Surnommée “la stigmatisée bretonne”, Marie-Julie Jahenny (1850-1941) est une mystique catholique ayant vécu à La Fraudais en Bretagne. Elle revécut dans son corps la Passion du Seigneur et reçut de nombreuses visions et prophéties.
Marie-Julie Jahenny naît le 12 février 1850 à Blain en Bretagne. À sa naissance, sa mère la consacre à la Vierge Marie et la petite est baptisée le lendemain, un mercredi des Cendres. Environ quatre ans plus tard, la famille s’installe à La Fraudais. Enfant, Marie-Julie a un grand amour de la prière et une grande sensibilité à la Croix, elle s’impose déjà de sévères mortifications à l’insu de ses parents. A l’âge de 16 ans, la jeune fille entre en service dans une famille, mais n’y reste que 6 mois en raison de sa santé fragile.
Le 6 janvier 1873, au cours de la messe, Marie-Julie ressent une extrême fatigue, après un examen médical, il s’avère que son cas est très grave. Un mois plus tard, le médecin déclare que sa fin est proche et la jeune femme reçoit l’extrème-onction. Le 22 février, ses proches l’entourent attendant son dernier souffle. Marie-Julie perd connaissance, mais revient à elle et annonce : « Ne pleurez pas, dit-elle, je ne mourrai pas, j’ai vu la Sainte Vierge qui m’a annoncé ma guérison pour le 2 mai à trois heures du soir ». Marie Julie précise que la Vierge était vêtue de blanc et s’appuyait sur une grande croix blanche, elle lui a annoncé des souffrances et lui a promi de revenir. Le 15 mars, Notre Dame lui demande avec douceur si elle veut accepter les plaies de son Fils et souffrir le reste de sa vie pour la conversion des pécheurs. “Oui ma Bonne Mère”, répond Marie-Julie, “si mon Jésus le désire, je me soumets à sa Volonté”. La Vierge dit alors “Ma chère enfant, ce sera ta mission.” Elle lui promet de revenir le jour des Saintes Plaies avec son cher Fils.
Le 21 mars 1873, en présence de nombreux témoins, Marie-Julie reçoit les stigmates. Jésus lui apparait avec ses 5 plaies lumineuses, de chacune d’elle s’échappe un rayon qui vient percer les mains, les pieds et le côté de la jeune femme, laissant du sang s’écouler. Marie-Julie annonce que le vendredi suivant le sang coulera de nouveau. En effet, ce vendredi elle vit la Passion pour la première fois, désormais et jusqu’à sa mort elle la vivra chaque vendredi. Le 7 octobre suivant elle reçoit la couronne d’épine puis le 25 novembre la plaie de l’épaule.
Le 21 février 1874, Marie-Julie vit les “Noces mystiques”, à cette occasion un anneau se forme à son annulaire en présence de témoins choisis par l’évêque. Marie-Julie vit aussi l’inédie (jeûne total miraculeux). La vie de Marie-Julie est désormais une succession de faits surnaturels : communions mystiques, guérisons miraculeuses, visions, prophéties, cantiques spirituels. Elle eut aussi à souffrir de nombreuses attaques du démon. D'innombrables visiteurs viennent rencontrer la stigmatisée dans sa chambre recevant d’elle grâces et réconfort : guérisons, conversion, etc.
En juin 1880, Marie-Julie vit une nouvelle épreuve qui durera 4 ans. Elle perd la vue, l’ouïe, la parole et l’usage de ses membres. Dans cette dure “nuit”, privée de tout contact, elle a quelque consolations : elle peut entendre le confesseur lorsqu’il lui parle en latin, durant ses extases sa langue se délie, lors des visions célestes son regard rayonne et, malgré la paralysie, elle peut vivre son chemin de croix durant une heure chaque vendredi.
Deux évêques de Nantes ont été favorables à Marie-Julie : Mgr Fournier qui se rendit à Rome défendre sa cause et Mgr Le Fer de la Motte. Le cardinal Pacelli, futur Pie XII lui a également rendu visite à la Fraudais en 1937 alors qu’il visitait Lisieux et Paris.
Marie-Julie s’est éteinte en paix le 4 mars 1941, à l’âge de 91 ans. A ce jour, l’Église catholique n’a pas reconnu les prophéties de Marie-Julie Jahenny et le diocèse de Nantes n’a pas pris en charge la pastorale du Sanctuaire de la Fraudais, l’on peut cependant visiter la maison de Marie-Julie. L’Association des « Amis de Marie-Julie Jahenny » a été créée en 1958 par le Marquis de la Franquerie.
