“Ah mon Dieu! Dans quel siècle m’avez-vous fait naître?!”
Comme tous les pères de l’Eglise, on sait peu de choses de la vie de cet homme de foi né vers 70, et devenu évêque de Smyrne au tournant du IIème siècle. Disciple de l’apôtre et évangéliste saint Jean, il enseigna saint Irénée de Lyon dans la foi et la tradition johannique. Comme son disciple, il combat les hérésies, en particulier le gnosticisme, et meurt martyr à Smyrne au milieu du IIème siècle.
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Saint Polycarpe naît à Ephèse vers l’an 70. Ses parents, martyrs, le confient alors à une noble et pieuse femme, Callista, qui l’élève dans la foi chrétienne. Si sensible à la pauvreté, il dilapide les biens de sa mère en pratiquant l’aumône. Comme ses biens s’étaient miraculeusement reconstitués, Callista change alors son nom de Pancrace pour celui de Polycarpe, qui signifie “fruit abondant".
Devenu adulte, il est disciple de Saint Jean l’apôtre qui proclame la Bonne Nouvelle dans la province d’Asie, en compagnie de Saint Boucole et de Saint Ignace le Théophore (devenu plus tard évêque d’Antioche). Il s’imprègne alors de l’enseignement de l’apôtre bien aimé et partage ses tribulations jusqu’à l’exil de ce dernier à Patmos. Avant son départ, Saint Jean ordonne Boucole comme évêque de la cité de Smyrne et lui confie le jeune Polycarpe comme aide et compagnon de travaux. Polycarpe est alors ordonné prêtre et chargé du soin des malades et des orphelins. Peu avant sa mort qu’il sent arriver, Boucole désigne alors Polycarpe pour lui succéder à la tête de l’épiscopat de Smyrne.
Revêtu de la grâce de Dieu, il accomplit des miracles et reçoit la grâce de visions, ce qui ne manque pas d’assurer des conversions en grand nombre.
Ignace, devenu évêque d’Antioche et arrêté par les autorités romaines, est transféré à Rome aux alentours de l’an 110. Sur son parcours, loin de se taire face à la censure romaine, il encourage de nombreux chrétiens. C’est là qu’il rencontre son ami Polycarpe qu’il exhorte dans une lettre à glorifier le Seigneur, à être patient envers ses frères. Il conclut : “Je rends hommage à ta piété solidement établie comme sur un roc inébranlable. (...) Le temps présent te réclame pour obtenir Dieu, comme le pilote attend le vent et comme l'homme battu par la tempête attend le port.”
Par la suite, Polycarpe écrit aux Philippiens et insiste : “La foi est notre mère à tous, elle est source de l'espérance et elle est précédée de l'amour pour Dieu, pour le Christ et pour le prochain. Celui qui demeure en ces vertus a accompli les commandements de la Justice, car celui qui a la charité est loin de tout péché”.
Polycarpe dirige ensuite son église de main ferme et tout empli de foi pendant plus de cinquante ans. Très estimé parmi les églises d’Asie, il est envoyé à Rome comme représentant de ces églises afin de rencontrer le pape Anicet vers 155-160. Il s’agit alors de régler plusieurs divergences entre Orient et Occident, notamment sur la date de Pâques. C’est aussi l’occasion pour lui d’affirmer son combat contre les hérésies, en particulier celles des gnostiques Marcion et Valentin.
C’est probablement vers la fin de sa vie qu’il rencontre et enseigne le jeune Irénée, futur évêque de Lyon.
Peu après son retour, les persécutions reprennent avec l’arrivée au pouvoir de l’empereur Marc Aurèle. De nombreux martyrs sont ainsi livrés aux bêtes, alors que Polycarpe conserve toute sa dignité d'évêque et refuse de quitter la cité. Ses compagnons insistent alors pour qu’il se retire loin de la ville où il se met alors à prier jour et nuit. Arrêté par dénonciation d’un esclave sous la torture, il est présenté devant le proconsul qui l’exhorte à renier et maudire le Christ en disant : “ Aie pitié de ton grand âge “. Il répondit alors cette célèbre réplique : “ Il y a quatre-vingt-six ans que je le sers, et Il ne m'a fait aucun mal. Comment pourrais-je blasphémer mon roi qui m'a sauvé ?” La foule réclame alors sa mise à mort par le feu. Selon le récit de son martyre, dont le saint se réjouit d’en être rendu digne par la grâce du Seigneur, alors que les bourreaux allument le feu, la flamme s’élève autour du saint formant comme une voûte. Il se dégage alors un doux parfum dans tout l'amphithéâtre. Voyant que rien ne vient à bout du saint, la foule réclame de l’achever par le glaive. Une grande quantité de sang jaillit alors, éteignant le bûcher.
