“Regarder l’autre, l’écouter, lui sourire, s’intéresser à lui, d’après moi c’est le commencement de l’être humain.”
Soeur Emmanuelle devient après sa retraite une femme très populaire, de par son engagement auprès des pauvres et sans-abris du Caire en Egypte. Elle se consacre à Dieu à l’âge de 23 ans, elle fera de sa vie une œuvre sociale par son zèle militant et actif auprès des défavorisés.
Soeur Emmanuelle n'est actuellement pas déclarée sainte ou bienheureuse, mais elle nous laisse un exemple de spiritualité lumineuse à travers son œuvre et ses prières.
Madeleine Cinquin naît à Bruxelles le 16 novembre 1908 dans une famille aisée. Elle est marquée à l’âge de six ans par la mort par noyade de son père sous ses yeux. C’est cet événement qui la rapproche de Dieu, au grand dam de sa mère. Elle désire alors œuvrer pour les exclus et les démunis, plus particulièrement les enfants.
Après des études de philosophie et théologie, elle prononce ses vœux en 1931 au sein de la congrégation Notre-Dame de Sion.
Elle enseigne alors les lettres pendant plusieurs années dans un lycée français d’Istanbul puis est envoyée à Tunis, ensuite au Caire. Cependant, elle réalise que l’enseignement des lettres ou de la philosophie auprès des filles de bonne famille n’est pas sa voie.
A l’âge de la retraite, en 1971, elle choisit de s’installer dans un bidonville du Caire et s’engage ainsi auprès des plus démunis. Elle y établit une communauté qui lance de nombreux projets de santé, d’éducation et de protection sociale.
En 1976, elle rencontre Soeur Sarah, d’une congrégation copte-orthodoxe qui s’installe avec elle. Elles partent toutes deux en 1978 aux Etats-Unis afin de récolter des fonds. A leur retour, elles sont en mesure de créer l’association Asmaé et un centre cairote qui est inauguré par l’épouse du président Sadate. Il propose un dispensaire, une école, un jardin d’enfants, un centre de formation et un club social. Deux ans plus tard, elle en délègue la gestion à de jeunes religieuses et s’occupe alors des chiffonniers d’un autre bidonville du Caire. Elle met au point un type d’abris pour les familles qui sera reproduit à grande échelle afin d’accueillir un maximum de personnes. Elle continue à récolter des fonds et mobiliser les pouvoirs publics en utilisant son charisme. Elle obtient ainsi l’installation de l’eau et l’électricité dans plusieurs bidonvilles. Après s’être installée dans un troisième bidonville du Caire, elle part pour Khartoum au Soudan afin de mener les mêmes actions.
En 1991, en signe de reconnaissance pour son action, le président Moubarak lui offre la nationalité égyptienne. Réclamée par sa congrégation en France, elle quitte définitivement l’Afrique en 1993. C’est sœur Sarah qui continuera son œuvre. Après son départ, un lycée, un hôpital, des écoles techniques ont été construits. 22 ans de présence de Soeur Emmanuelle sur le terrain ont permis de diminuer la criminalité et la violence, de scolariser 85% des enfants et de permettre une certaine libération des femmes.
De retour en France, elle se mobilise auprès des SDF de Fréjus, donne des conférences, rencontre des jeunes dans les lycées. Elle continue inlassablement à sensibiliser le public et les pouvoirs politiques à l’importance de la solidarité.
Après avoir été promue par Jacques Chirac au grade de commandeur de la Légion d’Honneur, elle obtient celui de grand officier par les mains de Nicolas Sarkozy en 2008.
Vivant dans la maison de repos des sœurs de sa congrégation à Callian dans le Var depuis son retour en France, elle décède le 20 octobre 2008 à l’âge de 99 ans et est inhumée dans la plus stricte intimité. Une messe de requiem est cependant célébrée à Notre Dame de Paris, et le lendemain dans la cathédrale bruxelloise.
Soeur Emmanuelle était une femme pleine d’entrain, avec une personnalité forte qui ne se laissait pas impressionner. Elle jouissait également d’une grande popularité de par son franc-parler et son engagement auprès des pauvres. Elle est à l’origine de plusieurs œuvres humanitaires et de nombreux ouvrages.
Sa béatification pourrait être envisagée mais à ce jour, aucun procès pour cette cause n’a débuté.
Continuez l'œuvre de Soeur Emmanuelle pour les Pauvres en priant avec cette communauté de prière de St Vincent de Paul. Les pauvres et les plus démunis ont besoin de notre soutien !