“L’Eglise catholique se trouve où est Jésus-Christ” .
Comme souvent chez les pères de l’Eglise, on ignore l’essentiel de la vie d’Ignace le Théophore. Il serait né vers l’an 35 et tiendrait son épiscopat de l’apôtre et évangéliste Jean, qui l’aurait investi après la mort du second évêque d’Antioche, Evode.
On ne connaît guère de sa vie que ce qu’il en dit dans ses sept lettres adressées lors de son parcours d’Antioche à Rome. Il meurt aux alentours de l’an 110.
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Ignace le Théophore naît vers l’an 35 dans la province de Syrie. Il hérite de son prénom Ignace d’après le latin Ignis, qui signifie le feu. Établi dans l’épiscopat d’Antioche (actuelle Antakya en Turquie) après le décès du deuxième évêque Evode en l’an 68, Ignace avait en effet une âme de feu, passionnée pour le Christ.
Antioche était une cité importante, la troisième de l’empire Romain de l’époque après Rome et Alexandrie, et comportait environ 500.000 âmes. A la tête d’une communauté chrétienne nombreuse et dynamique, Ignace le Théophore (ce qui signifie porteur de Dieu en grec) est celui qui qualifie le premier l’Eglise du Christ de “catholique”, soit “universelle” en grec. On peut aussi lire dans les Actes des Apôtres que “C’est à Antioche que, pour la première fois, les disciples reçurent le nom de “chrétiens“ (Ac, 11, 26).
A la tête de l’Eglise d’Antioche pendant quarante ans, il mène une vie exemplaire tant du point de vue de la doctrine et des prêches que sur les vertus. Il montrait tant de sagesse qu’il se fit l’oracle des églises voisines.
Au début du règne de l’empereur Trajan, les persécutions chrétiennes reprennent de plus belle. Le gouverneur Pline le jeune est alors en place à Antioche. C’est lui qui fait arrêter Ignace le Théophore, tentant de lui faire renier sa foi. Mais Antioche refuse vigoureusement et, alors qu’il aurait soupiré après le martyre depuis longtemps, se réjouit plutôt d’être arrêté et emmené à Rome pour subir le supplice des bêtes féroces. “Je suis le froment de Dieu, je dois être moulu par les dents des bêtes, je crains qu’elles ne m’épargnent ; s’il en était ainsi, je les irriterais moi-même.”, dit-il dans sa lettre aux Romains.
Les romains espéraient, par cette arrestation et condamnation à mort, mettre un terme à l’expansion du christianisme. Mais c’est exactement le contraire qui se produisit. Car Ignace, tout imprégné du feu de Dieu rencontra, sur le chemin qui le menait d’Antioche à Rome, de nombreux chrétiens et communautés chrétiennes, qu’il ne cessait d’encourager. Il écrit aussi des lettres aux églises de Smyrne, de Philadelphie, de Rome, de Tralles, de Magnésie, de Philippe, et une dernière à son ami Polycarpe de Smyrne. Il fait également trois escales importantes : Smyrne, Philadelphie et Troade.
Dans ses lettres, il appelle essentiellement à l’union entre églises, et aussi autour de l’évêque, ainsi qu’à s’unir contre les hérésies. Il ne cesse de marteler la réalité de l’incarnation du Christ, rappelle l’importance de la hiérarchie de l’Eglise, exhorte à l’adhésion aux dogmes. L’essentiel de ses écrits s’attache donc à réprimer la division et à rappeler quelques points de doctrine fondamentaux.
Il achève son périple à Rome non sans avoir rencontré l’empereur Trajan, avec qui il s’entretient en assurant l’honneur d’être choisi comme martyr et son indifférence face aux honneurs que l’empereur lui propose. L'interrogatoire se termine par ces paroles d'Ignace: "Je ne sacrifierai point ; je ne crains ni les tourments, ni la mort, parce que j'ai hâte d'aller à Dieu."
On situe la date de son martyre vers l’an 110.
Dans une audience générale datée de mars 2007, le pape Benoît XVI évoque Ignace d’Antioche : “Aucun Père de l'Eglise n'a exprimé avec autant d'intensité qu'Ignace l'ardent désir d'union avec le Christ et de vie en Lui. (...) En réalité, en Ignace confluent deux "courants" spirituels : celui de Paul, entièrement tendu vers l'union avec le Christ, et celui de Jean, concentré sur la vie en Lui. À leur tour, ces deux courants débouchent sur l'imitation du Christ, proclamé plusieurs fois par Ignace comme "mon" ou "notre Dieu". Ainsi, Ignace supplie les chrétiens de Rome de ne pas empêcher son martyre, car il est impatient d'être "uni au Christ". (...) L'irrésistible aspiration d'Ignace vers l'union au Christ donne naissance à une véritable "mystique de l'unité". Lui-même se définit comme "un homme auquel est confié le devoir de l'unité" (Philadelphiens, 8, 1). Pour Ignace, l'unité est avant tout une prérogative de Dieu qui, existant dans trois personnes, est Un dans l'unité absolue. (...) En définitive, le "réalisme" d'Ignace invite les fidèles d'hier et d'aujourd'hui, il nous invite tous à une synthèse progressive entre la configuration au Christ (union avec lui, vie en lui) et le dévouement à son Eglise (unité avec l'Évêque, service généreux de la communauté et du monde).”
“Dieu tout-puissant et éternel, qui êtes admirable dans la vertu de tous vos Saints, donnez-nous de nous réjouir avec reconnaissance en célébrant la mémoire du bienheureux Ignace, qui, martyr et pontife de votre Fils, a rendu témoignage par son sang aux œuvres de son saint ministère, et a confirmé par son exemple ce qu’il a enseigné par ses paroles. Par le même Jésus Christ Notre Seigneur. Ainsi soit-il.”
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