Mère Yvonne-Aimée de Malestroit : vie, miracles, prophéties, prières

Yvonne-Aimée de Malestroit est une femme au destin hors du commun. Enfant très pieuse, dévouée aux pauvres dès son plus jeune âge, elle décide de suivre catégoriquement le Christ. Elle lui est totalement dévouée, cherchant à vivre l’abandon à Sa Divine Volonté. Elle deviendra une religieuse dynamique, menant à bien des projets de grande ampleur : construction d'une clinique. Courageuse, elle ne dédaigne pas d’y accueillir résistants et parachutistes durant la guerre. Emprisonnée par la Gestapo, elle en est miraculeusement libérée par son ange et sera finalement décorée par le général de Gaulle. En parallèle de cette vie active pleine d’entrain, les phénomènes mystiques ne manquent pas : bilocations, prophéties, etc. Elle meurt à seulement 49 ans alors qu’elle s'apprêtait à rendre visite à ses sœurs religieuses en Afrique.

 

Biographie d’Yvonne-Aimée de Malestroit 

Yvonne Beauvais naît le 16 juillet 1901 à Cossé-en-Champagne près de Laval. Elle est confiée à ses grands-parents qui font grandir en elle la foi et l’amour de l’eucharistie. Toute petite, elle répète souvent à Jésus :  « Petit Jésus, sors de ton tabernacle et viens dans mon cœur. » En 1910, elle fait sa première communion, et dira plus tard : « Après avoir reçu Jésus-Hostie, mon bonheur fut si grand que [...] je ne savais que dire à l'hôte de mon cœur : Je t'aime avec toutes mes forces, toute mon âme. Je t'appartiens totalement. Et j'ai senti qu'Il me prenait tout entière. » Quelques jours plus tard, Yvonne s'engage envers Jésus par un « pacte », écrit de son sang : « Ô mon petit Jésus, je me donne à Toi entièrement et pour toujours… Je ne vivrai que pour Toi... Je te supplie de me faire devenir sainte, une très grande sainte, une martyre... Je veux sauver beaucoup d'âmes... Je veux n'être qu'à Toi, mais je veux surtout Ta Volonté. Ta petite Yvonne. 1er janvier 1910. » Après ses études, Yvonne se consacre aux pauvres pour lesquels elle a beaucoup d’amour et de dévouement depuis son enfance. Elle effectue toutes les tâches qui se présentent pour subvenir à leurs besoins : bonne à tout faire, cuisinière, écrivain de romans, peintre d’image, concertiste, etc. Elle confie à Jésus pourquoi elle fait tout cela : « C'est pour toi, puisque les pauvres c'est toi, Jésus. Tu as consacré le pauvre comme tu as consacré l'hostie ». Le 18 mars 1922 Yvonne vient à Malestroit (Morbihan), pour une période de convalescence. Elle sent que Jésus l’appelle à tout quitter, y compris à renoncer au fiancé qu’elle avait choisi pour demeurer tout à lui à Malestroit. Dès lors des événements surnaturels se manifestent dans la vie d’Yvonne : extases, stigmates, bilocations, etc. Elle fait aussi face à des épreuves multiples : maladies, attaques du démon, souffrances morales, etc.

Le 18 mars 1927, Yvonne réalise sa vocation de vie religieuse, elle entre au couvent des Augustines de la Miséricorde de Malestroit et prend le nom de sœur Yvonne-Aimée de Jésus. Dès lors, elle a de nouvelles charges : elle est ouvrière dans la construction d’une clinique moderne, puis elle en est la cuisinière. Soeur Yvonne-Aimée est ensuite nommée maîtresse des novices. En 1935, elle devient la supérieure du couvent puis est élue présidente du Conseil de l'Ordre. En 1938, elle rend visite aux sœurs missionnaires d’Afrique du Sud.

