Claire Ferchaud, aussi appelée la mystique dévote du Sacré-Cœur de Jésus, reçut du Seigneur une mission à accomplir pendant la Première Guerre mondiale. Elle a été amenée à rencontrer le président de la République pour cela. Claire était une religieuse du couvent de Rinfilières à Loublande dans les Deux-Sèvres.
Claire Ferchaud est née le 5 mai 1896, au Puy-Saint-Bonnet, à quelques kilomètres de Saint-Laurent-sur-Sèvres, dans une fratrie de six enfants (elle a trois frères et deux sœurs). Sa famille était très pieuse, elle reçoit donc une solide éducation religieuse pendant son enfance. Un prêtre réfractaire, durant les Guerres de Vendée, aurait même été caché dans la ferme où est née Claire. En 1862, sa famille avait même fait construire une petite chapelle dédiée à Notre-Dame de la Garde, sur leur terrain, appelée la chapelle des Rinfillières. Petite fille, elle fréquente l’école libre du Sacré-Cœur. Déjà, elle déclare que Jésus-Christ et la Sainte Vierge Marie viennent lui rendre visite et lui délivrent des messages.
Le 12 mai 1907, Claire fait sa première communion dans l’église du Puy-Saint-Bonnet et est confirmée trois ans plus tard, le 28 avril 1910 à La Chapelle-Largeau.
La Première Guerre mondiale éclate lorsqu’elle est âgée de vingt ans. Deux de ses frères sont malheureusement mobilisés. Claire part faire une retraite spirituelle. À la fin de l’année 1916, elle a deux visions du Christ, le 28 novembre et le 16 décembre. Il lui montre son cœur “lacéré par les péchés de l’humanité” et traversé par une plaie encore plus profonde, celle causée par l’athéisme. Troublée, elle en parle à l’abbé Audebert, curé de Loublande. Il lui conseille alors de relater par écrit ses visions. Elle s’exécute.
Malheureusement, le 28 décembre 1916, à cause de la vision qu’elle dit avoir eu, elle subit un interrogatoire devant la commission épiscopale de Poitiers.
Depuis cette vision, Claire se sent investie d’une mission par le Christ : contacter le président de la République, Raymond Poincaré et lui demander de se convertir. Il doit “aller dans le droit chemin qui est la civilisation chrétienne [...] de montrer le bon exemple en combattant la franc-maçonnerie”. Elle veut également lui demander d’apposer l’image du Sacré-Cœur sur le drapeau tricolore et que l’armée française porte désormais cet emblème sur leur uniforme. Elle est intimement convaincue que si le président l’écoute, la victoire est assurée. Claire écrit alors au président de la République afin de lui demander une audience le 16 janvier 1917. Grâce à un député, Armand-Charles de Baudry d’Asson, la jeune femme est reçue à l’Élysée le 21 mars 1917. Voici le message qu’elle transmet : “Le Sacré-Cœur veut que la France officielle reconnaissance Dieu pour maître”, “La France doit montrer que la religion n’y est plus persécutée en acceptant de peindre le Sacré-Cœur sur son drapeau”. Raymond Poincaré lui explique qu’il n’est pas seul décisionnaire, qu’il ne peut pas “défaire des lois” sans la Chambre des députés et surtout que l’on ne peut pas modifier quoi que ce soit sur le drapeau. Il promet tout de même à Claire de poser la question à la Chambre des députés. Il n’en fait rien évidemment. Devant le silence du président, la jeune femme lui envoie un second courrier le 1er mai, qui reste également sans réponse.
Après l’absence de réponse à son courrier du 1er mai, Claire envoie une lettre d’avertissement, le 7 mai 1917, à quatorze généraux d’armées, demandant “que l’image du Sacré-Cœur, signe d’espérance et de salut, brille officiellement sur nos couleurs nationales”. Voici les généraux à qui Claire a envoyé la lettre :
Grâce à deux sources l’on sait que seul le général Foch consacra les forces armées françaises et alliées au Sacré-Cœur le 16 juillet 1918. L’entourage de Claire fît remarquer que c’est lui qui remporta la victoire finale quelques mois plus tard. On sait également, grâce à de nombreuses sources, que l’image du Sacré-Cœur était déjà largement diffusée dans les tranchées, à tel point que le ministère de la Guerre écrivit une circulaire le 6 août 1917 en interdisant l’exhibition.
