Saint Thomas d’Aquin, né en 1225, est un religieux dominicain, reconnu comme l'un des principaux maîtres de la philosophie scolastique et de la théologie catholique. A cet effet, il a laissé à l’Église un héritage exceptionnel, notamment avec La Somme théologique, son traité majeur. Mort en 1274, il fut proclamé docteur de l'Église en 1567. Outre ses œuvres, nous allons nous intéresser aux belles prières qu’il nous a léguées. A la fin de cette lecture, nous vous invitons notre guide des Saints.
« O vous qui m'aimez tant, Jésus, Dieu caché, mais véritablement présent sur cet autel, écoutez-moi, je vous implore. Que votre bon plaisir soit mon plaisir, ma passion, mon amour Donnez-moi de le chercher, de le trouver, de l'accomplir. Montrez-moi vos chemins, indiquez-moi vos sentiers. Vous avez vos desseins sur moi, dites-les-moi bien, et donnez-moi de les suivre, jusqu'à ce que, par votre grâce, le salut de mon âme soit assuré. Qu'indifférent à tout ce qui passe, et ne voulant voir que vous, j'aime tout ce qui est à vous, mais vous surtout, mon Dieu ! Rendez-moi amère toute joie qui n'est pas de vous, impossible tout désir hors de vous ; délicieux tout travail fait pour vous, insupportable tout repos qui n'est pas en vous. Qu'à toute heure, ô bon Jésus, mon âme prenne vers vous son vol que ma vie ne soit qu'un acte d'amour ! Toute oeuvre qui ne vous honore pas, faites-moi bien sentir qu'elle est morte. Que ma piété soit moins une habitude qu'un élan continuel du coeur. O Jésus, mes délices et ma vie, donnez-moi d'être sans recherche dans mon humilité, sans dissipation dans mes joies, sans abattement dans mes tristesses, sans rudesse dans mon austérité. Donnez-moi de parler sans détour, de craindre sans désespoir, d'espérer sans présomption, d'être pur et sans tache, de reprendre sans colère, d'aimer sans faux-semblant, d'édifier sans ostentation, d'obéir sans réplique, de souffrir sans murmure. Bonté suprême, ô Jésus Je vous demande un coeur épris de vous, qu'aucun spectacle, aucun bruit ne puisse distraire ; un coeur fidèle et fier qui ne chancelle, qui ne descende jamais un coeur indomptable, toujours prêt à lutter après chaque tempête ; un coeur libre, jamais séduit, jamais esclave, un coeur droit qu'on ne trouve jamais dans les voies tortueuses. Et mon esprit, Seigneur, mon esprit ! Qu'impuissant à vous méconnaître, ardent à vous chercher, il sache vous rencontrer, vous la suprême sagesse ! Que ses entretiens ne vous déplaisent pas trop ! Que confiant et calme, il attende vos réponses, et que sur votre parole, il se repose ! Puisse la pénitence me faire sentir les épines de votre couronne ! Puisse la grâce me verser vos dons sur la route de l'exil ! Puisse la gloire m'enivrer de vos joies dans la céleste patrie. Ainsi soit-il. »
« Accordez-moi, Dieu miséricordieux, de désirer ardemment ce qui vous plaît, de le rechercher prudemment, de le reconnaître véritablement et de l'accomplir parfaitement, à la louange et à la gloire de votre nom.
Mettez de l'ordre en ma vie, accordez-moi de savoir ce que vous voulez que je fasse, donnez-moi de l'accomplir comme il faut et comme il est utile au salut de mon âme.
Que j'aille vers vous, Seigneur, par un chemin sûr, droit, agréable et menant au terme, qui ne s'égare pas entre les prospérités et les adversités, tellement que je vous rende grâces dans les prospérités, et que je garde la patience dans les adversités, ne me laissant ni exalter par les premières, ni déprimer par les secondes.
Que rien ne me réjouisse ni me m'attriste, hors ce qui me mène à vous ou m'en écarte. Que je ne désire plaire ou ne craigne de déplaire à personne, si ce n'est à vous. Que tout ce qui passe devienne vil à mes yeux à cause de vous, Seigneur, et que tout ce qui vous touche me soit cher, mais vous, mon Dieu, plus que tout le reste.