Durant la Seconde Guerre Mondiale, mère Yvonne-Aimée se révèle pleine de courage et de sang froid, elle accueille clandestinement à la clinique le chef de la Résistance de l'Ouest,  le général Audibert, ainsi que des parachutistes de diverses nationalités et des résistants blessés. Elle reçoit 6 médailles de reconnaissance nationale dont la Légion d’Honneur. Une dure épreuve morale, que le Seigneur lui avait annoncée 20 ans plus tôt dans un songe prémonitoire, s’abat sur elle à la même période. « Tu seras accusée de mensonge par ceux qui auront cru en toi. Un de ceux-là, un religieux (...) te fera passer pour une fausse mystique, une créature de péché. Le temps de calamité pendant lequel cette épreuve t'arrivera aidera puissamment à sauver le monde. » (6 juillet 1923). En 1946, la première Fédération de monastères de femmes est fondée avec l’aval de Rome. Mère Yvonne Aimée en est élue Supérieure générale. Elle va passer les dernières années de sa vie à s’occuper de ses multiples charges bien que sa santé soit très précaire. Elle garde son dynamisme et son efficacité, passant sans peine de ses états d’extases à ses charges pratiques quotidiennes tout en supportant les souffrances. Sa vie est un continuel abandon à la Divine Volonté. C’est ainsi que le Seigneur vient la cueillir, le 3 février 1951, à l’âge de 49 ans. 

Béatification de mère Yvonne Aimée de Malestroit

Depuis sa mort, la réputation de sainteté de Mère Yvonne Aimée n’a fait que croître et s’étendre dans le monde entier. Des pèlerins de toutes origines se rendent à Malestroit pour l’invoquer sur sa tombe et de nombreuses grâces sont obtenues. Le dossier pour la béatification est actuellement en cours d’examen à Rome. 

Miracles de Mère Yvonne Aimée de Malestroit

Plusieurs épisodes de bilocation

Le 16 février 1943, sœur Yvonne-Aimée est arrêtée par la Gestapo à Paris et enfermée à la prison du Cherche-Midi. Le Père Paul Labutte est secrètement prévenu de l’arrestation de Mère Yvonne-Aimée par sœur saint Vincent-Ferrier (directrice du petit couvent des Augustines de Paris où logeait sœur Yvonne Aimée pendant son séjour). Le père se rend donc à Paris et, montant dans le métro, il est surpris d’y rencontrer soeur Yvonne-Aimée elle-même, en habits de civils. Heureux de la voir libre, il lui demande comment cela s’est produit, la religieuse lui répond en murmurant : "Non je ne suis pas libérée. Je suis en prison. Je subis la torture. Je suis devant un mur et j'ai la tête dans une sorte d'étau." Le père Labutte comprend immédiatement qu’elle est en état de « bilocation ». Il la touche pour s’assurer de sa réelle présence puis la voit s’en aller parmi la foule et disparaître comme si elle se dématérialisait. Bouleversé par cette rencontre, le père Labutte poursuit son voyage, sort à une autre station et là, retrouve sœur Yvonne-Aimée, toujours dans la même tenue, cette fois elle lui dit l’air effrayé : "Prie, Prie. Si tu ne pries pas assez, on m'embarquera ce soir pour l'Allemagne".

Libération miraculeuse de la prison par un ange

Le soir même, le père Labutte se rend au couvent des Augustine où il raconte ses rencontres avec soeur Yvonne-Aimée à sœur Saint Vincent-Ferrier. Vers 21h10 il se repose dans sa chambre lorsqu’il entend un bruit sourd et net comme quelqu’un sautant sur le plancher. Il se précipite dans la pièce voisine pour voir ce qu’il s’y passe et tombe nez à nez avec sœur Yvonne-Aimée portant toujours la même tenue civile. Elle est en état de panique et ne comprend pas où elle se trouve. Finalement elle s’apaise et finit par reconnaître le père Labutte qui lui demande ce qu’il s’est passé et comment elle est entrée malgré les portes closes. Elle répond : « C'est mon ange qui m'a délivré et ramené ici. Il m'a saisie dans la cour de la prison juste au moment où on nous mettait en groupe pour partir en Allemagne. Il a profité du désordre qui s’est produit au moment du rassemblement. » Le père court prévenir sœur saint Vincent-Ferrier qui passe la nuit en prière à la chapelle. Ensemble, ils accourent et la trouvent allongée paisiblement sur son lit. Le sol de la chambre est jonché de fleurs fraîches : arums, tulipes et lilas blancs. Deux jardiniers n’auraient pas suffi pour apporter une telle quantité de fleurs.

