Sainte Eulalie est une vierge martyr espagnole du IIIème siècle. On trouve deux saintes différentes nommées Eulalie : sainte Eulalie de Barcelone et sainte Eulalie de Mérida. Les sources ont tendance à les différencier bien qu’elles soient nées la même année et qu’elles soient toutes deux mortes, également la même année, en martyr pour leur foi. Certains historiens déclarent désormais que sainte Eulalie de Barcelone et sainte Eulalie de Mérida sont en réalité une seule et même personne.
En revanche, le Cantilène de sainte Eulalie est bien attribué à Eulalie de Mérida, jeune fille espagnole qui a dénoncé la barbarie romaine à l’encontre des chrétiens. Sa sainteté et sa dévotion sont des exemples.
Sainte Eulalie est née vers 290 à Mérida (capitale de l’Estrémadure), en Espagne. Ses parents sont issus de la noblesse et chrétiens. Elle reçoit une très bonne éducation dès sa plus tendre enfance. Elle aime écouter les récits des martyrs chrétiens et des saints, et les admire. Malheureusement, c’est à cette époque que l’empereur sanguinaire Maximien envoie Dacien, un de ses plus redoutables exécuteurs, en Espagne afin de débarrasser le pays des chrétiens. Apprenant cela, Eulalie confesse sa foi, désireuse de donner sa vie pour le Christ. Les parents de l’enfant, craignant qu’elle ne se mette trop en danger, l’envoient à la campagne. Cependant, lorsque Dacien vient à Mérida, il laisse son lieutenant, Calpurnien, en charge de la ville. Eulalie trompe alors la vigilance de sa mère et se rend au tribunal, érigé sur le forum de la ville, afin d’interpeller le militaire sur les raisons de ses persécutions des serviteurs du vrai Dieu. Fou de rage, Calpurnien demande qui est cette enfant (Eulalie est alors âgée de treize ans seulement). On lui répond que c’est la fille d’un notable de Mérida. Il se calme alors et ordonne à Eulalie de faire brûler de l’encens en l’honneur des dieux. La future sainte répond, furieuse, en donnant un coup de pied dans une idole. Il n’en faut pas plus pour le sbire de Maximien : il la condamne à mort. La jeune fille est dénudée et on lui griffe le corps avec des ongles de fer et ses cheveux sont brûlés. Elle est ensuite emmenée sur un bûcher, sur lequel elle est brûlée vive. Au moment de son dernier souffle, on voit une colombe sortir de sa bouche et monter vers le Ciel. Sainte Eulalie rend son âme à Dieu en 304. Le lieutenant ordonne que son corps soit laissé, sans sépulture, aux animaux et aux insultes des hommes mais le Seigneur en décide autrement et recouvre son corps d’une fine pellicule de neige. Elle est enterrée dans une tombe digne de ce nom quelque temps plus tard, honorée et admirée par les chrétiens.
Le Cantilène de sainte Eulalie, ou Séquence de sainte Eulalie, est un court poème relatant, en vingt-neuf vers, le martyre et la vie de la sainte, se terminant par une prière. Il a été retrouvé dans une bibliothèque au XIXème siècle par Hoffmann von Fallersleben (professeur, écrivain allemand et auteur de l’hymne national allemand). On dit qu’il fut rédigé à l'abbaye de Saint-Amand, près de Valenciennes, peu après 878, date à laquelle on a découvert les reliques de sainte Eulalie. Ce texte est le plus ancien texte littéraire connu rédigé dans une langue romane, en français donc. On le considère comme étant le premier poème de la littérature française. Cette séquence était destinée à être changée dans la liturgie grégorienne, certainement par les moines bénédictins de l’abbaye dans laquelle a été découvert le document.
Le Cantilène raconte comment Eulalie, prise en grippe par l’empereur Maximien (qui menait des persécutions contre les chrétiens dans tout l’empire romain), refusa de renier sa foi et est morte en martyr.
“Eulalie était une admirable jeune fille.
Belle de corps, elle était encore plus belle d'âme.
Les ennemis de Dieu voulurent la vaincre,
Ils voulurent la faire servir le Diable.
Mais elle, elle n'écoute pas les mauvais conseillers
Qui veulent qu'elle renie Dieu qui demeure au ciel,
Ni pour de l'or, ni pour de l'argent ni pour des parures,
Pour les menaces du roi, ni ses prières :
Rien ne put jamais empêcher
Cette fille d'aimer toujours le service de Dieu.
Pour cette raison elle fut présentée à Maximien,
Qui était en ces jours le roi des païens.
Il l'exhorte, ce dont peu ne lui chaut,
À ce qu'elle rejette le nom de chrétienne.
Alors elle rassemble toute sa détermination
Elle préférerait subir les chaînes
Plutôt que de perdre sa virginité.
C'est pourquoi elle mourut en grande bravoure.
Ils la jetèrent dans le feu afin qu'elle brûlât vite :
Comme elle était sans péché, elle ne se consuma pas.
Mais à cela, le roi païen ne voulut pas se rendre :
Il ordonna que d'une épée, on lui tranchât la tête,
La demoiselle ne s'y opposa en rien,
Toute prête à quitter le monde à la demande du Christ.
C'est sous la forme d'une colombe qu'elle s'envola au ciel.
Tous supplions qu'elle daigne prier pour nous
Afin que Jésus Christ nous ait en pitié
Après la mort et qu'à lui il nous laisse venir
Par sa clémence.”
Sainte Eulalie de Mérida est fêtée le 10 décembre.
Sainte Eulalie de Barcelone est célébrée le 12 février.
Les deux jeunes filles sont nées la même année, ont la même enfance, et donc la même histoire. Elles ont toutes deux dénoncé les agissements des romains envers les chrétiens. C’est ce qui cause leur perte. La seule différence notable est la manière dont elles ont été martyrisées. Sainte Eulalie de Mérida est brûlée vive quand sainte Eulalie de Barcelone est plongée dans un tonneau, rempli de tessons de verre que les bourreaux ont fait rouler. Les deux histoires racontent qu’une colombe s’est échappée de leurs bouches au moment de leur dernier souffle, ce qui atteste de leur sainteté et de leur pureté. Elles sont mortes la même année, toutes les deux en Espagne, mais dans des régions différentes.
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