Hadewijch d’Anvers est une mystique catholique néerlandaise et poétesse brabançonne (état féodal intégré au Saint-Empire romain germanique) du XIIIème siècle. Elle était une béguine, cela signifie qu’elle était célibataire et faisait partie d’une communauté religieuse laïque régie par une règle monastique. Elle a écrit de nombreux ouvrages, notamment un Livre de visions et des recueils de poésies mystiques. Son expérience mystique s’est traduit par un amour inconditionnel du Christ et une grande charité envers son prochain. Selon elle, il faut imiter le Christ dans notre quotidien.
Il y a malheureusement très peu de sources fiables qui permettent d’établir une biographie précise et détaillée de Hadewijch d’Anvers. En effet, comme elle ne signait pas toutes ces œuvres de son nom, il est difficile de savoir avec exactitude dans quel lapse de temps elle a écrit tous ses ouvrages.
En revanche, de nombreux historiens s’accordent à dire qu’elle serait née en 1200 à Anvers. Elle est issue d’une famille aisée, de la haute noblesse (elle connaissait le latin ce qui était particulièrement rare pour les femmes de cette époque, à moins d’être noble) et influente dans le duché de Brabant (état féodal issu du démembrement de la Basse-Lotharingie en 1106, puis intégré au Saint-Empire romain germanique), dans l’actuelle Belgique. Elle avait dix-neuf ans lorsqu’elle eut sa première vision du Christ. Hadewijch y fait référence dans un de ses écrits et y donne précisément son âge. La grande majorité de son œuvre a été écrite en 1240 et sa Liste des parfaits entre 1238 et 1244. Le fait d’avoir retrouvé de nombreuses copies de ses écrits les plus anciens dans des couvents bruxellois et de la périphérie de la capitale permet de supposer qu’elle séjourna un temps dans cette ville et y fût productive. Hadewijch était une femme très érudite. En effet, en plus de savoir lire le latin, elle connaissait tous les textes de théologie, lisait le français et connaissait les chansons courtoises. Elle voyageait beaucoup ce qui enrichit d’autant plus ses connaissances. Elle faisait preuve d’une grande indépendance d'esprit en lisant tout ce qui se publiait à l’époque. Hadewijch était bien informée de l’actualité de son temps.
Elle ne faisait partie d’aucun mouvement religieux mais était tout de même une béguine. Elle a, successivement, habité dans des béguinages (des communautés autonomes de religieuses, appelées béguines) ou seule.
La démarche et la réflexion de Hadewijch s’inscrit dans la ligne de l’ordre des mendiants pour lequel la pauvreté est la première des vertus chrétiennes. Les adeptes de cette pensée aspirent alors à imiter, en tout point, le Christ, à vivre comme lui et ses apôtres, à être bon et charitable avec leur prochain, à n’avoir aucune possession personnelle et à être en dehors de toute hiérarchie institutionnalisée. À une époque où l’Église est riche et les institutions ecclésiastiques rigides et justement très hiérarchisées, les membres de l’ordre des mendiants estiment ne pas pouvoir être intégrés à ces structures officielles. Ils doivent donc diffuser eux-mêmes le message du Christ, être des missionnaires de son amour et de sa charité. Chose étonnante pour l’époque, les femmes eurent un rôle prépondérant à jouer pour ce courant de pensée. Elles étaient très influentes. Ce mouvement donna lieu à la fondation de nouveaux ordres monastiques comme les cisterciens ou les norbertins en premier lieu, puis les dominicains et les franciscains, dont les membres faisaient également vœu de pauvreté. Hadewijch était donc proche de ce mouvement et prônait par-dessus tout l’amour mystique, l’amour du Christ pour les Hommes et inversement. Pour elle, le seul véritable amour est l’amour spirituel.
Hadewijch s’est éteinte en 1260, laissant derrière elle une œuvre considérable sur l’amour divin. Son cheminement spirituel à la fois sur la voie de l’amour de Dieu mais également sur une voie plus intellectuelle l’a amené à découvrir l’amour des trois personnes présentes dans la Sainte Trinité : le Père, le Fils et le Saint-Esprit
“Raison illuminée me permet
et me conseille, avec le haut Amour,
d’examiner le jardin de la dilection
pour m’assurer que rien n’y fait défaut.”
Poèmes spirituels, IX
“De grands bienfaits prématurés
et de promesses qui ne coûtent guère
n’allez point trop vous réjouir,
mainte espérance en fut déçue :
les feux précoces
du royaume d’Amour
m’ont entraînée loin de moi-même.”
Poèmes spirituels, IX
“L’amour vient et console, il s’en va et nous atterre,
c’est notre douloureuse aventure.
Mais comme on saisit le Tout avec le Tout,
ne le sauront jamais les étrangers.”
Poèmes spirituels, VIII
“Ah ! toute à lui, que j’ai ri de tout le reste !
Mais il me fit alors pareille au noisetier
qui tôt fleuri dans les mois sombres
et longtemps laisse attendre ses fruits désirés.”
Poèmes spirituels, VIII
« Ce que l’Amour a de plus doux, ce sont ses violences ; son abîme insondable est sa forme la plus belle ; se perdre en lui, c’est atteindre le but ; être affamé de lui c’est se nourrir et se délecter ; l’inquiétude d’amour est un état sûr ; sa blessure la plus grave est un baume souverain ; languir de lui est notre vigueur ; c’est en s’éclipsant qu’il se fait découvrir ; s’il fait souffrir, il donne pure santé ; s’il se cache, il nous dévoile ses secrets ; c’est en se refusant qu’il se livre ; il est sans rime ni raison et c’est sa poésie ; en nous captivant il nous libère ; ses coups les plus durs sont ses plus douces consolations ; s’il nous prend tout, quel bénéfice ! C’est lorsqu’il s’en va qu’il nous est le plus proche ; son silence le plus profond est son chant le plus haut ; sa pire colère est sa plus gracieuse récompense ; sa menace nous rassure et sa tristesse console de tous les chagrins : ne rien avoir, c’est sa richesse inépuisable Amen. »
« Ah ! Cher Amour, s'il est un amour que j'aime, c'est vous, mon amour ; vous qui donnez grâce pour grâce, par quoi l'aimé soutient l’aimée. Ah ! Bel Amour, si j'étais amour et vous aimais, Amour, avec l'amour même ! Ah ! Bel Amour, donnez-moi par amour que l'amour connaisse pleinement l’amour. Amen. »
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