Jean de Capistran est né le 24 juin 1386 à Capestrano (Capistran en français) en Italie. Brillant juriste à 26 ans, il accède par la suite à de hautes responsabilités, dont celle de gouverneur de Pérouse.
Conseiller du roi de Napes, il sera fait prisonnier durant la guerre. Ce temps lui permettra de réfléchir davantage sur la vie (on peut faire un parallèle avec l’histoire d’Ignace de Loyola), de se convertir, et d’arriver au postulat que l’argent n’était pas si important. Sa femme étant morte, Jean de Capistran n’aura plus comme but que de consacrer sa vie à la sainteté. C’est dans cet esprit qu’il décidera d’entrer en 1416 chez les Franciscains (Ordre des Frères Mineurs), après avoir vendu ses biens. Un an après, il devient prêtre. Théologien, homme de prière et grand prédicateur, il parcourut les provinces d’Italie et une partie de l’Europe centrale.
Décédé en Hongrie en 1456, à l’âge de 70 ans, il sera canonisé en 1690 par Alexandre VIII. Il est fêté chaque année par l’Eglise le 23 Octobre. Partons à la rencontre de Jean de Capistran : découvrons notamment sa vie, son rayonnement et ce qu’il peut encore nous dire aujourd’hui.
A la fin de cette lecture sur Jean de Capistran, vous avez aussi la possibilité de découvrir d'autres figures de sainteté dans le guide des saints d'Hozana.
Formé par saint Bernardin de Sienne, Jean de Capistran s’affirme comme un prédicateur renommé. Proche des papes de l’époque, il commence sa prédication en Allemagne où il prêchera notamment pour la conversion des hussites. Plus de 4000 personnes seront alors converties. Il ira ensuite prêcher dans le reste de l’Europe, notamment en Autriche, Hongrie et Pologne. Il prêchera notamment la dévotion au nom de Jésus et devra s’employer beaucoup contre la sorcellerie. Ses prêches produisaient des conversions nombreuses, et étaient souvent interrompues par les larmes de la foule. Jean de Capistran jouera un rôle important sur l’anéantissement et la conversion des Fraticelli, un mouvement de franciscains s’apparentant à une secte et dont les hérésies furent condamnées par le Pape Boniface VIII en 1296. Outre ses prêches, sa vie était une prédication : il dormait et mangeait peu et avait le souci de la charité. Pour toutes ces raisons, il sera surnommé « saint prédicateur ».
En 1453, Constantinople, capitale de l’Empire romain d’Orient tombe, aux mains du sultan Mehmet II (ou Mahomet II). Suite à l’avancée de l’Islam et des Turcs, la chrétienté devient menacée. Sensible à cela, et envoyé par le Pape Calixte III, qui le somma de prêcher une croisade, Jean de Capistran voyage dans l’Europe centrale dans le but de recruter des hommes. C’est en Hongrie, pays particulièrement menacé par les Turcs, qu’il pourra compter sur l’appui d’une armée d’une dizaine de milliers d’hommes. Jean et son immense armée seront victorieux le 14 juillet 1458 à Belgrade où Mahomet II avait établi le gros de sa flotte fluviale. Epuisé, Jean décédera au retour, après avoir contracté la peste. En 1984, le Pape Jean Paul II fera de Jean de Capistran le saint patron des aumôniers militaires des armées du monde entier.
Voici ci-dessous la prière des aumôniers militaires adressée à leur Saint patron :
« O glorieux Saint Jean, homme de Dieu et de l’Eglise, animateurs de troupes audacieuses, nous Aumôniers des Forces Armées de Terre, de Ciel et de Mer, nous te prions avec la même ardeur que tu avais en priant le Seigneur pour conduire tes hommes à la sauvegarde de la civilisation chrétienne.
Nous aussi, par devoir sacré à Dieu et à la Patrie, nous sommes appelés à soutenir les nouvelles générations dans la recherche et la défense des valeurs suprêmes de la justice et de la paix.
