John Henry Newman est né le 21 février 1801 à Londres, dans une famille anglicane peu pratiquante. Il est l’aîné de 6 enfants. En 1816, à l’âge de 15 ans, il fait une expérience spirituelle qu’il appelle sa première conversion : « un grand changement se fit dans ma pensée, cette conversion concentra toute ma pensée sur deux êtres seulement : moi-même et mon créateur ». John Henry est un élève brillant et précoce, il s’inscrit à l'université d’Oxford. Après plusieurs années d'études, il devient à l’âge de 21 ans enseignant et agrégé. En 1824, il est ordonné diacre de la « Church of England » (l’Église d'Angleterre), un an plus tard, il devient prêtre anglican à Oxford. De 1826 à 1832, il exerce la charge de tuteur et poursuit avec passion son étude des Pères de l’Église. A cette époque s’ouvre une période difficile pour l’église d’Angleterre, John Henry part en Méditerranée, puis demeure en Sicile où il tombe gravement malade et frôle la mort.
De retour en Angleterre en 1833, Newman et ses amis entreprennent de s’opposer aux ingérences de l'État dans la vie de l’Eglise et d’enraciner de nouveau leur Église dans une tradition apostolique, c’est la naissance du mouvement d’Oxford. En 1842, il écrit son Essai sur le développement de la Doctrine chrétienne. John Henry se demande alors quelle Église rejoindrait les Pères s’ils revenaient aujourd’hui. En 1843, « Newman voit clairement sa situation : son doute concernant la vérité de la Church of England est plus fort que son doute au sujet de l’Église Romaine ». Il renonce alors à sa charge de curé. Il dira lui-même que sa conversion est « l’entrée dans une plénitude plutôt qu’une rupture ». Il est reçu dans l’Église catholique le 9 octobre 1845. Les conséquences de cette décision sont terribles : il perd son poste, ses revenus, ses avantages, ses amis l’abandonnent, sa famille le rejette.
En 1847, il entre dans la congrégation de l’Oratoire et est ordonné prêtre le 30 mai. Il approfondit alors sa connaissance de saint Philippe Néri et de l’Oratoire. Il fonde plusieurs Oratoires en Angleterre : à Maryvale, à Birmingham et à Londres. En 1851, il est nommé Recteur de l'Université catholique de Dublin, charge qu'il exerce jusqu'en 1854.
En 1864, Charles Kingsley publie un article calomnieux sur le clergé catholique et demande à Newman de justifier ses paroles. Newman donne sa réponse et publie l’apologia pro vita sua, cet ouvrage est à l’origine de son immense rayonnement et lui permet de gagner la faveur du clergé catholique ainsi que des protestants. Le pape Léon XIII le fait cardinal le 15 mai 1879. Sa devise résume son cheminement : « le cœur parle au cœur », c'est-à-dire le cœur de Dieu parle au cœur de l’homme. Il passe les 11 dernières années de sa vie dans sa communauté et meurt à Birmingham le 11 août 1890, à l’âge de 89 ans. Orateur reconnu, il est l’auteur de nombreux sermons et essais.
Le cardinal John Henry Newman est déclaré Vénérable par Jean-Paul II et proclamé bienheureux en 2010 par Benoît XVI. Le 13 octobre 2019, le Pape François a célébré sa canonisation. Il est le premier Anglais canonisé, en dehors des nombreux martyrs, depuis 500 ans. Sa fête est fixée au 9 octobre.
John Henry Newman est l’un des grands penseurs chrétiens du XIXe siècle, sa pensée a marqué le concile Vatican II. Théologien, historien, philosophe, prédicateur, romancier, poète, accompagnateur et guide spirituel, Newman est l'auteur de plus d'une quarantaine d'ouvrages. Parmi ses livres on compte douze volumes de sermons, il a aussi écrit une vaste correspondance d'un grand intérêt publiée dans 32 gros volumes. Certains de ses écrits ont été traduits en allemand par Edith Stein. En 1990, le cardinal Joseph Ratzinger a affirmé que Newman est l'un des « grands maîtres de l'Église ».
Newman était particulièrement dévoué à l’éducation et un grand nombre d’organisations d’étudiants catholiques sont aujourd’hui appelées « sociétés Newman » ou « centres Newman » en son honneur.
La sainteté : « La sainteté, voilà le grand but. C'est un combat et une épreuve. »
L’Eglise : « Ce n’est pas l’Eglise qui impose aux fidèles la foi, mais c’est la foi qui les oblige à accepter l’Eglise ».
La vie chrétienne : « Nous ne sommes pas appelés une fois, tout au long de notre vie, le Christ nous appelle. Il nous appelle toujours plus avant, de grâce en grâce, de sainteté en sainteté ».
« Être chrétien est l’un des dons les plus merveilleux et les plus impressionnants qu’il y ait au monde ».
L’homme et son Créateur : « Qui que tu sois, Dieu te considère individuellement. Il « t’appelle par ton nom », il te voit et te comprend pour toi-même, lui qui t’a fait pour toi-même. »
Tout est grâce : « Que nous prenions l’habitude de regarder tout ce que nous possédons comme un don de Dieu, accordé sans être mérité, et à nous renouveler jour après jour par sa seule miséricorde. »
Mettre Dieu au cœur de nos actions : « Tout ce que nous faisons doit donc être approuvé de Son sceau et de Sa signature ».
La Parole de Dieu : « Il n’est pas un passage dans l’histoire de Notre Seigneur et Sauveur qui ne soit d’une profondeur insondable et qui ne propose une matière inépuisable à la méditation. »