Prophéties d’Yvonne-Aimée de Malestroit

Visions de la Seconde Guerre Mondiale

En 1922, Yvonne est en convalescence à Malestroit, elle a alors des visions qu’elle ne comprend pas : « une journée terrible puisque, comme en plein midi, les ténèbres recouvrent la terre et des spirales de fumée semblent monter vers le ciel, un peu comme des volutes sortant d’un encensoir, sans qu’il y ait d’encensoir allumé ». 

Elle voit également des soldats qui arrivent, s'agitent, courent, montent dans des camions et en descendent. Elle précise qu’il portent du vert : « Ces uniformes ne sont pas ceux de nos soldats. » Elle voit aussi « des avions qui lâchent des gros cylindres sur des villes et qui allument des grands incendies ». Yvonne rapporte ces visions précises au prêtre de la clinique, bien que dubitatif, il lui conseille : « Tout ce que vous voyez, écrivez-le. On verra bien. Il arrive qu’on ait l’explication des choses plus tard quand elles se réalisent. »

Visions de ses décorations futures

Une autre fois, Yvonne se voit habillée en religieuse, portant un voile noir. Elle voit « un général de grande taille qui la décore et on l’honore pour toutes sortes d’actions qu’elle a fait pendant cette guerre ». Cette vision se réalise en juillet 1945 lorsque le général de Gaulle lui-même la décore de la Légion d’honneur.

Prières de Mère Yvonne Aimée de Malestroit

Invocation confiée par Jésus

Le 28 août 1922, Jésus confie cette invocation à Yvonne Aimée : “Ô Jésus Roi d'Amour, j'ai  confiance en votre miséricordieuse Bonté.” Plus tard, elle illustre cette courte prière par un dessin aujourd’hui célèbre, représentant l’Enfant Jésus montrant son Sacré Coeur. 

Prière pour « Vivre à fond la vie d'abandon »

« Dieu nous demande une grande docilité d'esprit, une humilité vraie, un grand désir de l'aimer et de Le faire aimer, un cœur simple et pur. En retour, Il nous donne son Amour, le don des âmes, sa Pureté. Pour cela, vivre à fond la vie d'abandon qui développera en nous la véritable Union : perte de notre volonté dans la Volonté Divine. La vie d'abandon facilite la sanctification du moment présent, laisse tomber, à mesure qu'elles se présentent, les révoltes de la nature, retours sur soi - sur le passé, préoccupations pour l'avenir, plaintes, raisonnements, tristesses, jalousies, envies, etc. La vie d'abandon facilite le parfait renoncement qui donne la Paix, la joie - une sérénité inaltérable -, facilite l'oubli de soi, empêche de s'analyser et de philosopher sur les événements de notre vie. Tout ce qu'Il me donne, je le redonne aux âmes. Tout ce que les âmes me donnent, je Lui redonne à Lui. Je suis riche parce que je ne garde rien pour moi. La vie d'abandon développe la Foi, l'Espérance, la Charité, la Ferveur. On prend l'habitude de penser, d'agir, de souffrir sous l'influence de la Vérité. Ainsi soit-il. »

 

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En savoir plus sur Yvonne-Aimée de Malestroit

• Un film retrace l’histoire de sa vie exceptionnelle : Les Noces du Ciel et de la Terre, réalisé par Laurent Desprez.
• L’ouvrage Ecrits spirituels, du père René Laurentin présente chronologiquement des morceaux choisis d’écrits de Mère Yvonne-Aimée de Malestroit.