Enseigne-nous à aimer nos soldats comme tu les aimais, à les sentir plus que des frères, à les comprendre dans leurs aspirations humaines et spirituelles.
Aide-nous à porter au cœur de nos unités la même passion de foi et l’intégrité de notre témoignage.
Cela, nos hommes d’armes nous le demandent et nous le leur devons;
C’est pour cela que nous recourrons à toi, o notre patron céleste; o apôtre séraphique, nous t’implorons, et par ton intercession, nous espérons les Dons de l’Esprit. Amen ».
Jean de Capistran, c’est vraiment l’histoire d’un homme persévérant. Son histoire avec les Franciscains est loin d’être simple. Dès le début, il sera renvoyé du noviciat car étant jugé incapable de remplir un emploi dans la religion. De plus, il restera deux ans à la porte du couvent avant d’être accueilli. Finalement, face à sa persévérance, ses supérieurs le laisseront entrer dans l’ordre. Et il deviendra même un réformateur de son ordre, à travers la rédaction des Constitutions de la branche « observante » de l’Ordre, et par ses autres écrits.
Devenir l’ami de Jésus, c’est ce à quoi Jean de Capistran peut nous aider. Il vivait vraiment de Jésus. Toute sa vie était prédication et prière, à travers une oraison continuelle. Il était en extase face au Crucifix, au Tabernacle et à l'image de Marie. Ami de Jésus, Jean dira « « j’ai la chance de m’appeler Jean pour être comme mon saint patron le fils de la Vierge Marie et l’ami de Jésus ». Jean prononcera une dernière fois « Jésus » juste avant d’expier.
Voici ci-dessous un ouvrage pouvant vous permettre d’approfondir sa vie : Léon de Kerval, Saint Jean de Capistran: son siècle et son influence
« Ceux qui sont appelés à la table du Seigneur doivent rayonner par toute une vie exemplaire et digne d’éloges, exempte de toute l’impureté des vices. Ils doivent vivre en étant comme le sel de la terre pour eux-mêmes et pour les autres, en éclairant les autres par une lumineuse sagesse, comme étant la lumière du monde. »
(Saint Jean de Capistran – Miroir des clercs)
« Ô Christ, gloire des saints Anges, Dieu des dieux, créateur de l'univers, ô Christ, notre Rédempteur, notre Père, notre guide et notre appui, montrez-nous la lumière de votre vérité radieuse; faites luire dans nos intelligences un rayon de votre éblouissante clarté. Abaissez vos regards, Seigneur, du haut du trône de votre Majesté suprême ; envoyez votre lumière et votre vérité ; allumez dans nos esprits votre divin flambeau ; versez dans nos cœurs votre amour ; jetez les yeux sur nous et ayez pitié de nous, Seigneur. Ne méprisez pas les gémissements de vos pauvres; écoutez la voix de ceux qui crient vers vous. Venez à notre aide, Seigneur, ne tardez pas. Oubliez les crimes de votre peuple ; n'abandonnez pas, dans son abattement et sa détresse, l'Eglise, cette épouse que vous vous êtes acquise par votre précieux sang ; ne la laissez pas marcher tristement dans des chemins obscurs et difficiles, ne souffrez pas qu'elle s'embarrasse inutilement des sordides intérêts de la terre. Envoyez votre Esprit Saint du siège élevé de votre gloire, pour qu'il soit avec nous, pour qu'il demeure en nous, pour qu'il habite, qu'il opère et qu'il agisse en nous, pour qu'il dirige et vivifie nos actions, pour qu'il nous procure une prompte paix, pour qu'il nous réunisse dans la douce concorde de la charité ; et nous serons un en vous, Seigneur, comme vous êtes vous-même un seul Dieu, un seul Seigneur, avec le Père et le Saint Esprit avec lesquels vous régnez dans tous les siècles ; et vous nous ferez régner aussi avec vous, pour la louange et la gloire de votre très saint et glorieux Nom, à Dieu, qui méritez éternellement tout honneur et qui êtes béni dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il. »