Benoît-Joseph Labre, est né le 26 mars 1748 à Amettes dans le Pas-de-Calais. Aîné d'une famille de quinze enfants, il est habité très tôt par une foi profonde, qui ne le lâchera jamais. Très pieux et cherchant sa vocation, il deviendra finalement un pèlerin mendiant, membre du Tiers-Ordre franciscain. Voyageant beaucoup, il sera surnommé le « Vagabond de Dieu ». Ayant une foi radicale, il est considéré comme un fol-en-Christ, c’est-à-dire un fou pour le Christ, capable d’abandonner ses biens, et de mener une vie « religieuse » qui va à l’encontre des conventions, us et coutumes de la société.
Décédé le 16 avril 1783 à seulement 35 ans, il sera béatifié en 1860 par Pie IX, puis canonisé en 1881 par le Pape Léon XIII. Il est fêté chaque année par l’Eglise le 16 Avril. Il est aujourd’hui reconnu comme le Saint patron des sans domicile fixe, des mendiants, des pèlerins et des itinérants.
Aujourd’hui, en France, au Canada et aux Etats-Unis, plusieurs lieux de culte, de paroisses, de villages, chapelles et églises ont comme patron Saint Benoît-Joseph Labre.
Partons donc à sa rencontre : découvrons notamment sa vie, son rayonnement et ce qu’il peut encore nous dire aujourd’hui.
Benoît-Joseph Labre est un homme de recherche. Très pieux durant sa jeunesse, il a longtemps cherché sa vocation. Vers l’âge de 18 ans, il souhaite entrer dans la vie monastique, notamment à la Chartreuse de Longuenesse, où il ne sera pas accepté à cause de son jeune âge. Il fait alors un essai à la chartreuse de Neuville-sous-Montreuil, mais six semaines après, le prieur l’invite à quitter à cause d’une santé fragile et de son austérité jugée excessive.
Plus tard, il retentera sa chance à la trappe de Soligny, et à la chartreuse de Neuville, qui se conduiront aussi sur des échecs, avec notamment le prieur de la chartreuse qui lui dira qu’il n’a pas cette vocation, malgré la recommandation de l’évêque de Boulogne. Malgré cela, Benoît-Joseph Labre reste confiant comme le montre une lettre adressée à ses parents : « Le bon Dieu m'assistera et me conduira dans l'entreprise qu'Il m'a Lui-même inspirée. ».
Finalement, en devenant le frère Urbain, il semble trouver sa vocation à l’abbaye de Sept-Fons, mais il sera encore renvoyé à cause de ses scrupules l’empêchant de communier ou de recevoir l’absolution. Se rendant alors à Paray-le-Monial, il trouve finalement sa vocation comme pèlerin mendiant. On dira donc que sa vocation sera la route. Marqué par la spiritualité franciscaine, il sera membre du Tiers-Ordre franciscain, après avoir reçu à Assise le cordon de Saint François.
Pèlerin, il aurait parcouru à pied environ 30 000 km en Europe, d'un sanctuaire à l'autre, que ce soit en France, Espagne, Suisse, Italie, Allemagne, et même jusqu'en Pologne. Quand il ne sera pas sur les routes, il sera souvent à Rome, là où il passera le plus clair de son temps à prier dans les Eglises, et à être avec les pauvres. C’est ainsi qu’il développe de plus en plus sa réputation de sainteté. D’abord grâce à sa charité : en effet, il redistribue les dons et offrandes aux pauvres, perçu par son activité de mendiant. Continuellement en oraison, il se conforme aussi de plus en plus à la sainteté. Enfin, il acquiert aussi cette réputation de sainteté dû au fait qu’il se confesse avec une foi profonde : les prêtres, le confessant, seront d’ailleurs émerveillés par son humilité et sa vie mystique.
A l’annonce de sa mort, les enfants et le Peuple de Rome diront « Le saint est mort ». Paroles prophétiques ou non, les miracles se multiplieront.
Considéré comme un mystique, il vit huit mois avant son décès, le culte dont il serait l’objet après sa mort. Il en parla à l'abbé Marconi : « J'ai vu mes propres obsèques, et une grande foule de peuple rendait des honneurs à mon misérable corps. Le Saint-Sacrement était enlevé de l'église, et les marques de vénération et de respect préparées pour la Sainte-Eucharistie étaient rendues à mon corps. »
Benoît-Joseph Labre peut nous faire voir à travers sa vocation de pèlerin et son surnom de « Vagabond de Dieu », que la vie chrétienne est un pèlerinage. Autrement-dit, la vie chrétienne est une longue marche pour arriver à la sainteté. Toute l’année, la liturgie de l’Eglise nous rappelle cela. Dans notre vie quotidienne, c’est l’exercice de notre devoir d’état qui nous rappelle ce pèlerinage à travers notre travail, notre famille, notre implication dans le milieu associatif et nos autres obligations et charges. Ce pèlerinage est fait de joies et de difficultés, avec des épreuves (c’est ce qu’on appelle la Croix), comme l’a vécu le Christ ou Benoît-Joseph Labre. A notre tour, nous sommes invités à vivre ce pèlerinage dont la vocation est de nous ouvrir la porte du Ciel.
Voici deux ouvrages sur la vie de Benoît-Joseph Labre :
« Mon Dieu, accordez-moi, pour Vous aimer, trois cœurs en un seul. Le premier, pour Vous, pur et ardent comme une flamme, me tenant continuellement en Votre Présence et me faisant désirer parler de Vous, agir pour Vous, et, surtout, accueillir avec patience les épreuves qu’il me sera donné de devoir surmonter au cours de ma vie. Le second, tendre et fraternel envers le prochain, me portant à étancher sa soif spirituelle en lui confiant Votre Parole, en étant Votre témoin comme en priant pour lui. Que ce cœur soit bon pour ceux qui s’éloignent de Vous, et plus particulièrement encore s’ils me rejettent ; qu’il s’élève vers Vous, vous implorant de les éclairer afin qu’ils parviennent à se libérer des filets du chasseur. Qu’il soit, enfin, plein de compassion pour celles et ceux qui ont quitté ce monde dans l’espérance de Vous voir face à face. Le troisième, de bronze, rigoureux pour moi-même, me rendant vainqueur des pièges de la chair, me gardera de tout amour-propre, me délivrera de l’entêtement, me poussera à l’abstinence et m’incitera à me défier du péché. Car je sais que plus je maîtriserai les séductions de la nature, plus grand sera le bonheur dont Vous me comblerez dans l’éternité. Amen. »
« Jésus-Christ, Roi de gloire, est venu en paix, Dieu s'est fait homme. Le Verbe s'est fait chair. Jésus-Christ est né de la Vierge Marie. Jésus-Christ allait en paix au milieu d'eux. Jésus-Christ a été crucifié. Jésus-Christ est mort. Jésus-Christ a été enseveli. Jésus-Christ est ressuscité. Jésus-Christ est monté au ciel. Jésus-Christ triomphe, Jésus-Christ règne. Jésus-Christ gouverne. Que Jésus-Christ nous délivre de tout mal, Jésus est avec nous ! Amen »
A la suite de Saint Benoît-Joseph Labre, véritable pèlerin, continuons notre pèlerinage avec Dieu en découvrant des propositions de neuvaines et de retraites avec Hozana.
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