Durant ses extases, Marie-Julie Jahenny eut énormément de visions. On en compte plus de trois mille entre 1873 et 1941. Marie-Julie ne rapportait pas ses visions par écrit elle-même. Ce sont les proches qui assistent aux extases, qui les ont retranscrites. Son confesseur, l’abbé David, se chargea longtemps de prendre en note les paroles prononcées par Marie-Julie pendant ses extases. Ces notes sont contenues dans 30 cahiers formant le « Journal de La Fraudais ». En 1877, le nouvel évêque de Nantes n’est pas favorable à Marie-Julie et décide d'éloigner d’elle l’abbé David. Dès lors, ce qu’elle dit pendant ses extases est noté par des fidèles devenus proches d’elle : les frères Adolphe et Auguste Charbonnier, l’un inspecteur de l’Enregistrement des Domaine et l’autre notaire, Madame Grégoire et d’autres encore.
Aucune édition intégrale des extases n’a été publiée et les textes eux-mêmes sont dispersés. Mgr Emile Marcus (évêque de Nantes de 1982 à 1996) entreprit un travail de rassemblement de ses écrits demeuré inachevé.
Par ailleurs, se pose la question de la fidélité littérale des textes aux paroles de Marie-Julie. On connaît en effet le cas de la bienheureuse Anne-Catherine Emmerich dont les paroles ont été prises en note par Clemens Brentano mais malheureusement réécrites par lui de manière romancée.
Marie-Julie a eu de nombreuses visions sur les temps présents et de manière générale, les prophéties de la Fraudais concernent la fin des temps. Certaines se sont réalisées, d’autres concernent des événements à venir et sont par conséquent difficiles à interpréter. Découvrez ici le contenu des prophéties de Marie-Julie Jahenny.
Il existe une carte de France réalisée par le Marquis de la Franquerie et le général Maxime Weygand d’après les prophéties de la Fraudais. La carte indique les villes qui seront détruites, les zones de France envahies par des armées ennemies et les zones préservées. Les lieux d’apparitions mariales, par exemple, sont des points protégés. La carte indique aussi des lieux où surviendront des désastres naturels : raz de marée, tremblements de terre.
« Chaque jour, ô mon Époux du Ciel, donnez à mon cœur une douceur extrême ; du haut de la Croix, ô Jésus, du haut de la Croix, jetez un tendre regard sur vos enfants qui pleurent et qui gémissent. Mon bien-aimé Jésus, montrez-nous votre Amour. Du haut du Ciel, regardez vos enfants. Pitié mon Dieu, pour les pécheurs qui jusqu'ici n'ont pas écouté ! Et vous, Marie, ô ma tendre Mère, priez Jésus Votre très-cher Fils ; demandez qu’Il ait pitié de nous ! Sans vous, mon Dieu, hélas ! Sans vous, nous périssons ; cachez-nous dans votre cœur. Tendre Marie, portez tous nos cœurs à Jésus. Ô divin Maître, nous irons tous en vous bénissant à votre saint cœur. Il sera notre défense. Il sera le roi des hommes. Divin Jésus, faites sortir la victoire de votre cœur adorable ; manifestez votre clémence. Précieux trésor que la Croix ! Quel riche partage que de posséder la Croix ! Pitié mon Dieu, du haut de la Croix, pour vos enfants couverts d'un habit de deuil ! Montrez-nous la fleur d'espérance qui doit un jour nous sauver ! Marie, mon auguste Mère, présentez à Jésus les plaintes de nos cœurs, et dites-lui que nous désirons la paix. Votre cher Fils ne sait rien vous refuser. Apportez-nous cette fleur promise, elle est notre espérance. Hâtez ce temps de la paix ! Pitié, mon Dieu, pour vos enfants ! Ô Marie, demandez à Jésus qu’Il pardonne avant d'exercer sa divine vengeance ! Nous ne périrons pas, car Marie nous le promet ; Marie, notre Mère, nous protégera.
Ainsi soit-il ».
Cette oraison est révélée par Jésus à Marie-Julie Jahenny dans l'extase du 27 janvier 1922.
« Je te salue, je t'adore, je t'embrasse, ô Croix adorable de mon Sauveur. Protège-nous, garde-nous, sauve-nous. Jésus t'a tant aimée, à son exemple, je t'aime. Par ta sainte image calme nos frayeurs. Que je ne ressente que paix et confiance ! »