Que toute joie me dégoûte qui est sans vous, et que je ne désire rien en dehors de vous. Que tout travail, Seigneur, me soit plaisant qui est pour vous, et tout repos ennuyeux qui est sans vous. Donnez-moi souvent de diriger mon cœur vers vous, et, dans mes défaillances, de les peser avec douleur, avec un ferme propos de m'amender.
Rendez-moi, Seigneur Dieu, obéissant sans contradiction, pauvre sans défection, chaste sans corruption, patient sans protestation, humble sans fiction, joyeux sans dissipation, sérieux sans abattement, retenu sans rigidité, actif sans légèreté, animé de votre crainte sans désespoir, véridique sans duplicité, faisant le bien sans présomption, reprenant le prochain sans hauteur, l'édifiant de parole et d'exemple sans simulation.
Donnez-moi, Seigneur Dieu, un cœur vigilant que nulle curieuse pensée ne détourne de vous, un cœur noble que nulle indigne affection n'abaisse, un cœur droit que nulle intention perverse ne dévie, un cœur ferme que nulle épreuve ne brise, un cœur libre que nulle violente affection ne subjugue.
Accordez-moi, Seigneur mon Dieu, une intelligence qui vous connaisse, un empressement qui vous cherche, une sagesse qui vous trouve, une vie qui vous plaise, une persévérance qui vous attende avec confiance, et une confiance qui vous embrasse à la fin.
Accordez-moi d'être affligé de vos peines par la pénitence, d'user en chemin de vos bienfaits par la grâce, de jouir de vos joies surtout dans la patrie par la gloire. Vous qui, étant Dieu, vivez et régnez dans tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il. »
Accorde-moi, Seigneur mon Dieu,
Une intelligence qui te connaisse,
Un empressement qui te cherche,
Une sagesse qui te trouve,
Une vie qui te plaise,
Une persévérance qui t'attende avec confiance
Et une confiance qui te possède à la fin.
« Dieu tout-puissant et éternel, voici que je m'approche du sacrement de votre fils unique Notre Seigneur Jésus-Christ. Malade, je viens au médecin dont dépend ma vie ; souillé, à la source de la miséricorde ; aveugle, au foyer de la lumière éternelle ; pauvre et dépourvu de tout, au Maître du Ciel et de la terre. J'implore donc votre immense, votre inépuisable générosité, afin que vous daigniez guérir mes infirmités, laver mes souillures, illuminer mon aveuglement, combler mon indigence, couvrir ma nudité ; et qu'ainsi je puisse recevoir le Pain des Anges, le Roi des rois, le Seigneur des seigneurs, avec toute la révérence et l'humilité, toute la contrition et la dévotion, toute la pureté et la foi, toute la fermeté de propos et la droiture d'intention que requiert le salut de mon âme. Donnez-moi, je vous prie, de ne pas recevoir simplement le sacrement du Corps et du Sang du Seigneur, mais bien toute la vertu et l'efficacité du sacrement. Ô Dieu plein de douceur, donnez-moi de si bien recevoir le Corps de votre Fils Unique, Notre Seigneur Jésus-Christ, ce corps charnel qu'il reçut de la Vierge Marie, que je mérite d'être incorporé à son Corps Mystique et compté parmi ses membres. Ô Père plein d'amour, accordez-moi que ce Fils Bien-Aimé que je m'apprête à recevoir maintenant sous le voile qui convient à mon état de voyageur, je puisse un jour le contempler à visage découvert et pour l'éternité, Lui, qui, étant Dieu, vit et règne avec vous dans l'unité du Saint-Esprit, dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il. »
