Saint Mathilde de Ringelheim a été la reine de Germanie, épouse d’Henri l’Oiseleur, au Xème siècle. Après la mort de son mari, et à la suite de sérieux conflits avec son fils Otton Ier, fondateur du Saint-Empire romain germanique, elle se retire dans les ordres et devient bénédictine, dans le monastère d’Enger en Westphalie. Sainte Mathilde est fêtée par l’Église catholique le 14 mars et est la patronne des familles nombreuses. Sa sainteté est un exemple pour les chrétiens.
La vie de sainte Mathilde nous est parvenue grâce à l’Histoire des Saxons, rédigée par le moine chroniqueur Widukind de Corvey et par deux hagiographies, la Vita Antiquior et la Vita posterior, écrites vers 974 et vers 1003.
Sainte Mathilde est née vers 896 et est la fille du comte saxon Théodoric et de Reinhild, d’origine dano-frisonne (donc d’origine danoise et germanique). Le comté de Théodoric se trouve en Westphalie.
Mathilde passe son enfance dans le couvent d’Erfurt (couvent des augustins), en Thuringe (région historique d’Allemagne centrale), auprès de son aïeule, l’abbesse Hedwige. Elle est ensuite éduquée par sa grand-mère, devenue abbesse, Mathilde Ire, dans l’abbaye de Herford (plus ancienne des maisons religieuses pour femmes du duché de Saxe). Mathilde est connue pour sa grande beauté et ses nombreuses vertus, notamment la bonté et la charité. Le duc saxon, Otton l’Illustre, la remarque et décide de la fiancer avec son fils Henri, après son divorce. La grand-mère de Mathilde négocie le contrat de mariage mais finit par accepter. Mathilde épouse donc Henri, son aîné de vingt ans, en 909 au palais royal de Wallhausen (que Mathilde reçoit en usufruit), en Allemagne. Ce mariage renforce considérablement la position de la dynastie des Ottoniens dans l’ouest de la Saxe. Le couple ont ensemble trois fils et deux fils.
Leur premier garçon, Otton Ier, deviendra roi de Francie orientale et sera le fondateur du Saint-Empire romain germanique. Leur première fille, Gerberge épousera Louis IV d'Outremer, roi de France. Hedwige, leur seconde fille, deviendra l’épouse de Hugues le Grand, et la mère de Hugues Capet, marquis de Neustrie et duc des Francs. Leur deuxième fils, Henri, sera duc de Bavière. Et enfin, le dernier, Brunon, deviendra archevêque de Cologne et duc de Lotharingie.
Otton Ier est nommé comme héritier de son père en septembre 929. Afin de prémunir son épouse en cas de veuvage, Henri accroît considérablement les biens de Mathilde. Il lui cède de nombreuses terres et propriétés. Mathilde devient effectivement veuve après vingt-trois années de mariage, durant lesquelles elle fût très heureuse. Après la mort de son mari, elle reste auprès de son fils aîné, à la cour. Malheureusement, elle est vite accusée par les conseillers royaux de dilapider le trésor royal par ses nombreuses aumônes et donations. Les relations avec son fils deviennent très compliquées. D’autant que lors de la grave révolte de la Lotharingie en 939 contre Otton, Mathilde prend le parti de son second fils, le duc Henri Ier de Bavière et de son gendre, Gislebert. Elle est alors dépouillée de tous ses biens d’origine royale mais peut tout de même conserver son héritage personnel en Saxe occidentale. Mathilde se retire au monastère d’Enger, en Westphalie, régi par la règle de saint Benoît. Elle fonde ensuite de nombreuses institutions religieuses, un centre théologique et quatre monastères bénédictins, dont l’abbaye de Quedlinburg, en mémoire de son défunt mari, avec une communauté de chanoinesses laïques, où les filles de la haute noblesse furent éduquées.
À la demande de la reine Édith, épouse d’Otton Ier, le roi et son frère se réconcilièrent, ainsi qu’avec sa mère, qui put revenir à la cour et à qui on rend ses biens.
Saint Mathilde rendit finalement son âme à Dieu au sein de l’abbaye qu’elle avait fondée, au cours d’une retraite spirituelle, le 14 mars 968. Elle fût enterrée auprès de son mari.
« Ô bon Jésus, je vous remercie de la grande miséricorde que vous faites à votre vile créature de lui donner quelques petites choses à souffrir. Celui qui vous regarde tout déchiré et étendu sur une croix si dure, peut-il avoir une bouche, un cœur et une âme pour se plaindre ? Ainsi soit-il. »
« Ô bonne mère, Sainte Mathilde, toi qui sais couvrir les pauvres et les malheureux de ton manteau de bénédictions ; accorde, je t’en supplie un nid aux oiseaux et aux oisillons. Ne laisse pas les enfants hors d’un abri quand gronde le vent, la tempête et la pluie : Comme file la laine, que tisse le lin, que pierre à pierre s’élève notre maison et se bâtissent les fondations. Grande reine dont le pouvoir est grand et la prière toujours exaucée, demande aux bons anges de construire par le secret et le mystère saints l’abri de nos âmes et de nos corps et, comme Jéhudiel a œuvré au cinquième jour, qu’il œuvre aussi pour moi sans peine et sans tracas, pour que j’entre là où je dois. Amen. »
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Priez pour les vies consacrées avec sainte Mathilde !
La France est riche des saints qui ont émaillé sa terre et son histoire. Plus ou moins connus, certains oubliés, ils vous invitent à cheminer en leur compagnie, à servir et aimer comme eux.