“Croyez ceci : si l’on a dans le cœur l’amour du Christ crucifié, alors en cette vie, rien n’est vraiment pénible. Quand vous voyagez pour lui, il ne vous manquera point, lui qui est le guide fidèle, le gardien de vos pas. Il est celui qui n’abandonne jamais les siens à l’heure où il les laisse provisoirement en butte au mépris du monde.”
Saint Pierre Canisius – Lettre à un ami de Hollande
Fondateur de 18 collèges, auteur de 37 livres dont des ouvrages sur le Catéchisme, jésuite et Docteur de l’Église, saint Pierre Canisius est un homme très important pour l’Histoire de la chrétienté en Europe au XVIème siècle. En effet, à l’époque de la Réforme protestante de Luther ce prêtre a prêché dans de nombreux pays afin de d’approfondir les fondements de la foi catholique, tout en faisant preuve de beaucoup de douceur à l’égard des protestants : “Que jamais la petitesse et l’arrogance ne viennent salir le discours de celui qui se dit aimer Dieu !“. Saint Pierre Canisius a été béatifié en 1864 par le pape Pie IX, puis canonisé et déclaré Docteur de l’Église le 21 mai 1925 par le pape Pie XI. Il est fêté le 21 décembre par l’Église catholique.
Saint Pierre Kanis, dont le nom de famille a été latinisé en “Canisius”, est né le 8 mai 1521 à Nimègue, aux Pays-Bas. À l’âge de quinze ans, Pierre Canisius est envoyé à Cologne étudier le droit et la théologie. Progressivement, son attention se porte sur les Saintes Écritures, et les écrits des Pères de l’Église. C’est en 1543 qu’il rencontre l’un des premiers compagnons de saint Ignace de Loyola, Pierre Favre et qu’il découvre la Compagnie de Jésus. C’est le jour de ses vingt-deux ans que saint Pierre Canisius devient officiellement jésuite. Il participe l’année suivante au concile de Trente comme théologien du cardinal d’Augsbourg, Othon Truchsess de Waldbourg. Il fonde peu de temps après, à Cologne, la première maison de la Compagnie de Jésus d’Allemagne. Sa grande foi et son éloquence l’ont ensuite emmené à être envoyé prêcher dans le reste de l’Allemagne, en Autriche ou en Suisse.
En même temps, la Réforme luthérienne prend de l’ampleur en Europe. C’est un outrage terrible aux yeux de Pierre Canisius. Très érudit et grand connaisseur des textes des Pères de l'Église, il entreprend de les traduireafin que tous les catholiques puissent y avoir accès. Pierre Canisius édite donc les œuvres complètes de saint Cyrille d’Alexandrie et de saint Léon le Grand, des Lettres de saint Jérôme et des Oraisons de saint Nicolas de Flüe. Il utilise même la, très décriée à l’époque, imprimerie pour diffuser au maximum ces écrits. Il est contre la “réforme” de l’Église catholique mais est favorable à un “renouvellement”, bien conscient de certaines dérives : "Le progrès doit être mis au service de Dieu". Il souhaite, par-dessus tout, venir à bout de l’ignorance de la plupart des catholiques concernant leur propre religion. Alors, prenant exemple sur les méthodes protestantes il écrit “Le Catéchisme de Canisius”. Cette publication connut, aussitôt, un immense succès. Depuis la première parution, cet ouvrage a été édité 400 fois dont 200 de son vivant, et traduit en 15 langues. Il en a même écrit des versions plus courtes afin qu’il soit accessible aux enfants. Il a consacré sa vie à l’enseignement et la prédication. Sa confiance totale et sa foi en Dieu l’ont porté dans ces missions.
En 1580 il s’installe à Fribourg, en Suisse. Deux ans plus tard, il fonde le Collège Saint-Michel et une congrégation de la Vierge à l’église Notre-Dame et ouvre une imprimerie.
Il y passe les dernières années de sa vie et rend son âme au Seigneur le 21 décembre 1597. Il est inhumé dans l’église Saint-Michel de Fribourg, où sa tombe est, encore aujourd’hui, visible.
« Vous, mon Sauveur, vous m'avez, en quelque sorte, ouvert le cœur de votre corps très saint. J'avais l'impression d'en voir l'intérieur. Vous m'avez dit de boire à cette fontaine, m'invitant à puiser les eaux de mon salut à votre source, ô mon Sauveur. Pour moi, j'éprouvais un grand désir de voir couler de là dans mon âme, à flots, la foi, l'espérance et la charité. J'étais assoiffé de pauvreté, de chasteté et d'obéissance, et je vous priais de me purifier, de la tête aux pieds, de me couvrir et de me parer. Puis, j'osai approcher de votre cœur, tout rempli de douceur et y apaiser ma soif ; et vous m'avez promis une robe tissée de paix, d'amour et de persévérance, pour couvrir mon âme dénudée. Avec cette parure de salut, je sentis grandir en moi la confiance de ne manquer de rien et que tout tournerait à votre gloire. Amen. »
« Je vous loue, je vous bénis, je vous glorifie et je vous salue, ô cœur très doux et très aimant de Jésus-Christ ! Mon très fidèle ami. Je vous remercie de la fidélité avec laquelle vous m'avez gardé et protégé durant cette nuit, et avez rendu pour moi, à Dieu votre Père, les louanges et actions de grâces dont je lui étais redevable. Et maintenant, ô mon unique ami, je vous offre mon cœur, vous conjurant de faire que, durant cette journée, toutes mes pensées, mes paroles, mes œuvres et mes affections soient réglées sur le bon plaisir de votre très aimable volonté. Amen. »
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