Connu comme Fray Balai ou encore Martin de la Charité, saint Martin de Porrès est né le 9 décembre 1579 à Lima au Pérou. Religieux, membre des Dominicains (voir saint Dominique), il y fera profession religieuse, après y être entré comme simple membre du Tiers Ordre, sur les conseils de Fray Juan de Lorenzana, un théologien dominicain reconnu. Décédé en 1639, à l’âge de 59 ans, Martin de Porrès sera béatifié en 1837 par Grégoire XVI, puis canonisé le 6 mai 1962 par Jean XXIII.
Aujourd’hui, l’Eglise propose de fêter chaque année saint Martin de Porrès le 3 novembre. Partons à sa rencontre : découvrons sa vie, son rayonnement, et ce qu’il peut encore nous dire aujourd’hui. Découvrez d'autres figures de sainteté dans le guide des saints d'Hozana !
Saint Martin de Porrès pourrait être qualifié de serviteur à l’image du Christ. En effet, quand il entre chez les dominicains, à l’âge de seize ans, il demande à y entrer comme membre du Tiers Ordre pour effectuer les tâches les plus humbles. Les tâches du religieux se résument à balayer le cloître et les couloirs, nettoyer les toilettes, laver le linge, et agir comme barbier pour ses frères. A propos du nettoyage, on dira notamment que le balai sera avec la Croix son grand compagnon, c’est la raison pour laquelle saint Martin de Porrès sera aussi appelé Fray Balai. Comme serviteur, il avait en outre la tâche de soigner les malades à l’infirmerie. Toutes ces tâches étaient entreprises avec humilité et joie. On raconte une scène où, alors qu’il avait été traité durement par un patient, Frère Martin avait répondu ceci : « Je dois prendre un meilleur soin de celui-ci, car il me connaît mieux que les autres ». Sa manière de servir a fait de Martin le Saint Patron des Frères Dominicains Coopérants, des coiffeurs, du personnel de nettoyage, des infirmiers ou encore des pharmaciens.
Outre ses tâches dans le monastère, frère Martin s’arrangeait pour passer de longues heures à prier, notamment devant le Saint Sacrement. De plus, durant ses temps de repos, il consacrait un temps important pour vénérer la Vierge Marie. En outre, il avait également une vraie préoccupation pour les âmes du Purgatoire et jeûnait fréquemment.
Malgré tout son temps à servir dans le Monastère, et à prier, Martin de Porrès savait se montrer particulièrement proche des autres, que ce soit des enfants, des pauvres, ou des novices. A l’extérieur du couvent de Lima, il y avait beaucoup d’orphelins. Touché par cela, Martin travailla à la fondation de l'orphelinat de la Sainte Croix pour l’accueil et l’éducation de ces enfants. Avec sa foi profonde, il n’a pas hésité à solliciter des hommes influents pour l’aider dans le financement de cette œuvre. Outre les orphelins, Martin récupérait au couvent la nourriture non consommée à la fin des repas, pour la distribuer aux autres. Enfin, il avait aussi une relation empreinte de bienveillance et de charité auprès des novices qui entraient dans le couvent.
Outre les miracles qui lui ont été attribués, Martin possédait plusieurs dons, au sujet de la bilocation et des animaux.
Ayant à cœur de faire de l’évangélisation en Chine et au Japon, il n’en eût jamais l’opportunité. Cependant, plusieurs témoins l’ont aperçu dans ces deux pays, en train de catéchiser des enfants. En outre, un chrétien, ayant été prisonnier, puis libéré, se rendit au monastère de Lima pour dire aux frères dominicains que Martin lui avait apporté de la nourriture lors de sa visite en prison. Enfin, il est aussi rapporté qu’une nuit, Martin s’était rendu à l’hôpital de Lima pour assister un Indien mourant. Martin appela un aumônier de l’hôpital pour baptiser ce dernier qui ne l’était pas, et qui ensuite s’éteignit. Mais le plus étonnant, c’est que Frère Martin réussit ensuite à regagner le couvent dominicain alors que les portes étaient verrouillées.
