« Lorsque nous transmettons aux pauvres par amour de Dieu, c’est lui-même qui nous est donné. Si l’eau éteint le feu, la charité éteint les péchés. »
Saint Jean de Dieu dans une lettre à ses frères
Saint Jean de Dieu était un religieux portugais qui se consacra aux indigents. Après sa mort, l’Ordre hospitalier de Saint Jean de Dieu vit le jour. Il a été déclaré bienheureux par le pape Urbain VIII, le 21 septembre 1630. C’est le pape Alexandre VIII qui le canonisa le 16 octobre 1690 après la reconnaissance de deux miracles attribués à son intercession. Saint Jean de Dieu est le patron des malades avec saint Camille de Lellis, mais également des hôpitaux, des ordres hospitaliers, des infirmiers et des infirmières. Il est célébré le 8 mars.
Jean de Dieu, de son nom de naissance João Cidade, est né le 8 mars 1495 à Montemor-o-Novo, au Portugal. Ses parents, André Cidade et Teresa Duarteau étaient chrétiens et malheureusement assez pauvres. À l’âge de huit ans, il part de chez ses parents, pour suivre un voyageur se rendant à Madrid, en Espagne. Il perd son compagnon de route et trouve alors refuge chez l’intendant des troupeaux du comte d’Oropesa (dans la province de Tolède). Ce dernier l’accueille dans sa famille et fait de lui un berger. João y passe son enfance et son adolescence. En 1522, alors âgé de vingt-sept ans, il décide de s’engager dans l’armée espagnole et devient donc militaire. Il combat dans le nord de l’Espagne, au sein de l’armée du roi Charles Quint. Il participe notamment à la reprise de Fontarrabie, alors occupée par les troupes de l’armée franco-navarraise des rois François Ier et Henri II de Navarre. Après de fâcheuses expériences au sein de l’armée (notamment avoir frôlé la mort à deux reprises), il décide de se retirer et redevient berger,pendant près de dix ans. Il s’enrôle une seconde fois dans l’armée, alors âgé de trente-sept ans, en 1532, pour mener bataille contre les Turcs de Soliman le Magnifique, qui tentent d’assiéger Vienne. À la fin des combats, il décide de retrouver ses parents et part pour le Portugal. Malheureusement, il apprend que sa mère est morte peu de temps après son départ, près de trente ans auparavant. Son père est mort rapidement après sa femme, après s’être retiré comme moine franciscain. João quitte alors à nouveau le Portugal pour l’Espagne et reprend son travail d’éleveur de moutons, cette fois près de Séville. Mais, il est lassé par cette vie. Il veut découvrir l’Afrique du Nord. Il veut donner sa vie et mourir en martyr pour libérer les chrétiens persécutés et asservis. Il part.
En 1535, le voilà âgé de quarante ans et devenu tailleur de pierre pour la fortification de la ville de Ceuta, au Maroc portugais. Avec son maigre revenu, il aide une famille portugaise ruinée.
Le 20 janvier 1537, à Grenade, il se rend à un sermon de saint Jean d’Avila et en ressort bouleversé. Il brûle ses livres, se détache de ses biens, s’habille pauvrement, passe ses journées à prier et à se mortifier. João dépense tout son argent afin de faire agrandir l’asile où il s’est installé avec les déséquilibrés et les indigents. Il a trouvé sa vocation : les servir.
Afin de nourrir les malades dont il s’occupe, João mendie dans la ville en criant : « Mes frères, pour l'amour de Dieu, faites-vous du bien à vous-mêmes ». S’il croise d’autres mendiants sur sa route, il se dévêtit afin de les couvrir. Son amour pour les démunis et les fragilisés par la vie le pousse à ouvrir son propre asile, en 1537. Le futur saint est ainsi considéré comme le précurseur de l’hôpital moderne (en ayant installé qu’un seul malade par lit ou en ayant séparé les pathologies notamment). Il crée un ordre religieux appelé l’Ordre de la Charité. Les habitants de la ville ne le prennent plus pour un fou mais pour un homme bon. Il est très respecté, autant par la population que par les autorités ecclésiastiques. C’est à ce moment-là qu'on le surnomme “Jean de Dieu”. De nombreux disciples viennent se joindre à lui. Une véritable communauté est créée. Elle deviendra “l’Ordre des hospitaliers de saint Jean de Dieu”. Jean de Dieu cherche toujours àaccentuer sa pénitence, sa vie de pauvreté et de mortification. On dit qu’il vécut des expériences mystiques, qu’il portait les stigmates de la couronne d’épines, après que la Sainte Vierge Marie lui ait donné dans un songe.
Jean de Dieu rend son âme à Dieu le 8 mars 1550, à Grenade, à l’âge de cinquante-cinq ans, après être tombé dans le fleuve et être tombé malade.
La congrégation a officiellement été déclarée “congrégation religieuse” le 1er janvier 1572 par le pape Pie V.
Après sa fondation à Grenade, l’Ordre hospitalier de Saint-Jean-de-Dieu s’est développé à Florence, en Italie, en 1601, puis à Paris (à la demande de la reine Marie de Médicis), en 1602, appelé Frères de la Charité sous l’Ancien Régime. Ils reçoivent pour mission, de la part d’Henri IV et de l’archevêque de Paris de fonder un couvent-hôpital pour soigner les malades et les pauvres.
Aujourd’hui encore, cet ordre religieux soigne, accueille et accompagne plus d’un million de personnes malades et démunies, dans 454 établissements répartis dans 53 pays.
