L’Eglise reconnaît officiellement la Sainte Vierge, honorée dans son Assomption (célébrée le 15 août), comme patronne principale de la France ainsi que deux patronnes secondaires : sainte Jeanne d’Arc (30 mai) et sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus (1er octobre). Saint Michel archange (fêté le 29 septembre) a, quant à lui, été adopté par la monarchie française comme un des saints patrons principaux de la France. D’autres saints tels que le roi saint Louis et les évêques saint Denis, saint Rémi et saint Martin sont aussi les protecteurs de la France.
En 1922, Pie XI proclame Notre-Dame de l’Assomption patronne principale de la France. La protection spéciale de la Reine du Ciel sur la France, Fille aînée de l’Eglise, n’est pas nouvelle. Dès la dispersion des apôtres, dans les premiers temps de l’Eglise, la France est évangélisée par de fidèles disciples du Seigneur (Lazare, Marthe et Marie-Madeleine notamment), ils portent avec eux la dévotion à la Vierge. Toute l’histoire de France est ensuite profondément marquée par la dévotion envers la Mère de Dieu et les consécrations ont été répétées au fil des siècles : en 1638, Louis XIII consacre officiellement la France à Marie. La France obtient alors le dauphin tant attendu, Louis-Dieudonné, le futur Louis XIV. La France a bénéficié au cours des deux derniers siècles d’un grand nombre d’apparitions mariales qui témoignent du grand amour que porte la Vierge à ce pays et de la mission qui lui revient auprès des autres nations en tant que Fille aînée.
En 1922, Pie XI proclame par une même lettre : Marie patronne principale de la France et Jeanne d’Arc « seconde patronne de la Fille première née de l’Église romaine ». Ce double patronage a un caractère irréversible, ce qui signifie que nulle autorité ne peut à l’avenir le remettre en cause. Sainte Jeanne d’Arc, la « Pucelle d’Orléans », est légitimement choisie pour patronne de la France. Cette jeune fille au destin exceptionnel rend son trône au roi de France et libère son pays des anglais. Regardée par tous comme une héroïne, Jeanne d’Arc, qui avait fait inscrire les noms de Jésus et Marie sur son étendard, est avant tout une sainte, comme en témoignent les nombreux miracles obtenus au fil des siècles par son intercession. Canonisée 500 ans après sa mort, les siècles ont renforcé l’éclat de sa sainteté et la dévotion qu’on lui porte n’a eu de cesse de se multiplier. C’est ce dont témoigne la foule innombrable, pleine de ferveur, réunie à Rome pour acclamer sa sainte.
“Sainte Jeanne d’Arc, ton martyre est la grande Victoire de Dieu sur nos ennemis. Intercède, du Royaume des Cieux, pour que nous soyons préservés des guerres contre notre pays et des assauts contre notre Foi. Que la France se souvienne qu’elle est la Fille aînée de l’Eglise. Seigneur, nous Vous rendons grâce car Vous avez béni notre pays en nous donnant sainte Jeanne d’Arc. Suscitez encore de nombreuses vocations pour garder intacte la mission apostolique de la France. Dieu qui avez choisi sainte Jeanne d’Arc pour défendre notre pays contre l’envahisseur, accordez-nous, par son intercession, de travailler pour la justice et de vivre dans la paix. Par Jésus-Christ, notre Seigneur. Amen.”
Le 3 mai 1944, le pape Pie XII proclame sainte Thérèse de l’Enfant Jésus patronne secondaire de la France, à l’égal de sainte Jeanne d’Arc. Par là, le pape veut propager « le culte affectueux et célèbre dont les Français l’honorent ». Cette proclamation survient alors que la France occupée par les Allemands est en grand danger. Un mois plus tard, les américains débarquent en Normandie à quelques kilomètres de Lisieux. Pour Pie XII, il ne fait aucun doute que la petite Thérèse a sauvé la France. En novembre 1944, il écrit au Carmel de Lisieux : « Sainte Thérèse a répondu, ces dernières semaines, comme seuls peuvent le faire les grands amis de Dieu, à la confiance que nous mettions en elle en lui attribuant, de concert avec la sainte libératrice de Domrémy, le patronage de votre chère patrie, sous l’égide supérieure de Notre-Dame, dans le mystère de son Assomption. Cette délivrance étonnante dont la France a été l’objet est, à n’en pas douter, un de ces coups du Ciel, comme l’histoire en a enregistré plus d’une fois dans cette nation privilégiée pour ses gloires religieuses et sa vocation providentielle. »
Le patronage de l’archange saint Michel sur la France remonte à Clovis. L’archange lui porte secours lors de la bataille de Tolbiac, le pape Anastase déclare alors saint Michel, Prince du peuple Franc et demande à ce protecteur céleste de garder les Francs et de les secourir dans les combats. En 708, saint Michel apparaît à l'évêque d’Avranches (Normandie), le futur saint Aubert. L'archange lui demande que soit bâtie une église en son honneur sur le mont Tombe qui devient le célèbre mont Saint Michel, source de nombreuses grâces pour la France. En 1424, l’archange Michel apparaît à sainte Jeanne d'Arc, à Domrémy et lui dit : « Je suis Michel, le protecteur de la France », il confirme ainsi le rôle qui lui est attribué depuis des siècles. Le culte à saint Michel se développe et se propage en France, faisant de l’archange le défenseur historique de la France.
Louis IX (1214-1270), communément appelé Saint Louis est roi de France pendant 43 ans. Il est déjà considéré comme un saint de son vivant et canonisé seulement 27 ans après sa mort. Unique roi de France à avoir été canonisé, la France choisit saint Louis pour patron et protecteur, il est fêté le 25 août.
Prière de saint Louis pour la France
Dieu Tout-Puissant et Eternel, qui avez établi l’empire des Francs, pour être dans le monde l’instrument de votre Divine Volonté, le glaive et le bouclier de votre Sainte Eglise, nous vous en prions, prévenez toujours et partout de votre Céleste Lumière, les fils suppliants des Francs, afin qu’ils voient ce qu’il faut faire pour réaliser votre Règne en ce monde et que pour accomplir ce qu’ils ont vu, ils soient remplis de charité, de force et de persévérance par Jésus-Christ notre Seigneur. Amen (tiré d’un missel Carolingien, prière favorite du Père de Foucauld).
Ces trois évêques sont tous vénérés comme protecteurs de la France.