Prokhor, le futur Séraphim, naît au 18è siècle dans une famille d’artisans. Guéri miraculeusement par la Vierge, il se met à étudier les écritures et à prier régulièrement. Il se décide rapidement pour la vie religieuse, se rend au monastère de Sarov et entre en noviciat. Ordonné diacre, puis prêtre, à la mort du supérieur, il demande à s’isoler en ermite dans la forêt. Il vit dans l’isolement et le dépouillement jusqu’en 1803, où il est victime d’une attaque par des brigands, qui le laissent presque mort. Il en ressort miraculeusement guéri mais dorénavant, il devra rester au monastère, reclus dans une cellule à l’écart. C’est là que peu à peu sa renommée va s’étendre et de nombreuses personnes, petits comme grands de ce monde, viendront réclamer ses conseils et espérer ses miracles.
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Prokhor Mochnine nait en 1759 dans une famille de fabricants de briques, à Koursk, non loin de la frontière ukrainienne. Très pieuse, sa famille débute le chantier de la cathédrale de Koursk. Tombé d’un échafaudage, il sort indemne et la Vierge lui apparaît peu après dans un songe. Puis, il tombe gravement malade et est miraculeusement sauvé par une procession à la Vierge. Dès lors, il s'attèle à la prière et à l’étude de l'écriture sainte.
Il travaille quelques années avec son frère mais est attiré par la vie monastique. Il se rend à 17 ans en pèlerinage à Kiev, et visite un ermite, Dosithée, qui le conforte dans son idée d’entrer au monastère de Sarov, établi par un ermite en 1654. Au bout de huit ans de noviciat, il est ordonné diacre et reçoit le nom de Séraphim (qui signifie “flambeau”). Avant d’être ordonné prêtre, ce qu’il obtiendra sept ans plus tard, il se blesse à la hanche et est encore guéri miraculeusement. Il reçoit aussi une vision du Christ entouré des anges, un soir de Jeudi saint. Une fois prêtre, il se met sous la direction spirituelle du père Pacôme, supérieur du monastère, et visite les pauvres et les malades alentour. A la mort de ce dernier en 1794, il sollicite l’autorisation de vivre en ermite dans la forêt proche.
Dès lors, il s’adonne à une vie d’ascèse très rigoureuse, parsemée de jeûnes, de solitude, de prière, et de lecture biblique, dans une demeure rudimentaire construite de ses propres mains avec quelques troncs d’arbres. Il installe un potager et désigne les stations de prières de noms bibliques tels Nazareth, Gethsemani, Golgotha, Mont Thabor. Il se rend au monastère pour les principaux offices, à une heure de marche.
En 1803, il est agressé par des brigands qui veulent le voler, oubliant simplement qu’un moine ne possède rien! Malmené et laissé pour mort avec une fracture du crâne et plusieurs côtes cassées, il est ramené et soigné au monastère. Après une brève perte de conscience, il se rétablit rapidement contre toute attente. Il pardonne à ses agresseurs, qui ont été retrouvés.
Dès lors il vivra au monastère, mais obtient l’autorisation de vivre reclus dans une cellule, isolé de la vie communautaire. Refusant d’abord toute visite, il décide ensuite d’ouvrir sa porte aux visiteurs, “suite à une intervention divine”, dira-t-il. Les visiteurs de plus en plus nombreux se pressent pour le voir et le père Séraphim acquiert rapidement la réputation d’un starets (maître spirituel russe charismatique possédant des dons de prophétie, de conseil et de guérison). Il accueille toujours les pèlerins avec des exclamations du type : “tu es ma joie” ou “Christ est ressuscité”. Les grands de ce monde viennent également le visiter, réclamant ses conseils, qu’il prodigue sans compter et avec une clairvoyance extrême, parfois avant même que les personnes aient ouvert la bouche! Le tsar Alexandre 1er serait venu le consulter, au même titre que des milliers de “petits” de ce monde. De nombreux malades viennent le visiter et obtiennent des guérisons par sa prière. Le plus célèbre est Mantourov, guéri miraculeusement d’une paralysie des jambes. Suite à sa guérison, il vend son domaine et libère ses serfs, et s’installe dans une maisonnette près du couvent de Divejevo, qui dépend du monastère de Sarov. Une autre des célèbres guérisons du père Seraphim est celle de Motovilov, avec qui il eut de longs entretiens qui ont été publiés.
Le thaumaturge s’éteint en 1833, agenouillé devant l’icône de la Vierge où il récitait le tropaire de la résurrection.
Il sera canonisé en 1903, en présence du tsar Nicolas II. Les icônes de Saint Seraphim de Sarov sont très vénérées en Russie.
