Jérôme (Hieronymus) naît vers 347 à Stridon en Dalmatie, dans une famille chrétienne aisée. Il reçoit une solide éducation en littérature puis en théologie et est envoyé à Rome pour se perfectionner.
En 365, Jérôme demande le baptême, il a 19 ans et désire se donner entièrement à Dieu en menant une vie consacrée. A la recherche de sa vocation, il s’oriente vers une vie ascétique et part vivre comme ermite dans le désert de Chalcis en Syrie. Il part ensuite à Antioche où il se consacre à l’exégèse et apprend le grec et l’hébreu. Il est ordonné prêtre et entreprend de traduire les livres saints. Sa vie de solitude et de méditation au contact des Saintes Ecritures développe sa sensibilité chrétienne.
De passage à Constantinople, il découvre l’exégèse d’Origène et devient élève de saint Grégoire de Nazianze. De retour à Rome en 382, il devient secrétaire et conseiller du pape Damase qui le charge d’établir un texte officiel de l’ancienne version latine de la Bible. Un petit groupe de nobles femmes chrétiennes se réunit autour de lui et le prend pour guide spirituel. Après la mort du pape Damase, Jérôme repart en Palestine où il s’installe en 386. Il fonde à Bethléem deux monastères et un hospice.
Durant les trente dernières années de sa vie, passées au monastère, Jérôme a une intense activité intellectuelle. Il traduit la Bible en latin, et rédige ses commentaires sur l’Ancien et le Nouveau Testament. Par ailleurs Jérôme avait un grand zèle apostolique : il fut un ardent défenseur de la foi en s’opposant aux hérésies, il encouragea ses frères moines sur le chemin de la perfection, il accueillit les pèlerins, et enseigna la culture chrétienne aux jeunes.
Il mourut dans sa cellule, près de la grotte de la Nativité, le 30 septembre 419 ou 420. Il est proclamé docteur de l’Eglise par le pape Boniface VIII en 1298. Saint Jérôme est l’un des quatre Pères de l’Eglise latine avec saint Augustin d’Hippone, saint Ambroise de Milan, et saint Grégoire de Nazianze,
Saint Jérôme est fêté le 30 septembre, il est le saint patron des traducteurs.
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L’œuvre majeure de saint Jérôme est sa traduction de la Bible. Grâce à sa grande culture littéraire et à sa connaissance de l’hébreu et du grec, Jérôme put traduire le Nouveau Testament, les Psaumes et une grande partie de l’Ancien Testament. Il réalisa ce travail avec une grande précision allant jusqu’à respecter l’ordre des mots. Sa traduction prend au XIIIe siècle le nom de Vulgate et est déclarée canonique par le Concile de Trente (1545-1563). Après la récente révision, la Vulgate demeure le texte « officiel » de l'Eglise de langue latine.
Saint Jérôme rédigea aussi des commentaires de nombreux textes bibliques, désirant offrir aux lecteurs une explication possible des textes à confronter avec d’autres opinions.
Il composa le De viris illustribus en 392, dans cette œuvre, Jérôme présente les biographies de plus d'une centaine d'auteurs chrétiens et démontre ainsi l’importance de la littérature chrétienne. Il écrivit aussi de nombreuses biographies de moines.
L’Epistolario est un chef-d’œuvre de la littérature latine. Saint Jérôme y apparaît comme guide des âmes.
Enfin, saint Jérôme traduisit diverses œuvres d’auteurs grecs.
Benoît XVI a présenté saint Jérôme au cours de deux catéchèses remarquables, il y met en lumière la spiritualité de ce grand Père de l'Eglise.
La spiritualité de saint Jérôme de Stridon est centrée sur les Saintes Ecritures dont il est un maître incontestable. Il invite à aimer la Parole de Dieu qui est donnée dans l’Ecriture Sainte. Saint Jérôme dit : « Ignorer les Ecritures, c'est ignorer le Christ », il explique qu’à travers la Parole, c’est Dieu qui parle à chacun. De plus la Parole de Dieu transcende les temps, elle est Parole de Vie éternelle, c’est ce que rappelle saint Jérôme : « Cherchons à apprendre sur la terre les vérités dont la consistance persistera également au ciel ». Jérôme vivait cette joie et cette familiarité avec les textes bibliques : « Ne te semble-t-il pas habiter - déjà ici, sur terre - dans le royaume des cieux, lorsqu'on vit parmi ces textes, lorsqu'on les médite, lorsqu'on ne connaît ni ne recherche rien d'autre ? »
Saint Jérôme a laissé un enseignement spirituel précieux. Pour avancer sur le chemin vers Dieu, il rappelle la nécessité d’une vigilance constante, des mortifications, d’éviter l’oisiveté et par-dessus tout de l’obéissance à Dieu.
Jérôme prenait grand soin de la formation des âmes qu’il identifie à des « pierres très précieuses aux yeux de Dieu ». Il insistait sur l’environnement serein dont il faut entourer les enfants tout en les préservant des occasions de péchés et des mauvaises amitiés. Il encourage les parents dans leur mission de premiers éducateurs et maîtres de vie et leur recommande d’être de bons exemples.
"Glorieux Saint Jérôme, Père et Docteur de l'Eglise,
Vous qui, en traduisant la Bible en latin, l'avez rendue accessible au plus grand monde,
Vous qui vous êtes attaché à remonter à la source et à « retrouver dans les ruisseaux tout ce qui naît de la source »,
Vous qui savez à quel point l'intelligence de l'écriture conditionne l'intelligence de la transcription, nous confions notre activité à votre bienveillante intercession.
Obtenez-nous de savoir retranscrire les messages qui nous sont confiés avec la plus grande fidélité possible, sans perdre le mystère des mots.
Aidez-nous à chasser l'imprécision, à fuir le faux-sens, à refuser le manque de rigueur et à haïr le contresens.
Donnez-nous enfin de « chercher à apprendre sur la terre les vérités dont la consistance persistera également au ciel ».
Ainsi soit-il."
Saint Jérôme comme les autres saints ermites constitue un sujet de prédilection dans la peinture de la Renaissance. Il a fait l’objet de nombreuses représentations insistant généralement sur les caractéristiques d’ermite, Jérôme y est présenté à demi-nu et barbu. Il porte souvent un manteau pourpre et un chapeau de cardinal. Divers attributs liés à différents épisodes de son histoire l’accompagnent : le lion, le crâne et le livre. Parmi les plus célèbres peintures le représentant l’on peut citer :