L’Ordre compte environ 1100 membres.
« Seigneur, daigne exaucer notre prière pour tous les affligés et ceux qui les soignent ! Pour ceux qui t'aiment et t'offrent leurs souffrances : soutiens leur cœur devant les défaillances de leur nature. Pour ceux qui te cherchent : fais briller à leurs yeux la lumière de ta Croix d'où descendent le Pardon et la Paix. Pour ceux qui te méconnaissent : fais entendre la Parole de consolation : « Venez à moi, vous tous qui souffrez, et je vous soulagerai ». Pour tous ceux qui sont au service des souffrants et qui veillent sur eux : à tous Seigneur, donne le calme, le courage, la paix et la consolation. Accorde ta miséricorde Seigneur, à ceux que tu rappelleras à toi ! Ainsi soit-il. »
« Qu’elle est belle, ô Jean de Dieu, votre vie consacrée au soulagement de vos frères ! Qu’elle est grande en vous, la puissance de la Charité ! Sorti, comme Saint Vincent de Paul, de la condition la plus obscure, ayant comme lui passé vos premières années dans la garde des troupeaux, la Charité qui consume votre cœur arrive à vous faire produire des œuvres qui dépassent de beaucoup l’influence et les moyens des puissants selon le monde. Votre mémoire est chère à l’Église ; elle doit l’être à l’humanité tout entière, puisque vous l’avez servie au Nom de Dieu, avec un dévouement personnel dont n’approchèrent jamais ces économistes qui savent disserter, sans doute, mais pour qui le pauvre ne saurait être une chose sacrée, tant qu’ils ne veulent pas voir en lui Dieu Lui-même. Homme de Charité, ouvrez les yeux de ces aveugles, et daignez guérir la société des maux qu’ils lui ont faits. Longtemps on a conspiré pour effacer du pauvre la ressemblance du Christ ; mais c’est le Christ Lui-même qui l’a établie et déclarée, cette ressemblance ; il faut que le siècle la reconnaisse, ou il périra sous la vengeance du pauvre qu’il a dégradé. Votre zèle, ô Jean de Dieu, s’exerça, avec une particulière prédilection, sur les infirmes ; protégez-les contre les odieux attentats d’une laïcisation qui poursuit leurs âmes jusque dans les asiles que leur avait préparés la Charité Chrétienne. Prenez pitié des nations modernes qui, sous prétexte d’arriver à ce qu’elles appelaient la sécularisation, ont chassé Dieu de leurs mœurs et de leurs institutions : la société, elle aussi, est malade, et ne sent pas encore assez distinctement son mal ; assistez-la, éclairez-la, et obtenez pour elle la santé et la vie. Mais comme la société se compose des individus, et qu’elle ne reviendra à Dieu que par le retour personnel des membres qui la composent, réchauffez la Sainte Charité dans le cœur des Chrétiens : afin que, dans ces jours où nous voulons obtenir Miséricorde, nous nous efforcions d’être miséricordieux, comme Vous l’avez été, à l’Exemple de Celui qui, étant notre Dieu offensé, s’est donné Lui-même pour nous, en qui il a daigné voir ses frères. Protégez aussi du Haut du Ciel le précieux institut que vous avez fondé, et auquel vous avez donné votre esprit, afin qu’il s’accroisse et puisse répandre en tous lieux la bonne odeur de cette Charité de laquelle il emprunte son beau nom ».
« Saint Jean de Dieu, céleste Patron des infirmiers et infirmières, nous nous tournons vers toi afin de chercher dans ton exemple un stimulant pour notre propre vie. Fidèles à ton appel, nous voulons continuer ta mission en marchant sur tes pas. La croix, l’amour de Dieu et du prochain furent ta force ; nous y puiserons la nôtre. S’il est triste de souffrir, il est plus triste encore de souffrir seul. Aussi voulons-nous être, jour et nuit, une présence attentive près des souffrants confiés à nos soins. Nous renouvelons notre engagement de suivre avec fidélité les prescriptions de notre profession, en conformité avec la morale chrétienne. Ainsi soit-il. »
« Ô Dieu, qui, après avoir embrasé l’âme du Bienheureux Jean du Feu de votre Amour, l’avez fait marcher au milieu des flammes sans qu’il en reçût aucune atteinte, et qui, par lui, avez enrichi votre Église d’une nouvelle famille, faites, s’il Vous plaît, que, grâce à ses mérites, nous soyons purifiés de nos vices dans le Feu de votre Charité, et pourvus des remèdes qui conduisent à l’Éternité. Ainsi soit-il »
« Seigneur notre Dieu, nous te remercions de nous avoir donné Saint Jean de Dieu comme modèle de prière et de vie hospitalière. Par Lui, tu nous montres comment vivre l'hospitalité avec les pauvres, cette richesse de l'Evangile. Aujourd'hui encore, nous demandons à ton Fils, par le Cœur toujours Pur de Marie et l'intercession des Bienheureux et des Saints de l'Ordre Hospitalier, d'inviter beaucoup de vocations à se joindre à notre famille religieuse hospitalière. Nous te prions de bénir nos projets et de veiller sur les personnes qui sont confiées à nos soins, comme sur tous ceux et celles qui collaborent à notre mission hospitalière. Nous attendons de ta miséricorde, toi notre bon Samaritain, la force pour être, tous et chacun, des témoins fidèles de ta charité, dans le souvenir renouvelé de nos engagements devant Dieu et l'Eglise. Par Jésus-Christ Notre Seigneur. Amen. »
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