Outre la bilocation, Frère Martin avait une relation très spéciale avec les animaux. Il avait la capacité de guérir de manière miraculeuse les animaux, notamment les chiens. De plus, il parlait aux animaux. On raconte une scène où les frères dominicains sont témoins de voir des souris sortir par les trous du couvent après que Martin leur ai demandé d’y sortir afin d’arrêter de souiller le linge et de grignoter les provisions alimentaires.
Comme baptisé, nous sommes roi, en plus d’être prêtre et prophète. La charge royale consiste dans le service de ses frères et sœurs. Saint Martin de Porrès, par son abaissement dans le service, peut nous faire redécouvrir l’importance du service, à l’image du Christ serviteur. Chaque jour et tout au long de notre vie, nous pouvons nous demander comment nous pouvons servir les autres, que ce soit dans des tâches quotidiennes, ou dans des œuvres de miséricorde spirituelles et corporelles. Saint Martin nous a montré dans sa vie, que le service à l’image du Christ serviteur est un moyen efficace pour parvenir à la sainteté.
Durant son homélie de canonisation, Jean XXIII dira de Martin : « Saint Martin, toujours obéissant et inspiré par son divin Maître, a vécu parmi ses frères avec ce profond amour qui vient de la Foi pure et de l'humilité du cœur. Il aima les hommes parce qu'il les voyait comme des enfants de Dieu, et comme ses propres frères et sœurs. Telle fut son humilité qu'il les aima plus qu'il ne s'aimait lui-même, et qu'il les considérait comme étant meilleurs et plus vertueux que lui-même... Il excusait les fautes des autres. Il pardonna les insultes les plus amères, convaincu qu'il était qu'il méritait de plus sévères châtiments à cause de ses propres péchés. Il essaya de toutes ses forces de sauver les coupables ; il consola amoureusement les malades ; il fournit des remèdes, de la nourriture, des vêtements aux pauvres ; il aida tant qu'il fut possible les ouvriers agricoles et les Nègres, sans oublier les mulâtres, qui en ce temps étaient considérés ni plus ni moins que comme des esclaves... ».
Saint Martin de Porrès peut nous apprendre à développer la patience. En effet, la loi l’empêcha au début de devenir religieux à cause de sa race et de sa couleur. Au début, il servit donc les dominicains, comme membre du Tiers-Ordre. C’est bien des années plus tard en 1603, que cela changea finalement pour lui et qu’il put enfin faire sa Profession religieuse comme frère coopérateur (c’est-à dire non prêtre), grâce à son témoignage marqué par son humilité, son obéissance et sa manière de servir les autres. Le Père Fernando Aragonés dira de lui : « Il s’exerçait dans la charité jour et nuit, en guérissant les malades, et donnant l’aumône aux espagnols, aux indiens et aux noirs. Il soignait et guérissait tout le monde avec un amour singulier. » Après avoir fait Profession, il continuera ses fonctions, comme avant, dans l’obéissance.
Véritable homme de contemplation, de prière et d’adoration, Martin peut clairement nous aider à développer la piété. Il l’a acquise dans son enfance où chaque jour, il allait à l’Eglise pour servir la messe. Après son travail, on dit de lui qu’il priait et lisait des ouvrages pieux dans sa chambre.
Voici ci-dessous deux ouvrages pouvant vous permettre d’approfondir sa vie.
Voici deux belles prières à Saint Martin de Porrès :
Ô Saint-Martin de Porrès, mon frère, accueille-moi !
Dans mes peines et tribulations, console-moi !
Dans mes dangers et adversités, viens à mon secours !
Dans mes faiblesses et tentations, protège-moi !
Dans mes affections et maladies, viens à mon secours !
Donne-moi la santé, si elle me convient,
et libère-moi de tout mal de l’âme ou du corps !
Amen.
Ô mon frère bienveillant et compatissant, entends-moi !
Dans les angoisses de ma pauvreté, réconforte-moi !
Dans les afflictions de mon infortune, sauve-moi !
Dans mes accablements et découragements,
couvre-moi de ta protection !
Maintenant et toujours avec ton exemple,
apprends-moi à prendre chaque jour ma croix,
et fais-moi atteindre la Grâce Divine et la gloire du Ciel !
Amen.