Les carmélites font partie de l’ordre du Carmel, une congrégation religieuse catholique contemplative. L’ordre du Carmel est composé de deux branches : les carmes pour les hommes et les carmélites pour les femmes. Sainte Thérèse d’Avila est la grande réformatrice du Carmel. Partons maintenant à la rencontre des sœurs carmélites, découvrons leur histoire, leur vie, leur spiritualité, et ce qu’elles peuvent nous apporter aujourd’hui. A la fin de cette lecture, nous vous invitons à découvrir notre guide des Saints.
C’est au XVIIe siècle que les carmélites ont été introduites en France par Sainte Thérèse d’Avila. C’est en effet en 1604 à Paris que cette dernière a fondé le premier couvent de Carmélites déchaussées. Sa réforme avait comme objectif de revenir à une plus grande vie de contemplation. La spiritualité chrétienne en sera par la suite grandement influencée.
Être carmélite, c’est avoir répondu à l’appel du Christ en ayant choisi de suivre le Christ dans la vie religieuse contemplative pour l’Ordre du Carmel.
L’oraison est au cœur de la vie d’une carmélite. Les sœurs se retrouvent chaque jour au même endroit pour deux heures d’oraison. Bien entendu, à tout moment de la journée, chaque carmélite peut continuer ou reprendre son oraison, comme elle le souhaite.
L’oraison peut se définir comme la prière silencieuse. Il s’agit d’un « commerce intime d'amitié où l'on s'entretient souvent seul à seul avec ce Dieu dont on se sait aimé. » (Sainte Thérèse d’Ávila, Vie 8).
Le silence et la solitude font partie de la vie d'une carmélite. C'est dans le silence qu'il est plus facile de rechercher et de se mettre en présence de Dieu. A certains moments de la journée, le silence peut être interrompue, à l'occasion de ce qu'on appelle la récréation communautaire (voir ci-dessous). C'est un temps où les carmélites peuvent échanger, ce qui permet notamment de vérifier la charité fraternelle. Mais le silence et la solitude restent des composantes majeures dans la vie d'une carmélite.
Vivant dans un carmel (un couvent), composé généralement d’une quinzaine de religieuses, la vie carmélitaine est aussi marquée par une vie commune. Les carmélites prient ensemble l’office divin, travaillent parfois ensemble, et se retrouvent dans les parties communes du carmel, que sont la chapelle, le réfectoire, le jardin, etc.
La vie commune carmélitaine est surtout marquée par des temps de « récréation » communautaire, qui sont des temps fraternels entre carmélites, au nombre de un, voire deux par jour, selon les carmels. La récréation du soir est en principe plus longue que celle du midi : plus ou moins une heure le soir, contre une trentaine de minutes le midi.
La vie carmélitaine est aussi marquée par le travail. Chaque carmel doit pouvoir subvenir à ses besoins. Selon la tradition d’un carmel et de sa localisation géographique, le travail peut varier d’un carmel à un autre. Le Carmel de Verdun par exemple confectionne des couettes en duvet. Il y a des carmels qui sont spécialisés dans l’artisanat monastique. Par exemple, le Carmel de Micy près d’Orléans produit muesli, apéritifs, sablés et glaces, etc.
Outre les travaux qui nécessitent de gagner leur vie, les carmélites ont aussi toutes les tâches liées au quotidien et à la vie du carmel : cuisine, lingerie, infirmerie, jardin, entretien, etc.
La spiritualité carmélitaine repose notamment sur quelques caractéristiques, que nous allons découvrir ci-dessous.
Les carmélites font de toute leur vie une vie de prière continuelle. La forme la plus connue et célébrée est l’oraison. Mais, elles continuent leur vie de prière, à travers le travail, les rencontres fraternelles, et en veillant en tout temps.
La spiritualité du carmel est mariale. La famille carmélitaine a eu la conviction qu’il fallait appartenir à Marie pour appartenir pleinement au Christ. Dans son histoire, le Carmel associera sans cesse la consécration à Marie à la consécration au Christ.
