Grenobloise, sainte Rose-Philippine Duchesne, ou sainte Philippine est une missionnaire du XVIIIème siècle. Elle a fondé des écoles, des pensionnats, des orphelinats et est partie en mission dans la tribu des Patowatomies au Kansas. Sainte Philippine est un exemple de dévotion, de sainteté et de piété pour tout chrétien. Elle est fêtée le 18 novembre.
Sainte Philippine est née à Grenoble en 1769 dans une famille de la haute bourgeoisie. Elle est la nièce du ministre et président Jean-Casimir Perier. Ayant reçu une très bonne éducation religieuse par sa mère qui l’avait inscrite à l’école de Sainte-Marie-d’en-Haut, sainte Philippine entre comme postulante, à 19 ans, au couvent des Visitandines, malgré l’opposition de son père. Lorsque la Révolution Française éclate, le couvent est dispersé. Sainte Philippine se consacre alors à l'éducation des enfants et aux soins des plus pauvres, des prisonniers et des prêtres réfractaires. Elle mène une vie chrétienne, cachée dans les catacombes. Lorsqu’enfin le Concordat de 1801 réconcilie l'État Français et l’Église Catholique, Philippine rachète le couvent abandonné. Elle tente de faire revenir quelques anciennes sœurs, sans grand succès. Elle entre alors au couvent des Sœurs du Sacré-Cœur après avoir rencontré Mère Marie-Sophie Barat en 1804.
Dans la nuit du Jeudi Saint 1806, pendant sa prière devant le tabernacle, elle a une vision qu’elle décrit ainsi à sa supérieure :
« Ô bénite nuit ! Toute la nuit, j'ai été dans le nouveau continent, mais j'ai voyagé en bonne compagnie. D'abord j'avais précieusement recueilli au Jardin, au Prétoire, au Calvaire, tout le sang de Jésus ; je m'étais emparée de lui au Saint-Sacrement. Je le serrais étroitement et je portais partout mon trésor, sans crainte de l'épuiser. Saint François-Xavier s'intéressait encore à faire fructifier cette précieuse semence, et il se tenait au pied du trône de Dieu pour demander l'ouverture de nouvelles terres à éclairer. Saint François-Régis était le pilote des voyageurs, et bien d'autres saints encore, jaloux de la gloire de Dieu. Les douze heures de la nuit sont bien vites passées… La veille je ne croyais pas pouvoir tenir une heure… Je me trouvais seule avec Jésus seul, avec des enfants tout noirs, et j'étais plus contente au milieu de ma petite cour que tous les potentats du monde. »
Son désir de partir en mission, déjà présent depuis sa plus tendre enfance, grandit en elle. En 1817, Monseigneur Dubourg, évêque de Louisiane de passage en France, se rend au couvent des Sœurs du Sacré-Cœur afin d’y demander des religieuses volontaires pour partir en Amérique. Sainte Rose-Philippine, âgée de 49 ans, se porte volontaire et part alors, en 1818, accompagnée de trois sœurs. Une fois arrivée à Saint-Louis-du-Missouri, sainte Philippine se rend compte de la rudesse de la vie en Amérique. Ne se laissant pas abattre elle obtient, de France, l’autorisation de propager le culte du Sacré-Cœur en Louisiane et, de l’évêque, un logement à Saint-Charles afin d’y fonder une école pour les enfants des Indiens déplacés, les enfants noirs, blancs et métis et les jeunes filles. Elle ouvre également un pensionnat. Malheureusement, la faim et le manque d’élèves ont raison de la mission et l’établissement est fermé en septembre 1819. Mais sainte Philippine ne se décourage pas pour autant. Elle ouvre une école à Florissant en 1819 qui attire beaucoup d’élèves, des jeunes filles et donne même lieu à des conversions et des prises d’habits ! Elle fonde ensuite un pensionnat à Grand Coteau en 1821, une fondation à Saint-Michel en 1826, un orphelinat à Saint-Louis en 1827 et enfin réouvre l’école de Saint-Charles en 1828. Son humilité, sa douceur et sa piété forcent l’admiration de tous ceux qui la rencontrent. Son exemple de sainteté donne lieu à de nombreuses conversions et vocations.
Enfin, à 72 ans, malgré son état de santé fragile, elle se rend auprès des Indiens, sur leur territoire au Kansas, dans la mission fondée par les Jésuites chez les Indiens Potawatomi. Même si son enseignement ne peut être que très limité car elle ne parle pas leur langue et très mal l’anglais, les frères sont persuadés que sa présence assurera le succès de leur mission, grâce à sa foi immense et sa dévotion. Un Jésuite présente ainsi sainte Philippine : « Voici une dame qui depuis trente-cinq ans ne cesse de demander à Dieu de venir parmi vous. ».
Malgré très peu de conversions sainte Philippine a marqué les esprits des Indiens puisqu’ils la surnommaient “la femme qui prie toujours”.
Sa santé se dégradant, elle est forcée de rentrer à Saint-Charles au bout d’une année de mission. Les dix années qui suivirent ont été des années de recueillement, de contemplation et d’humilité pour la sainte. Elle rend l’âme le 18 novembre 1852, à l’âge de 83 ans, sa dépouille repose dans la chapelle de son sanctuaire à Saint-Charles. Une relique de sainte Philippine se trouve également dans la collégiale Saint-André de Grenoble.
“Quand on nous demande d’être intrépides et courageux
Tu es notre inspiration
Quand nos imaginations rêvent et voient au-delà des limites de notre vue,
Tu es notre espoir
Quand nous échouons face à un défi et devons accepter nos limites,
Tu es notre modèle
Quand nous prions en espérant l’union profonde avec Dieu,
Tu es notre Sainte
Et avec ta bénédiction, à la gloire de Dieu, nous essayons d’être des personnes aimantes qui vivent avec les autres et les servent dans le même but que toi, avec ta même vision et ta même humilité silencieuse.
Amen.”
“Ô grand Esprit
Elle arrive vers toi cette femme “grande”, qui est bien nôtre
Elle arrive vers toi sans tarder.
Conforte son esprit, et fais-lui le chemin.
Fais que prairies et collines murmurent
Tout au long de son retour à la maison,
Que le courant des eaux du Mississipi
Chante son retour vers toi.”
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Priez pour la dignité humaine avec le pape qui a canonisé sainte Philippine : saint Jean-Paul II !