“Tant que le Colisée sera debout, Rome sera debout. Quand le Colisée s’écroulera, Rome s'écroulera. Quand Rome s’écroulera, le monde entier s’écroulera.”
Bède le Vénérable naît aux alentours de l’an 672. Il est confié très jeune à un monastère bénédictin et montre très tôt des capacités brillantes pour les études et une grande piété. Il passera sa vie à étudier les écritures saintes ainsi que d'autres domaines de la connaissance, sans jamais sortir de son monastère. Il rédige une grande œuvre historique et scientifique et s’éteint en 735. Il est aujourd'hui reconnu comme saint et docteur de l’Eglise. Bede le Vénérable fait aussi partie des pères de l'Eglise.
Bède naît vers l’an 672, en Northumbrie, royaume médiéval situé au nord de l’Angleterre et au sud de l’Ecosse. Son nom proviendrait du vieil anglais “Béd”, qui signifie prière. Cela indiquerait que ses parents l’auraient voué à une carrière ecclésiastique dès sa naissance. A l’âge de 7 ans, il est envoyé dans le monastère voisin de Wearmouth, pour y suivre les enseignements de l’abbé Biscop, puis de Ceolfrith, qui fonde en 682 l’abbaye de Jarrow, jumelle de Wearmouth, où le jeune Bède suit le maître. Quatre ans plus tard, une peste éclate dans la région et seuls l’abbé et son jeune élève Bède survivent.
Bède est ordonné diacre à 19 ans par l’évêque d'Hexham, Jean, puis à 30 ans il est ordonné prêtre par le même évêque.
Il passe toute sa vie dans ce monastère de la Northumbrie et ne quitte Jarrow que pour trois brefs voyages, sans jamais aller au-delà de York. Il se passionne pour la connaissance, et se contente parfaitement des livres de son monastère. Il remerciera l'abbé de Jarrow d'avoir ramené de ses voyages sur le continent de nombreux manuscrits, permettant ainsi aux frères de cultiver les lettres dans la tranquillité du cloître.
A cette époque, la Northumbrie se démarque du reste de l’Europe par sa paix régnante. En effet, alors que le reste de l’Europe est déchiré entre l’invasion arabe, les guerres d’Italie et l’effondrement de la culture gallo-romaine, les petits royaumes d’Angleterre, tout juste christianisés sont des havres de paix où le christianisme de déploie tranquillement.
Bède commence à enseigner les jeunes moines en matière de latin et de rhétorique classique, enseignements fondamentaux de l’époque. Il s’appuie sur la Bible et les Pères de l’Eglise pour illustrer ses enseignements. Il développe aussi des connaissances de la nature, des lois du ciel et de la terre, afin de mieux enseigner la Bible.
Bède se passionne par ailleurs pour le chant et la poésie en langue vulgaire.
Bède s'attelle également à une chronologie de la Bible. A l’époque, aucune échelle de temps uniforme n’existe et c’est la théorie des six âges du monde qui prédomine. Bède se penche sur l’étude de la mesure du temps, et introduit le premier un calendrier basé sur la date de la naissance du Christ, calculée par Denys le Petit au Vème siècle.
Vers la fin de sa vie, Bède effectue plusieurs voyages, c’est là qu’il se rend à York pour y rencontrer l’évêque Egbert. Son état se dégrade peu avant Pâques 735 et il meurt le jour de l’Ascension.
Il laisse une œuvre écrite considérable, traitant aussi bien de la musique, que de la Bible, la grammaire, la métrique, l’hagiographie, et surtout l’histoire, pour laquelle on se souvient de lui aujourd’hui.
Souhaitant œuvrer pour l’évangélisation de son peuple toute nouvelle, il rédige une histoire du peuple anglais en latin où il décrit la naissance de l’Eglise en Angleterre et la naissance du peuple anglais selon la foi. Il contribue ainsi grandement au développement d’une Eglise anglo-saxonne qui s’avèrera être un véritable vivier de missionnaires partant vers le nord du continent européen.
Il reçoit au XIème siècle le qualificatif de Vénérable, essentiellement grâce à la qualité de ses œuvres, qui se sont étendues rapidement dans toute l’Europe et feront office de références jusqu’au XIIème siècle, où l’Europe accède alors directement aux sources de saint Bède.
Son œuvre la plus célèbre, l'Histoire ecclésiastique du peuple anglais, lui a valu le surnom de « Père de l'histoire anglaise ». Inspirée de l’Histoire Ecclesiastique d’Eusèbe de Césarée, elle circule déjà de son vivant tant sa popularité est grande.
Linguiste et traducteur, il traduit des œuvres grecques et latines des premiers pères de l'Église. Il rédige de nombreux commentaires bibliques qui s’attachent à l’interprétation des Écritures. Il traduit l’Evangile selon Saint Jean en langue anglo-saxonne, compose des hagiographies et est à l’origine des premiers martyrologes chrétiens.
A destinée pédagogique essentiellement, il rédige de nombreux manuels d’orthographe, de métrique (rythme des vers en poésie). Son œuvre De Natura Rerum rassemble un ensemble de connaissances scientifiques de l’époque sur la cosmologie, le temps et l'arithmétique. De Temporum Ratione apporte des instructions sur l’usage des calendriers, la signification du zodiaque et le calcul des jours de fête du calendrier chrétien. Il rédige aussi des ouvrages philosophiques, citant Pline le jeune, Virgile, Lucrèce, Ovide, etc.
Voici une prière pour le carême de Bède le Vénérable :
« Sois présent aux cœurs que Tu as rachetés, ô Christ, Toi qui es l’Amour porté à son sommet. Pénètre nos paroles d'un repentir sincère. Très bon Jésus, nous T'adressons nos prières avec confiance ; pardonne les fautes que nous avons commises, ô Christ. Par le signe sacré de la Croix, par ton Corps vénérable, défends-nous comme Tes enfants. Nous Te le demandons d'un seul cœur ».
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