“Éphrem confère un caractère didactique et catéchistique à la poésie et aux hymnes pour la liturgie” pape Benoît XVI.
Surnommé “la harpe du Saint-Esprit”, saint Éphrem le Syrien est déclaré Docteur de l’Église en 1920. Ce diacredu IVème siècle a énormément œuvré afin de rendre accessible la religion catholique aux plus petits, aux illettrés. Il a écrit de nombreux hymnes ou poésies pour donner une autre dimension à l’enseignement catholique. Ce grand saint est fêté le 9 juin par l’Église latine ou le 28 janvier.
Saint Éphrem est né en 306 à Nisibe (actuelle Nusaybin dans le sud-ouest de la Turquie), dans une province romaine de Mésopotamie. Issu d’une famille païenne et ayant un attrait pour la religion chrétienne, Éphrem est chassé de son foyer par son père. Il trouve alors refuge auprès de l’évêque de Nisibe, Jacques, qui le considère dès lors comme son fils spirituel, selon saint Grégoire de Tours. Saint Éphrem se convertit et fût baptisé à 18 ans. Ordonné diacre, il ne voulut jamais devenir prêtre. Le pape Benoît XVI, le 28 novembre 2007, dit à ce sujet : "un choix emblématique car il voulut servir, dans les offices liturgiques comme dans l'amour du Christ qu'il chantait ... mais aussi dans la charité envers les frères qu'il ouvrait avec grande maîtrise à la connaissance de la Révélation".
Il fonde, à Nisibe, une école théologique qui prend une grande ampleur. Grand prédicateur et orateur, il a à cœur de faire connaître la Bible et de la rendre plus “accessible” à tous. Alors, pour que les chrétiens qui ne savaient pas lire puissent apprendre également, il entreprend de composer des hymnes et chants en guise de commentaires bibliques. Il est à l’origine de la pratique du chant liturgique. Malheureusement, à cause del’invasion perse en 362, saint Éphrem est contraint de quitter Nisibe et d’aller installer son école à Edesse, dans l’empire romain. Malgré la confrontation avec de nombreuses autres religions ou philosophies, le diacre réussit à conserver l'intérêt de ses élèves pour la religion chrétienne en composant de nouveaux hymnes sur des mélodies populaires syriaques. Il est le premier à avoir constitué une chorale composée uniquement de jeunes femmes.
En parallèle de ses prédications, Éphrem était un homme d’une grande bonté. Austère et ascète, il était très dévoué aux pauvres et aux malades. C’est d’ailleurs en soignant des pestiférés qu’il fût contaminé par la maladie. Il rend son âme à Dieu le 9 juin 373.
Saint Éphrem est l’auteur d’un grand nombre d’ouvrages, rédigés en syriaque, qui seront traduits en latin, arménien, grec, géorgien, arabe, etc. Plus de quatre cents hymnes écrits par saint Éphrem ont été conservés. Ils sont riches d’une imagerie tirée des sources bibliques, de la philosophie et des traditions de son époque. Il écrivit également de nombreux poèmes, proses ordinaires (plus précisément des commentaires bibliques sur les Évangiles ou des œuvres polémiques), proses poétiques et homélies en vers. Le pape Benoît XVI dit à propos de son colossal travail :
“Si nous voulons aborder sa doctrine, nous devons insister dès le début sur ceci : le fait qu'il fait de la théologie sous une forme poétique. La poésie lui permet d'approfondir la réflexion théologique à travers des paradoxes et des images. Dans le même temps sa théologie devient liturgie, devient musique : en effet, c'était un grand compositeur, un musicien. Théologie, réflexion sur la foi, poésie, chant, louange de Dieu vont de pair; et c'est précisément dans ce caractère liturgique qu'apparaît avec limpidité la théologie d'Ephrem, la vérité divine.”
Encore aujourd’hui, les Églises syriaques utilisent ses hymnes dans le cadre du cycle liturgique. Saint Éphrem a voué beaucoup de ses écrits à la Vierge Marie et à la Nativité pour laquelle il exprime toujours son profond émerveillement. Il a également abordé les thèmes de la Sainte Trinité, du paradis, de l’Eucharistie et de la beauté de la foi chrétienne, de la rédemption et de la Création.
« Seigneur et maître de ma vie, ne m’abandonne pas à l’esprit d’oisiveté, d’abattement, de domination et de vaines paroles.
Mais accorde-moi l’esprit d’intégrité, d’humilité, de patience et d’amour, à moi ton serviteur.
Oui, Seigneur Roi, donne-moi de voir mes fautes et de ne pas juger mon frère, car Tu es béni dans les siècles des siècles. Amen. »
« Tourne-moi vers ton enseignement car j'ai cherché à me détourner et j'ai vu que je m'appauvrissais, car l'âme n'est riche que dans le commerce avec toi. Gloire à ta méditation ! Toujours, quand j'ai médité sur toi, j'ai reçu de toi un trésor et là où je t'ai contemplé une source a coulé de toi et j'ai puisé tant que j'ai pu. Gloire à ta source ! Elle est cachée, ô mon Seigneur, ta source, a qui n'a pas soif de toi, et vide, la salle de ton trésor, pour qui te hait : la charité est le trésorier de ton trésor céleste. Quand je m'éloigne de ta compagnie, ta beauté excite mon désir, et quand j'accompagne ta Majesté, ta gloire me remplit de crainte : que je m'éloigne ou que j'approche, je suis le vaincu, de toutes façons. J'ai médité, et j'ai parlé de toi, non que je t'aie compris ; puis j'ai succombé, et je me suis tu à nouveau, non que je t'aie perdu. Je me suis perdu en toi, et je suis resté sans voix : gloire à toi, être caché. Amen. »
« Le Seigneur vint en elle (Marie) pour se faire serviteur. Le verbe vint en elle pour se taire dans son sein. La foudre vint en elle pour ne faire aucun bruit. Le pasteur vint en elle et voici l'agneau né, qui pleure sans bruit. Le Très-Haut vint en elle, mais il y entra humble. La splendeur vint en elle, mais revêtue de vêtements humbles. Celui qui dispense toutes choses connut la faim. Celui qui étanche la soif de chacun connut la soif. Nu et dépouillé, il naquit d'elle, lui qui revêt de beauté toutes choses. Ainsi soit-il. »
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