Saint Irénée de Lyon : vie, œuvres, citations, prières
“Dieu s’est fait homme pour que l’homme se fasse Dieu”.
On sait peu de choses de la vie de ce grand homme de foi né à Smyrne vers 140. Disciple de saint Polycarpe, il émigre en Gaule après avoir séjourné à Rome. Il intègre la communauté chrétienne juste avant sa persécution en l’an 177 et y échappe miraculeusement. Il passera le reste de sa vie à la tête de la communauté chrétienne lyonnaise en s’évertuant à pacifier les tensions dans l’Eglise, en particulier à réfuter les hérésies gnostiques. Probablement mort en martyr vers 202, il n’a cessé de défendre la tradition apostolique, l’intelligence et la charité.
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Biographie de Saint Irénée de Lyon
On a peu d’éléments sur la vie de l’évêque de Lyon. Les seules sources sont issues de l'œuvre d' Eusèbe de Césarée, Histoire de l’Eglise, rédigée au début du IVème siècle. Irénée est né en Asie Mineure, vraisemblablement à Smyrne (Izmir en Turquie aujourd’hui) aux alentours de l’an 140 et est de culture et de langue grecque, son nom signifiant Le Pacifique. Elève de Saint Polycarpe de Smyrne, lui-même disciple de l’apôtre Saint Jean, il acquiert une solide culture chrétienne basée sur la succession apostolique du dépôt de la foi.
Il émigre en Occident vers le début de l’an 160. Tout d’abord résidant à Rome afin d’acquérir une formation de rhéteur, il atterrit à Lyon sans que l’on sache pourquoi ni comment, vers 177. Il intègre alors la communauté chrétienne de la capitale des Gaules, composée essentiellement de migrants hellénophones comme lui. Il mentionne résider “chez les Celtes” et apprend leur “dialecte barbare”. Muni d’une lettre de recommandation visant à informer l’épiscope Eleuthère des persécutions dont sont victimes les communautés chrétiennes en 177, il se rend à Rome, au titre de presbytre (un prêtre aujourd’hui) de la communauté lyonnaise. Il échappe ainsi à cette persécution de 177, décimant les églises de Lyon et Vienne, qui voit notamment le martyre de Sainte Blandine, et celui de l’évêque en place, Saint Pothin. Il découvre les tristes nouvelles en rentrant, et est alors choisi comme successeur épiscopal à Saint Pothin.
Il s’attèle alors à la lourde tâche de pacifier l'Église, en proie à des luttes dogmatiques et doctrinaires. Il se rend notamment auprès de l’évêque de Rome Victor 1er, au sujet d’une dispute entre communautés concernant la date de Pâques et la durée du jeûne qui l’entoure. Mais c’est surtout au gnosticisme qu’il va s’attaquer autour de 185, dans son œuvre majeure Réfutation de la prétendue gnose au nom menteur - Contre les Hérésies. Il réagit en missionnaire et évangélisateur en entendant comprendre de l’intérieur les thèses gnostiques. Il enquête, interroge, lit, puis dénonce le danger de cette doctrine qui nie la divinité de Jésus et met en péril l’intégrité de la foi. Il s’évertue, toute sa vie durant, à diffuser la foi des origines : un seul Dieu, un seul sauveur, un seul salut. Il enseigne le discernement entre la vraie foi et les doctrines gnostiques, basées sur un élitisme de la connaissance, et insiste sur la foi comme relation à Dieu, plutôt que comme culture, appartenance ou tradition. Ce faisant, il a à cœur d’unifier les églises du monde autour d’une seule doctrine véritable. Il est déclaré martyr par Eusèbe de Césarée et achève ses jours terrestres vers 202.
En 2022, il est déclaré “docteur de l’unité” par le Pape François. “Ce zèle ardent pour l’unité de l’Eglise et l’unicité de la foi est le trait principal de la doctrine et de l’action pastorale de saint Irénée”, clame le Pape François dans sa lettre apostolique de janvier 2022. Il ajoute : “Saint Irénée de Lyon, venu d'Orient, exerçait son ministère épiscopal en Occident : il était un pont spirituel et théologique entre les chrétiens d'Orient et d'Occident. Son nom, Irénée, exprime cette paix qui vient du Seigneur et qui réconcilie, réintègre dans l'unité”.
Œuvres de saint Irénée de Lyon
- Contre les Hérésies - Dénonciation et réfutation de la gnose au nom menteur
- Démonstrations de la prédications apostolique
Citations de saint Irénée de Lyon
« La gloire de Dieu c'est l'homme vivant, et la vie de l'homme c'est la vision de Dieu. »
« L'homme qui sera trouvé en Dieu progressera toujours vers Dieu. »
« En nous tous, il y a l'Esprit, et c'est lui l'Eau vive octroyée par le Seigneur à ceux qui croient en lui. »
« L'Esprit nous dispose et nous prépare à l'incorruptibilité, nous accoutumant peu à peu à saisir et à porter Dieu. »
« Il te faut d’abord garder ton rang d’homme, et ensuite seulement recevoir en partage la gloire de Dieu : car ce n’est pas toi qui fais Dieu mais Dieu qui te fait. »
« La Main de Dieu a créé ta substance ; elle te revêtira d’or pur au-dedans et au dehors, et elle te parera si bien, que le Roi lui-même sera épris de ta beauté. »
« Le nœud noué par la désobéissance d’Ève a été dénoué par l’obéissance de Marie ; ce que la vierge Ève avait lié par son incrédulité, la vierge Marie l’a délié par sa foi »
« Car, si les langues diffèrent à travers le monde, le contenu de la Tradition est un et identique. Et ni les églises établies en Germanie n’ont d’autres foi ou d’autres Traditions, ni celles qui sont chez les ibères, ni celles qui sont chez les celtes, ni celles de l’Orient, de l’Egypte, de la Libye, ni celles qui sont établies au centre du monde ; mais [...] cette lumière qui est la prédication de la vérité brille partout et illumine tous les hommes [...] »
« L’homme est un mélange d’âme et de chair, et d’une chair formée selon la ressemblance de Dieu et modelée par les Mains de celui-ci, c’est-à-dire par le Fils et l’Esprit auxquels il a dit : Faisons l’homme »
« La gloire de Dieu c'est l'homme vivant, et la vie de l'homme c'est la vision de Dieu : si déjà la révélation de Dieu par la création procure la vie à tous les êtres qui vivent sur la terre, combien plus la manifestation du Père par le Verbe procure-t-elle la vie à ceux qui voient Dieu. »
« Lorsqu’il s’est incarné et s’est fait homme, il a récapitulé en lui la longue histoire des hommes et nous a procuré le salut en raccourci de sorte que ce que nous avions perdu en Adam, nous le recouvrions dans le Christ Jésus. »
« Le Seigneur vint donc à sa passion la veille du sabbat qui est le sixième jour de la création, celui où l’homme fut modelé octroyant ainsi à l’homme, au moyen de sa passion, le second modelage, celui qui se fait à partir de la mort. »
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