres quelque chose de [s]on état intérieur”. Elle découvre de plus en plus la force de la prière et du silence afin de parler au Seigneur.

En voyage en Haute-Savoie, Jeanne-Marie passe deux ans à Thonon, dans un couvent des ursulines. Elle y fonde également un hôpital avec l’aide du père La Combe. C’est également à ce moment-là qu’elle commence à écrire. Ces écrits ont aussitôt énormément de succès, elle rencontre des laïcs, des clercs et des chartreuses avec qui elle discute de différents sujets religieux, qui lui inspirent ses prochains ouvrages, notamment Moyen court et très facile pour l’oraison et Explications de la Bible. Elle écrit également, en 1684, Moyen Court qui va inspirer trois couvents de chartreuses, qui modifient leurs pratiques de la prière, après avoir lu cet ouvrage. Mais cela ne plaît pas à tout le monde, le général des chartreux, Innocent Le Masson, écrit en 1692 un livre destiné à remplacer le Moyen court dans les couvents de son ordre. Jeanne-Marie Guyon fonde un nouvel hôpital en 1686 à Verceilli, dans le piémont italien, toujours avec l’aide du père La Combe. C’est auprès de l’évêque de cette ville que Madame Guyon découvre le quiétisme (c'est un mouvement mystique et spirituel au sein du christianisme qui a émergé au XVIIème siècle, principalement chez les catholiques). 

En 1687, Jeanne-Marie publie son Cantique des Cantiques de Salomon et c’est assez inédit. En effet, à cette époque, les femmes n’avaient pas accès aux ouvrages de théologie et n’avaient pas à se mêler de ces sujets. Les femmes ayant des visions étaient reconnues et acceptées car c’est une grâce du Seigneur mais elles ne devaient pas enseigner une manière de prier Dieu. Elle fût accusée d’hérésie pour cela le 29 janvier 1688 et fût enfermée chez les visitandines de la rue Saint-Antoine. Elle est libérée grâce à l’intervention de Madame de Maintenon, qui l’apprécie beaucoup, auprès de Louis XIV qui écrivit une lettre de cachet le 13 septembre. Peu de temps après la création, en 1686, de la Maison royale de Saint-Louis, à Saint-Cyr, par le roi Louis XIV, à la demande de Madame de Maintenon, Jeanne-Marie s’y installe. Elle y recrute des disciples et fait des séjours de plus en plus longs. Elle y reste presque quatre ans. Malheureusement, elle est remerciée le 2 mai 1693, sur de fausses accusations. Afin de laver son honneur, Madame Guyon entre alors en contact avec l’évêque Bossuet à qui elle présente tous ces ouvrages afin qu’il les lise et juge si, oui ou non, elle est coupable des fautes dont on l’accuse (notamment le quiétisme). L’évêque les lit, les examine et après quelques mois déclare que Jeanne-Marie est “plus extravagante que coupable”. 

Après avoir séjourné six mois, à partir de janvier 1695, au couvent Sainte-Marie des visitandines de Meaux, Jeanne-Marie retourne à Paris, puis se rend à Bourbon. Elle est au cœur d’une tourmente. En effet, entre 1694 et 1695 ont eu lieu de nombreuses conférences notamment à Issy, afin de déterminer si le quiétisme est une hérésie ou pas, de nombreux évêques et importantes figures du XVIIème siècle y ont pris part, même des jansénistes et des jésuites. Madame Guyon se fait donc discrète bien qu’elle ne soit jugée coupable de rien. Malheureusement, ce calme est de courte durée pour la mystique car elle est incarcérée le 27 décembre, dans le donjon de Vincennes.

Le christianisme est totalement perturbé par les récents événements. Plusieurs courants de pensées s’opposent, notamment les jansénistes et les jésuites. Cela marque un véritable tournant. 

Madame Guyon est transférée en 1696 dans un couvent du quartier Vaugirard, puis le 4 juin 1698 à la Bastille. Personne ne connaît précisément les raisons de cette incarcération. La Reynie, le lieutenant général de police enquête mais ne trouve rien, son successeur, d’Argenson, fait de même mais tout cela ne mène à rien. Jeanne-Marie est finalement libérée le 24 mars 1703, à l’âge de cinquante-cinq ans. Elle va habiter chez son fils au château de Diziers, dans le Blésois. Puis, à partir de 1706, va vivre à Blois. Entre-temps ses œuvres commencent à être éditées. Madame Guyon rend son âme à Dieu à Blois, le 9 juin 1717.

Ses écrits, son amour infini et son abandon total à Dieu ont influencé énormément de théologiens chrétienset s’est fortement répandu à partir du XVIIIème siècle.

Œuvres de Jeanne-Marie Bouvier de La Motte

  • Douze discours spirituels, coll. « Petite collection d'auteurs mystiques », Paris, Bibliothèque Chacornac, 1903.
  • Moyen court et très-facile de faire oraison que tous peuvent pratiquer très aisément, Lyon, Briasson, 1686.
  • Le Cantique des Cantiques de Salomon interprété selon le sens mystique et la vraie représentation des états intérieurs, [par madame Guyon, d'après Antoine-Alexandre Barbier], Lyon, Briasson, 1688.
  • Discours chrétiens et spirituels sur divers sujets qui regardent la vie intérieure, tirés la plupart de la Sainte Écriture, Paris, Libraires associés, 1790.
  • La Vie de madame J.-M. B. de La Mothe Guion, écrite par elle-même, Amsterdam, La Pierre, 1720, 3 vol. ; rééd. à l’identique, Londres, Dutoit, 1790 ; Paris, Libraires associés, 1791.
  • La Vie par elle-même et autres écrits biographiques, édition critique avec introduction et notes de Dominique Tronc, étude littéraire par Andrée Villard, coll. « Sources classiques », Paris, Champion, 2001. 
  • Lettres chrétiennes et spirituelles sur divers sujets qui regardent la vie intérieure ou l’esprit du vrai christianisme, Cologne, Poiret ; [Amsterdam], La Pierre, 1717 et 1718 ; nouvelle édition enrichie de la correspondance secrète de M. de Fénelon avec l’auteur, Londres, Dutoit, 1767 et 1768.
  • Madame Guyon et Fénelon : la correspondance secrète, avec un choix de poésies spirituelles, présenté par Benjamin Sabler et Étienne Perrot, Paris, Dervy, 1982. Édition partielle non critique.
  • Correspondance, éd. Dominique Tronc, coll. « Correspondances », Paris, Champion.
  • Les Torrents et Commentaire au Cantique des Cantiques de Salomon, Grenoble, Millon, 1992.
  • Torrents spirituels, publication partielle dans Les Opuscules spirituels de madame J.-M. B. de La Mothe Guyon, Cologne, Poiret ; [Amsterdam], La Pierre, 1704 ; publication dans Les Opuscules spirituels, Paris, Libraires associés, 1790, 2 vol.

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