Sainte Victoire : vie, martyre et prière
Sainte Victoire, très souvent associée à sainte Anatolie, est une martyre romaine du IIIème siècle. Tuée pour avoir refusé de se marier avec un païen et d’adorer les idoles, Victoire est un exemple de courage, de sainteté et de piété. Elle est fêtée le 23 décembre.
Biographie de sainte Victoire
Originaire de Tivoli, près de Rome, sainte Victoire est née dans une famille de nobles chrétiens. Au IIIème siècle, les différences de culte n’empêchaient pas un mariage. C’est pourquoi Victoire fût fiancée à un païen, nommé Eugène. Sa sœur ou amie (les sources divergent sur ce point), sainte Anatolie, très pieuse, était, elle aussi, promise à un païen, du nom d’Aurèle. Cette dernière refusait catégoriquement son mariage, ne voulant pas d’autre époux que Jésus-Christ et désirant consacrer sa vie à la prière. Sainte Victoire fût missionnée de raisonner son amie et de la convaincre d’accepter Aurèle en époux. Elle lui tint ce discours :
« Vous savez, ma sœur, que je suis chrétienne comme vous, et qu’en cette qualité je suis bien éloignée de vouloir vous donner un mauvais conseil ; cependant, si vous voulez me croire, vous consentirez au plus tôt à votre mariage. Dieu n’a point condamné les noces ; nous voyons au contraire dans l’Écriture que les Patriarches et les Prophètes, ses amis et fidèles serviteurs, ont eu des femmes et que Dieu a béni leur postérité. D’ailleurs, celui que vos parents vous ont destiné est homme d’honneur, il ne vous accusera point comme chrétienne, il n’empêchera point que vous fassiez tous les exercices de votre religion ; il y a même espérance que, par l’amour conjugal qu’il aura pour vous, il embrassera le culte du vrai Dieu dont vous faites profession ».
Sure de sa foi, Anatolie l’écouta patiemment et lui répondit :
« Ma chère sœur, le jour que je distribuai aux pauvres le prix de mes joyaux, j’eus une vision dans laquelle un jeune homme m’apparut avec un diadème d’or sur la tête, vêtu de pourpre et couvert de pierres précieuses, et me dit d’un air agréable et d’un visage plein de gaieté : « Ô virginité qui êtes toujours dans la lumière et jamais dans les œuvres de ténèbres ! » À ces paroles, je m’éveillai fort triste de n’avoir pas entendu le reste et je me jetai à terre, les larmes aux yeux, priant Jésus-Christ que celui qui m’avait dit ce peu de mots continuât de m’instruire. Comme j’étais ainsi prosternée, le même jeune homme ajouta : « La virginité est une pourpre royale qui relève celles qui en sont revêtues au-dessus de toutes les autres. La virginité est une pierre d’un prix inestimable ; la virginité est le trésor immense du Roi des rois. Les voleurs tâchent de la ravir à ceux qui la possèdent ; conservez-la avec toute la diligence possible, et soyez d’autant plus sur vos gardes pour la conserver, que vous la possédez dans un degré plus éminent ».
Face à un discours si puissant et empreint de piété, ce fût sainte Victoire qui changea d’avis. Elle prit la ferme résolution de consacrer sa vie au Seigneur et de rester vierge. Elle vendit alors ses bijoux, ornements et autres parures pour en donner la recette aux pauvres.
Face à cette réaction, Eugène entreprit de faire changer Victoire d’opinion. Pour cela, il obtint la permission de l’empereur de l’enlever et de la retenir dans une maison de campagne pour la convaincre de l’épouser, que cela soit par la douceur, les menaces ou les mauvais traitements. Des années durant, sainte Victoire subit les outrages d’Eugène. Elle était très peu nourrie, privée de liberté et traitée d’horribles façons afin qu’elle cède à la pression et finisse par adorer les idoles et se soumette au mariage.
Or, malgré tout cela, sainte Victoire persistait, refusant toujours le mariage et conservant une foi inébranlable. Grâce à sa piété et son courage elle réussit même à convaincre plusieurs jeunes filles de consacrer leurs vies au Seigneur.
Eugène, lassé et agacé, obtint du pontife du Capitole, Julien, un bourreau afin d’exécuter Victoire. La sainte mourut en martyre, d’un coup d’épée dans le cœur, le 23 décembre 253. Elle fût enterrée à l’endroit de son exécution. Son bourreau, nommé Tiliarque, mourut six jours plus tard, rongé par la lèpre.
Invocation à sainte Victoire
“Donnez, Seigneur, à vos serviteurs, de jouir toujours d’une parfaite santé et, par l’intercession de sainte Victoire, d’être délivrés des maux de la vie présente et de jouir des joies éternelles. Par Jésus-Christ Notre Seigneur. Ainsi soit-il
Sainte Victoire, que l’on invoque toujours avec confiance, priez pour moi”.
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Avec sainte Victoire priez pour les martyrs arméniens.