C’est dans L'Épître des chrétiens de l'Église de Smyrne aux autres églises, l'un des plus anciens textes de la littérature chrétienne, que l’Eglise de Smyrne raconte le martyre de Saint Polycarpe et de ses compagnons.
Les reliques du martyr furent incinérées à l'instigation des païens, mais les fidèles réunirent néanmoins quelques ossements qu'ils déposèrent dans un lieu secret, grâce à un garde impressionné par le martyre enduré et désirant peut-être s’amender. Les fidèles se réunissaient chaque année pour se recueillir autour des reliques à son souvenir.
Le martyre de Saint Polycarpe émut les païens qui cessèrent, pour un temps seulement, la persécution contre les chrétiens.
L’essentiel des paroles de Saint Polycarpe sont extraites de sa lettre aux Philippiens, jointe aux lettres qu’il avait reçues d’Ignace d’Antioche, et que les Philippiens lui avaient demandées. Il s'en explique dans les premières lignes :
“Les épîtres d’Ignace, tant celles qu’il nous a adressées que d’autres que nous possédons de lui, nous vous les envoyons toutes, selon votre demande, elles sont jointes à la présente lettre.”
“Frères, ce n’est pas de mon propre mouvement que je vous écris ainsi sur la justice, c’est parce que vous m’y avez invité.”
Voici l’essentiel de ces paroles :
“Ils n'ont pas aimé le monde présent, mais Celui qui est mort pour nous et que Dieu a ressuscité à cause de nous”.
“Montrez cette indéfectible patience que vous avez contemplée de vos propres yeux, non seulement dans les bienheureux Ignace, Zozime et Rufus, mais aussi en d’autres qui étaient de chez vous, en Paul lui-même et dans les autres apôtres, bien persuadés que ces hommes n’ont pas couru en vain mais dans la foi et la justice et que maintenant ils occupent auprès du Seigneur dont ils ont partagé les souffrances, la place qui leur est due. Car ce n’est pas le siècle présent qu’ils ont aimé mais celui qui est mort pour nous et que Dieu a ressuscité à cause de nous.”
“La solide racine de leur foi (celle des fidèles) porte des fruits. Qu’ils relisent la lettre du « bienheureux et glorieux Paul » pour les affermir dans la foi qu’ils ont reçue car cette foi est notre « mère à tous » (cf. Ga 4, 26).”
“Les diacres sont diacres (serviteurs) de Dieu et du Christ et non des hommes ; qu’ils marchent dans la voie de la vérité tracée par le Seigneur qui s’est fait le diacre (serviteur) de tous.”
“Les jeunes gens doivent mettre un frein à leurs moindres mauvais désirs, s’affranchir de toutes les passions de ce monde, car toute passion combat contre l’esprit.”
“Seigneur Dieu tout puissant, Père de Jésus Christ ton enfant bien-aimé, de qui nous avons reçu connaissance de ton nom, Toi, le Dieu des anges, des puissances et de toute la création, ainsi que de la race des justes qui vivent en ta présence, je Te bénis de m'avoir jugé digne de ce jour et de cette heure afin de me faire prendre part au nombre de tes témoins, et de participer au calice de ton Christ pour la résurrection de la vie éternelle de l'âme et du corps”.
« Que Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus-Christ, que le Pontife éternel Lui-même, Jésus-Christ, Fils de Dieu, vous fasse croître dans la foi et la vérité, dans une douceur parfaite et exempte de tout emportement, dans la patience et la grandeur d'âme, dans l'endurance, dans la chasteté ; que Dieu vous donne part à l'héritage de Ses saints, qu'il nous y fasse participer avec vous, nous et tous ceux qui sont sous le ciel, qui croiront en Notre Seigneur Jésus-Christ et en son Père qui L'a ressuscité d'entre les morts. Amen. »
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