« Je Vous adore dévotement, Déité cachée, qui sous ces figures êtes réellement présent. A Vous mon cœur tout entier se soumet car en Vous contemplant tout entier il défaille. Vue, toucher, goût sont ici déroutés, mais par l'ouïe toute seule ma foi se rassure. Je crois tout ce qu'a dit le Fils de Dieu, rien n'est plus vrai que ce verbe de Vérité. Sur la croix se cachait la seule Déité, ici se cache aussi l'humanité. Pourtant, croyant et confessant l'une et l'autre, j'implore ce qu'implora le larron pénitent. Je n'inspecte pas vos plaies comme Thomas, pourtant, je confesse que Vous êtes mon Dieu. Faites que de plus en plus en Vous je croie, qu'en Vous j'espère, que je Vous aime. Ô mémorial de la mort du Seigneur, Pain vivant donnant la vie à l'homme, donnez à mon âme de vivre de Vous, et de toujours Vous goûter avec douceur. Bon pélican, Seigneur Jésus, purifiez-moi, impur, par votre sang dont une seule goutte peut sauver le monde entier de ses crimes. Jésus, que j'aperçois maintenant voilé, je Vous prie, faites ce dont j'ai tant soif : que, contemplant à découvert votre Face, je sois heureux de la vue de votre gloire. Ainsi soit-il. »
« Très doux Jésus, que votre Corps très sacré et votre Sang soient douceur et suavité pour mon âme, salut et sainteté en toute tentation, joie et paix en toute tribulation, lumière et force en toute parole ou action, et suprême protection à ma mort. Je vous rends grâces, Seigneur saint, Père tout-puissant, Dieu éternel, de ce que vous avez daigné me rassasier du Corps et du Sang précieux de votre Fils, notre Seigneur Jésus-Christ, moi pécheur, votre indigne serviteur, sans aucun mérite de ma part, mais par votre pure miséricorde. Et je vous supplie que cette sainte communion ne soit pas pour moi un sujet de châtiment, mais un titre salutaire de pardon. Qu'elle me soit une armure de foi, et un bouclier de bonne volonté. Qu'elle soit l'expulsion de mes vices, l'extinction de la concupiscence et des désirs impurs, l'augmentation de la charité et de la patience, de l'humilité et de l'obéissance, et de toutes les vertus ; une ferme défense contre les embûches de mes ennemis, visibles aussi bien qu'invisibles, un apaisement complet de ma chair comme de mon esprit, une adhésion très ferme à vous, Dieu unique et véritable, un heureux achèvement de ma fin. Et je vous supplie de daigner me conduire, moi pécheur, à ce banquet ineffable où, avec votre Fils et le Saint-Esprit, vous êtes pour vos saints la lumière vraie, le rassasiement complet, la joie éternelle, le bonheur consommé, la félicité parfaite. Par le même Christ notre Seigneur. Ainsi soit-il. »
« Je Vous loue, je Vous glorifie, je Vous bénis, mon Dieu, pour les immenses bienfaits que Vous m'avez accordés, à moi indigne. Je loue Votre clémence si patiente à m’attendre, Votre douceur qui ne fait que simuler la vengeance, Votre tendresse qui m'appelle, Votre bénignité qui me reçoit, Votre miséricorde qui pardonne mes péchés, Votre bonté qui me comble au-delà de mes mérites, Votre patience qui ne se souvient pas de l'injure, Votre humilité qui me console, Votre longanimité qui me protège, Votre éternité qui me conserve, Votre vérité qui me récompense. Que dirai-je, mon Dieu, de Votre générosité ineffable ? Fugitif, Vous m'appelez, à mon retour, Vous me recevez, titubant, Vous m'aidez, désespérant, Vous me réjouissez, négligent, Vous me stimulez, combattant, Vous m'armez, triomphant, Vous me couronnez, pécheur, Vous ne me méprisez pas après la pénitence, Vous n'avez pas souvenance de mon injure. Vous me délivrez d'innombrables périls, Vous adoucissez mon cœur pour qu'il se repente, Vous m'effrayez par des supplices, Vous m'attirez par des promesses, Vous me corrigez par des châtiments, Vous me gardez par le ministère des anges, Vous me procurez les biens temporels et me réservez les biens éternels. Vous m'exhortez par la dignité de la création, Vous m'invitez par la clémence de la Rédemption, Vous me promettez les biens de la rémunération. Pour tout cela, mes louanges ne suffisent pas. À votre Majesté je rends grâces pour l'abondance de Votre immense Bonté, afin que toujours Vous multipliiez en moi la Grâce, et, multipliée, que Vous la conserviez, et, conservée, que Vous la récompensiez. Ainsi soit-il. »