Saint Séraphim de Sarov, lorsqu’il ouvre enfin sa porte sur le monde, va pouvoir “déverser sur d'autres” la lumière qui éclaire son esprit. Tous viennent trouver auprès de lui l’illumination intérieure et la guérison du corps. Dans ses Entretiens avec Motovilov, il dit : “le but de la vie chrétienne est l’acquisition du Saint-Esprit”. Pour lui, la foi véritable “ne se base pas sur des paroles de sagesse terrestre, mais sur la manifestation de la puissance de l'Esprit”. A ce propos, il nous rappelle que le Seigneur ne nous donne aucune règle hormis celle de nous aimer les uns les autres afin de trouver la force de nous unir à l'Esprit Saint. Voyons un peu plus en détail :
“Dieu est un feu qui réchauffe et enflamme les cœurs et les entrailles. Si nous sentons dans nos cœurs le froid qui vient du démon – car le démon est froid – ayons recours au Seigneur et il viendra réchauffer notre cœur d’un amour parfait, non seulement envers lui, mais aussi envers le prochain. Et la froidure du démon fuira devant sa Face. Là où est Dieu, il n’y a aucun mal… Dieu nous montre son amour du genre humain non seulement quand nous faisons le bien, mais aussi quand nous l’offensons, méritant sa colère…”Ne dis pas que Dieu est juste”, enseigne saint Isaac le Syrien… David l’appelait “juste” , mais son Fils nous a montré qu’il est plutôt bon et miséricordieux. Où est sa Justice? Nous étions des pécheurs, et le Christ est mort pour nous” (Homélie 90).
“Avant tout, il faut croire en Dieu, “car il existe et se fait le rémunérateur de ceux qui le cherchent” (He 11, 6). La foi, selon saint Antioche, est le début de notre union à Dieu… La foi sans les œuvres est morte (Jc 2, 26). Les œuvres de la foi sont : l’amour, la paix, la longanimité, la miséricorde, l’humilité, le portement de croix et la vie selon l’Esprit. Seule une telle foi compte. Il ne peut pas y avoir de vraie foi sans œuvres”.
“Il n’y a rien au-dessus de la paix en Christ, par laquelle sont détruits les assauts des esprits aériens et terrestres. (...). Un homme raisonnable dirige son esprit à l’intérieur et le fait descendre dans son cœur. Alors la grâce de Dieu l’illumine et il se trouve dans un état paisible et suprapaisible : paisible, car sa conscience est en paix ; suprapaisible, car au-dedans de lui il contemple la grâce du Saint-Esprit…
(...) Celui qui marche dans la paix, ramasse, comme avec une cuiller, les dons de la grâce. Les Pères, étant dans la paix et dans la grâce de Dieu, vivaient vieux. Quand un homme acquiert la paix, il peut déverser sur d’autres la lumière qui éclaire l’esprit… Mais il doit se souvenir des paroles du Seigneur : “Hypocrite, enlève d’abord la poutre de ton œil, et alors tu verras clair pour enlever la paille de l’œil de ton frère.” (Mt 7, 5).
Cette paix, Notre Seigneur Jésus Christ l’a laissée à ses disciples avant sa mort comme un trésor inestimable en disant : » Je vous laisse ma paix, je vous donne la paix » (Jn 14, 27). (...) Si l’homme ne méprise pas les biens de ce monde, il ne peut avoir la paix. La paix s’acquiert par des tribulations. Celui qui veut plaire à Dieu doit traverser beaucoup d’épreuves. Rien ne contribue plus à la paix intérieure que le silence et, si possible, la conversation incessante avec soi-même et rare avec les autres. Nous devons donc concentrer nos pensées, nos désirs et nos actions sur l’acquisition de la Paix de Dieu et crier incessamment avec l’Église : » Seigneur ! Donne-nous la paix ! »
“Tous ceux qui espèrent fermement en Dieu sont élevés vers lui et illuminés par la clarté de la lumière éternelle. Si l’homme délaisse ses propres affaires pour l’amour de Dieu et pour faire le bien, sachant que Dieu ne l’abandonnera pas, son espérance est sage et vraie. Mais si l’homme s’occupe lui-même de ses affaires et se tourne vers Dieu seulement quand il lui arrive malheur et qu’il voit qu’il ne peut s’en sortir par ses propres moyens – un tel espoir est factice et vain. La véritable espérance cherche, avant tout, le Royaume de Dieu, persuadée que tout ce qui est nécessaire à la vie d’ici-bas sera accordé par surcroît. Le cœur ne peut être en paix avant d’avoir acquis cette espérance.”
Nous devons veiller à préserver notre cœur de pensées et d’impressions indécentes. » Plus que sur toute chose, veille sur ton cœur, c’est de lui que jaillissent les sources de la vie » (Pr 4, 23). Ainsi naît, dans le cœur, la pureté. » Bienheureux les cœurs purs, car ils verront Dieu » (Mt 5, 8).Ce qui est entré de bon dans le cœur, nous ne devons pas inutilement le répandre à l’extérieur : car ce qui a été amassé ne peut être à l’abri des ennemis visibles et invisibles que si nous le gardons, comme un trésor, au fond du cœur.
Le cœur, réchauffé par le feu divin, bouillonne quand il est plein d’eau vive. Si cette eau a été versée à l’extérieur, le cœur se refroidit et l’homme est comme gelé.
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