Anne-Marie Taigi est une mystique, mère de famille et religieuse de l’Ordre des Trinitaires du XVIIIème siècle. Rayonnante de foi et d’amour, la bienheureuse proclamait la Bonne Nouvelle autour d’elle et était le témoin vivant de l’amour infini et de la bonté du Seigneur. Elle vécut de nombreuses extases, eut des visions, obtint de miraculeuses guérisons et délivra de nombreuses prophéties.
Anne-Marie Taigi est née Anne-Marie Giannetti, à Sienne, le 29 mai 1769. Après que son père, exerçant le métier de pharmacien, ait fait faillite, toute la famille doit déménager à Rome où ce dernier retrouve un emploi en tant que domestique.
Entre 1774 et 1776 elle fréquente une école tenue par les sœurs Pieuses Maîtresses Filippini (congrégation religieuse enseignante de droit pontifical, fondée en 1707, à Rome). Elle obtient un diplôme à la fin de ses études et trouve un emploi en tant que domestique, afin de subvenir aux besoins de sa famille.
Le 7 janvier 1789, alors âgée de vingt-cinq ans, Anne-Marie épouse Dominique Taigi, exerçant le métier valet, au palais Chigi. Elle s’aperçoit rapidement que son mari est coléreux et difficile mais elle reste patiente et s’occupe bien de leur foyer. Anne-Marie s’occupe également de ses beaux-parents malades, aigris et grincheux, en les soignant. Anne-Marie et Dominique eurent sept enfants. Malheureusement trois d’entre eux décédèrent en bas âge. Cela lui causa un grand chagrin car c’était une mère attentive et aimante. Anne-Marie s’est d’ailleurs occupée de l’éducation de ses quatre enfants, tout en s’occupant de la maison, faisant la cuisine, en cousant des vêtements pour tous et en tenant les comptes. Anne-Marie ne fait rien sans l’accord de son mari. Ce dernier accepte qu’elle intègre l’Ordre des Trinitaires, le 26 décembre 1802, tout en continuant à s’occuper de leur foyer. La vie intérieure et spirituelle d’Anne-Marie était riche et débordait autour d’elle. Si, en apparence, rien ne la distinguait des autres mères au foyer, en réalité, son caractère joyeux et son humeur toujours égale apaisaient les cœurs. Son mari dit ceci à propos de sa foi débordante : “Elle parlait de Dieu, dira son époux, sans devenir ennuyeuse comme le sont beaucoup de dévotes.” Par ailleurs, Anne-Marie avait régulièrement des visions du Seigneur. Il faisait irruption alors qu’elle s’occupait de son foyer, elle lui demandait alors, poliment, de la laisser faire son devoir d’épouse et de mère : “Laissez-moi, Seigneur, je suis mère de famille”. Un jour, Jésus lui dit “Aujourd’hui, je t’ai choisie pour aller dans le monde convertir les âmes et consoler les personnes de toutes conditions : prêtres, religieuses, prélats, cardinaux et même mon Vicaire”.
Anne-Marie aidait les plus pauvres, en les accueillant chez elle et visitait les malades dans les hôpitaux.
Anne-Marie portait les stigmates du Christ (c’est donc la deuxième femme du XIXème siècle à être stigmatisée) et a vécu de nombreuses extases. Elle guérit miraculeusement beaucoup de malades, notamment la duchesse Marie-Louise d’Étrurie qui souffrait de crises d’épilepsie qui la pria avec ferveur.
Anne-Marie Taigi rendit son âme au Seigneur le 9 juin 1837, à l’âge de 68 ans, à Rome. Elle fût béatifiée le 30 mai 1920 par le pape Benoît XV, après avoir été déclarée vénérable le 4 mars 1906. Elle est fêtée le 9 juin. Aujourd’hui, son corps est incorrompu et repose dans la basilique romaine de Saint-Chrysogonus des trinitaires italiens.
Anne-Marie eut de nombreuses visions dont elle tira des prophéties. On dit notamment qu’elle prédit la chute et la mort de l’empereur Napoléon Bonaparte, à Sainte-Hélène.
Elle aurait également appris le jour de sa propre mort, lors d’une extase, elle savait qu’elle mourrait le Vendredi-Saint, 9 juin 1837. Voici d’autres évènements qu’elle prédit après ses visions u extases :
La prophétie des “trois jours de ténèbres” est parfois attribuée au saint Padre Pio mais d’autres mystiques catholiques, dont sainte Faustine Kowalska, confirmèrent que la prophétie était bien celle de la bienheureuse italienne :
« Dieu enverra deux châtiments : l'un sera sous forme de guerres, de révolutions et d'autres maux ; il proviendra de la terre. L'autre sera envoyé du Ciel. L'immense obscurité viendra sur la Terre, qui durera trois jours et trois nuits. Rien ne sera visible et l'air sera nocif et pestilentiel et causera des dommages, mais pas exclusivement aux ennemis de la Religion. Pendant ces trois jours, la lumière artificielle sera impossible ; seules les bougies bénies brûleront. Durant de tels jours de désarroi, les fidèles devront rester chez eux pour réciter le Rosaire et demander miséricorde à Dieu... Tous les ennemis de l'Église (visibles et inconnus) périront sur Terre pendant cette obscurité universelle, à l'exception seulement de quelques-uns qui se convertiront... L'air sera infesté de démons qui apparaîtront sous toutes sortes de formes hideuses. [...] Après les trois jours de ténèbres, saint Pierre et saint Paul... désigneront un nouveau pape... Alors le christianisme se répandra dans le monde... »
“Ô Bienheureuse Anna-Maria Taïgi qui, dans votre humble demeure et au milieu des occupations du siècle, avez pratiqué jusqu’à l’héroïsme toutes les vertus chrétiennes, obtenez-nous de Dieu la grâce de conformer notre vie aux exemples que vous nous avez laissés, afin de participer un jour à votre félicité dans le ciel. Amen.”
“Louange éternelle à la Très Auguste Trinité qui vous a élevée à une si grande gloire dans le ciel, ô Bienheureuse Anna-Maria. Au milieu de votre bonheur. souvenez-vous de moi, votre serviteur. Demandez au Seigneur pour mon âme, ô ma céleste avocate, le don d’une foi vive, qui soit la règle de toutes mes oeuvres ; une ferme espérance, qui me soutienne dans le combat spirituel et dans toutes les difficultés de la vie ; une ardente charité, qui m’unisse toujours plus à Dieu et m’inspire une grande horreur pour l’ombre même du péché. Obtenez-moi encore la grâce particulière que je vous demande... si elle est conforme à la volonté de Dieu et favorable à mon salut éternel. Amen.”
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