« A vous fontaine de miséricorde, ô Dieu, voici que je viens, moi pécheur ; daignez donc me laver, moi impur. Ô soleil de justice, illuminez un aveugle. Ô médecin éternel, guérissez un blessé. Ô Roi des rois, revêtez un dépouillé. Ô médiateur de Dieu et des hommes, réconciliez un coupable. Ô bon Pasteur, ramenez un errant. Accordez, ô Dieu, la miséricorde à un misérable, l'indulgence à un criminel, la vie à un mort, la justification à un impie, l'onction de la grâce à un endurci. Ô très clément, rappelez-moi quand je fuis, attirez-moi quand je résiste, relevez-moi quand je tombe, soutenez-moi quand je marche. Ne m'oubliez pas quand je Vous oublie, ne m'abandonnez pas quand je Vous abandonne, ne me méprisez pas quand je pèche. Car en péchant, je Vous ai offensé, mon Dieu, j'ai lésé mon prochain, je ne me suis pas épargné moi-même. J'ai péché, mon Dieu, par fragilité contre Vous, Père tout-puissant, par ignorance contre Vous, Fils très sage, par malice contre Vous, Esprit-Saint clément ; en tout cela je Vous ai offensé, Trinité sublime. Ah ! Malheureux, combien nombreuses et grandes, combien diverses ont été mes fautes ! Je Vous ai abandonné, Seigneur, et devant Votre bonté je le déplore, par un amour mauvais, par une mauvaise crainte, et je préférai Vous perdre que manquer de ce que j'aimais ou affronter ce que je craignais. Ô mon Dieu, que j'ai fait de mal en parole et en action, péchant secrètement, ouvertement et opiniâtrement ! Je Vous supplie donc, eu égard à ma fragilité, de ne pas regardez à mon iniquité, mais à Votre immense bonté, et de remettre avec clémence ce que j'ai fait, me donnant la douleur du passé et une efficace vigilance pour l'avenir. Ainsi soit-il. »
« Ô Dieu qui pouvez tout, qui savez tout, qui n'avez ni commencement ni fin, Vous qui donnez les vertus, les conservez et les récompensez, daignez me stabiliser sur le sol ferme de la foi, me protéger de l'inexpugnable bouclier de l'espérance, me parer du vêtement nuptial de la charité. Donnez-moi par la justice de Vous être soumis, par la prudence d'éviter les pièges du diable, par la tempérance de garder un juste milieu, par la force de supporter patiemment l'adversité. Donnez-moi de partager volontiers le bien que j'ai avec celui qui en manque, le bien que je n'ai pas, de le demander humblement à qui en est pourvu ; le mal que j'ai fait, de l'avouer loyalement, le mal que je souffre, de le supporter avec égalité d'âme, le bien du prochain, de le regarder sans envie, vos bienfaits, de vous en rendre toujours grâces. Apprenez-moi à garder la règle dans ma tenue, ma démarche et mes gestes, retenir sur mes lèvres toute parole vaine, préserver mes pas de tout écart, empêcher mes yeux de divaguer, défendre mes oreilles des rumeurs, tenir le front humblement incliné, élever mon esprit vers le ciel, mépriser ce qui passe, ne désirer que Vous seul, dompter ma chair, purifier ma conscience, honorer les Saints, Vous louer dignement, progresser dans le bien et couronner mes bonnes actions par une sainte mort. Plantez en moi les vertus, Seigneur, en sorte que je sois dévoué aux choses divines, prévoyant dans les choses humaines, et à charge à personne pour l'usage de mon corps. Donnez-moi, Seigneur, la ferveur dans la contrition, l'intégrité dans la confession, la plénitude dans la satisfaction. Mettez de l'ordre au-dedans de moi par une bonne vie, afin que je fasse ce qui convient, ce qui sera profitable à moi comme mérite, et aux autres comme exemple. Donnez-moi de ne jamais désirer des actions sans sagesse, ni me lasser des choses fastidieuses, afin qu'il ne m'arrive pas de désirer avant le temps ce que je dois faire, ou de le délaisser avant de l'avoir mené à bonne fin. Ainsi soit-il. »
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Découvrez aussi cette autre neuvaine avec saint Irénée de Lyon.