Après son entretien décevant à l’Élysée, elle ne s’avoue pas totalement vaincue et décide, à la fin de l’année 1917, de fonder une communauté indépendante de religieuses.
Claire Ferchaud rentre donc dans sa région natale afin d’y organiser la vie de la communauté qu’elle a fondée, une communauté de “vierges réparatrices”, six jeunes femmes qui consacrent leurs vies à Jésus. Claire Ferchaud devient alors sœur Claire de Jésus Crucifié. La religieuse installe son couvent dans les locaux de son ancien patronage : la Maison du Sacré-Cœur. Une chapelle est fondée en décembre 1917, autorisée par l’archevêque de Poitiers et bénie le 12 juin 1918. À la fin de la guerre, de plus en plus de pèlerins se rendent à Loublande.
Malheureusement, les dires de Claire Ferchaud sont désavoués le 12 mars 1920 par un décret du Saint-Office, estimant que les “faits de Loublande [...] ne peuvent être approuvés”. Les déconvenues ne s’arrêtent pas là car en octobre 1940 le nouvel évêque de la région supprime les privilèges de la chapelle, ce qui entraîne sa fermeture. Fort heureusement la chapelle ouvre à nouveau ses portes au public, en juillet 1964, grâce au cardinal Ottaviani, pro-préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi.
Saire Claire rend son âme au Seigneur à l’âge de soixante-quinze ans, le 29 janvier 1972 à Loublande, après avoir tenté de mettre en place la “messe perpétuelle” à l’intention de la France. Elle voulait qu’une messe soit continuellement célébrée par un groupe de prêtres se relayant. Cet objectif correspond à une série de visions qu’elle avait eu à l’âge de cinq, onze et quatorze ans. Claire avait vu “une immense croix qui touchait le ciel et dont la base était formée de quatre autels orientés vers les quatre points cardinaux, où des prêtres se succédaient jour et nuit pour célébrer la Sainte Messe”. Le Saint Père n’acceda jamais à sa demande, malgré l’intervention de nombreux évêques plaidant sa cause auprès du pape.
Sœur Claire est inhumée au cimetière de Loublande. Sur sa stèle on peut lire : “humble victime d’expiation, elle fut obéissante jusqu’à la mort, dans l’amour de l’Église et de la France”.
« Le plus lointain souvenir qui me reste toujours aussi vivant à l’esprit est celui-ci : étant encore au berceau, bien avant de prononcer un seul mot, donc bien avant l’éveil de la raison, je me souviens de la présence continuelle d’un Enfant, d’une merveilleuse beauté, qui se tenait près de mon berceau, était-ce mon bon ange ? Ou simplement un enfant de la famille ? Plus tard, je reconnaîtrai dans les mêmes traits le doux et aimable Enfant Jésus.
Mais, à deux ans et au-dessous de cet âge, il me suffisait de Le voir pour être sage et contente sans penser que ce pût être un Être Surnaturel, j’étais imbibée dans cette présence bien avant d’en avoir la connaissance, ainsi cet état m’était tout naturel, c’est pourquoi longtemps je ne songerai pas à dire merci à mon Jésus chéri. »
Texte extrait de Claire Ferchaud, tomes 1 et 2, éditions Téqui
« Ô Cœur de Jésus, broyé à cause de nos péchés, Cœur attristé et martyrisé par tant de crimes et de fautes, Cœur, victime de toutes les iniquités, je vous aime de toute mon âme et par-dessus toutes choses, je vous aime pour ceux qui vous méprisent et vous délaissent, je vous aime pour ceux qui vous outragent et vous empêchent de régner, je vous aime pour ceux qui vous abandonnent seul dans la Sainte Eucharistie, je vous aime pour les âmes ingrates qui osent profaner votre Sacrement d'Amour par leurs insultes et leurs sacrilèges. Cœur de Jésus, pardonnez aux pécheurs : ils ne savent pas ce qu'ils font ! Cœur de Jésus, soutenez tous ceux qui propagent votre saint Nom ! Cœur de Jésus, soutenez tous ceux qui souffrent et qui luttent ! Cœur de Jésus, faites que la société s'inspire en tout de votre Saint Évangile, seule sauvegarde de la justice et de la paix ! Cœur de Jésus, que les familles et les nations proclament vos droits ! Cœur de Jésus, régnez sur ma patrie ! Cœur de Jésus, que votre règne arrive par le Cœur Immaculé de Marie ! Ainsi soit-il. »
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