Enfin, le 17 juillet, l’ordre des Carmes célèbrent la fête de Notre-Dame du Mont Carmel.
La spiritualité de l’Ordre du Carmel repose aussi, à travers la contemplation, sur la recherche de vivre en tout temps en présence de Dieu à la manière du prophète Elie. Dans la Bible, Elie apparaît comme un homme brûlant de zèle et qui se tient debout en présence de Dieu : « Il est vivant le Seigneur devant qui je me tiens. » (1 Rois 17,1) ».
Même si les carmélites vivent cloîtrées et restent un ordre contemplatif, elles ont aussi un charisme missionnaire, qui s’exerce principalement dans la prière. Ce service se fait principalement en priant notamment pour les vocations, et de manière un peu plus particulière pour les prêtres et les séminaristes. Thérèse de Lisieux passait des heures dans le jardin du carmel pour prier pour des missionnaires à l’autre bout du monde, et elle a de plus été proclamée sainte patronne des Missions, malgré qu’elle ne soit jamais sortie de son couvent durant sa vie de carmélite. Pour finir, ajoutons qu’il est fréquent aussi aujourd’hui en France de voir des prêtres ou séminaristes s’adresser à des carmels pour se laisser porter par la prière d’une sœur carmélite ou par toute la communauté.
A quoi ressemble la journée d’une carmélite ? Que font les carmélites au quotidien ? La journée type d’une religieuse carmélite au Carmel de Lisieux se décline de la manière suivante :
Lever suivi du petit-déjeuner
6h15 : Oraison ensemble (1 heure)
7h20 : Office de Laudes
8h : Lectio divina
9h : Travail
11h15 : Eucharistie suivie de l’Office de Sexte
12h15 : Repas
12h45 : Vaisselle ou temps libre
14h : Travail
17h : Oraison ensemble (1 heure)
18h : Office de Vêpres
18h30 : Repas, vaisselle ou temps libre
19h25 : Office des Lectures
19h50 : Récréation (il s’agit d’une rencontre fraternelle communautaire)
20h50 : Office de Complies
21h05 : Temps libre, coucher
Bon à savoir : Il est à noter que les autres carmels ont le même type de journée, bien qu’il est possible que l’horaire soit légèrement différent. A noter également que dans d’autres carmels, il peut avoir deux temps de rencontre communautaire (ces temps sont appelés récréations) par jour.
L'horaire de l’Eucharistie dépend de l'agenda des prêtres. Si le Carmel a un aumônier, l’Eucharistie est à heure fixe.
Les sœurs carmélites en France sont regroupées en 4 fédérations. On retrouve des dizaines de carmels en France, comme à Alençon, Angers, Amiens, Ars-sur-Formans, Avranches, Bayonne, Caen, Cognac, Créteil, Laval, Limoges, Le Havre, Lyon, Lisieux, Micy (Orléans), Montpellier, Moulins, Muret (Toulouse), Nantes, Nevers, Paris, Sens, Verdun et dans d'autres lieux.
Les religieuses carmélites peuvent nous apporter de nombreuses choses, comme :
Élisabeth de la Trinité
Édith Stein
Une femme peut entrer dans l’Ordre du Carmel dès l’âge de 18 ans. Cependant, il est recommandé d’avoir fait des études et/ou d’avoir travaillé, pour gagner en maturité et en liberté. Tout appel à la vie consacrée nécessite du temps : pour opérer un vrai discernement, voir si cet appel vient de moi ou de Dieu, si cette vie sera celle où la candidate pourra s’épanouir pleinement.
En général, avant d’envisager un temps de postulat, il est essentiel d’avoir découvert l’oraison, d’avoir une vie de prière, et d’avoir effectué quelques séjours dans un carmel pour découvrir la vie des sœurs, et voir si cette vie peut convenir.
Une femme qui désire avancer vers la vocation carmélitaine peut entrer directement en contact avec une communauté de carmélites ou contacter le service des vocations de son diocèse.
Afin de mieux connaître les carmélites et tous les saints de l’Ordre du Carmel et cheminer avec eux, nous vous proposons plusieurs communautés :