“« Il y a trois témoins qui rendent témoignage sur la terre : l'esprit, l'eau et le sang »
(1 Jean 8) ; l'esprit, que Jésus rendit à son Père au milieu des douleurs ; l'eau, qui coule de son côté ; et le sang, qu'il a versé de son cœur, sont les témoins de son amour le plus ardent. (...) Par le sang de son Cœur et de son côté, le Seigneur a arrosé le jardin de son Eglise, car il a fait jaillir en même temps les sacrements de son Cœur. (...) Son Cœur débordait d'amour de pouvoir s'unir à nous, et remplir notre cœur de joie et d'allégresse.”
Saint Albert le Grand, Sermon 27-28 de Eucharistia
Saint Albert, né en Allemagne vers 1200 dans la famille des comtes de Bollstadt, est envoyé étudier à Padoue, Bologne et Venise. Ces villes, réputées pour leurs enseignements d’excellence, feront de lui un étudiant brillant, à l'esprit aiguisé. Il approfondit ses études de théologie à Cologne, puis part pour l’Italie, où il entre en contact avec les Dominicains, l’Ordre des Prêcheurs. Avec eux, Albert découvre sa vocation : il prend l’habit. Habit, qu’il reçoit directement des mains du Bienheureux Jourdain de Saxe, successeur de saint Dominique. Il est envoyé à Cologne puis à Paris, en 1245, où il occupe la chaire de théologie d’une université. Il y rencontre saint Thomas d’Aquin, qui fût son élève le plus doué. Ils ont, ensemble, fondé un institut théologique.
Saint Albert a consacré sa vie à enseigner la théologie, à glorifier Dieu et à rétablir la grandeur dans la foi catholique dans des temps troubles.
Apprenons de ce saint à répandre les enseignements et l’amour de Jésus.
De 1244 à 1248, tout en enseignant la théologie, Saint Albert entreprit d’écrire une encyclopédie scientifique et philosophique, sur la base d’une étude d’Aristote. À une époque où la lecture publique des écrits d’Aristote était interdite par l'Eglise, ce fût une idée bien audacieuse. L’intention du dominicain est claire. Il souhaite rendre intelligible aux Latins l’ensemble des disciplines enseignées par le philosophe, depuis ses analyses biologiques jusqu’aux spéculations métaphysiques. Le théologien voit dans le développement autonome des sciences profanes le plein et sain équilibre de la foi. Son enseignement est commandé par une vision affective de la foi et l’idée selon laquelle tous les Hommes ont une tendance à revenir vers le Créateur. De nombreux disciples d’Albert le Grand suivront cette voie. Par ailleurs, Albert a trouvé le point de rencontre entre Denys et Aristote sur la doctrine de l’âme. Notre âme, offerte par le Christ, s’exprime dans la connaissance, malgré l’obscurité de l’être humain. C’est ainsi qu’elle révèle sa nature et son origine divine. C’est avec cette synthèse entre la Sagesse des Saints, le savoir humain et l’étude de la nature qu’Albert imprime une profonde orientation mystique à l’Ordre auquel il appartient.
Le dominicain a laissé derrière lui une œuvre considérable : commentaires de l’Écriture, texte de base de l’enseignement de la théologie ; commentaires du Livre des sentences de Pierre Lombard et des ouvrages de Denys ; recueil de questions disputées, recueillies dans des traités et des sommes ; commentaires d’Aristote et une somme de théologie. Son travail est tellement précieux et essentiel pour la foi catholique et les sciences qu’il a reçu, de son vivant, le qualificatif de “Grand”.
“Enseignez-moi, dans la tentation et la tribulation, à connaître le temps de votre visite :
que je voie mes péchés et que je pleure ceux qui, aux jours de la paix temporelle, sont demeurés cachés aux yeux de mon cœur ;
que la foule de mes ennemis les démons, la beauté des choses temporelles et les voluptés charnelles ne me circonvienne pas,
qu’elle ne m’étouffe pas et ne me jette pas à terre, avec mes enfants, c’est-à-dire le sentiment, la raison et les affections qui sont en moi, détruisant l’armée de mes vertus.
Rejetez de mon âme le mensonge et la simulation, la jactance qui trafique de votre grâce,
afin que je devienne un temple de la prédication, une maison de prière dans le présent et de vos louanges dans le futur.
Ainsi soit-il.”
« Ô Trinité ! Dieu très haut, très clément, très bienfaisant, Père, Fils et Saint-Esprit, Dieu Un, j'espère en Vous. Instruisez-moi, dirigez-moi, soutenez-moi. Ô Père ! Par votre infinie Puissance, fixez en Vous ma mémoire et remplissez-la de saintes et divines pensées. Ô Fils ! Par votre éternelle Sagesse, éclairez mon entendement, accordez-lui la connaissance de votre souveraine Vérité et de ma propre bassesse. Ô Saint Esprit, qui êtes l'Amour du Père et du Fils ! Par votre incompréhensible Bonté, transportez ma volonté en Vous et enflammez-la du Feu inextinguible de votre Charité. Ô mon Seigneur et mon Dieu ! Ô mon principe et ma fin, ô essence souverainement simple, souverainement tranquille et souverainement aimable ! Ô abîme de douceur et de délices ! Ô mon aimable lumière et souverain bonheur de mon âme ! Océan de joies inexprimables ! Plénitude parfaite de tout bien, mon Dieu et mon Tout, que me faut-il encore quand je Vous possède ? Vous êtes mon bien unique et immuable. Je ne dois rechercher que Vous. Je ne cherche et ne désire que Vous seul. Seigneur, attirez-moi après Vous. Je frappe, Seigneur : ouvrez-moi. Ouvrez à un orphelin qui Vous implore. Plongez-moi dans l'abîme de votre divinité. Rendez-moi un seul esprit avec Vous, afin que je puisse, au-dedans de moi, posséder vos délices. Amen. »
“Nous te prions Saint Albert le Grand,
chercheur passionné de la vérité,
qui est la même pour le corps et pour l’esprit.
Aide-nous à maintenir purs notre corps et notre cœur/
Éloigne de nous les poisons que la méchanceté des hommes répand dans le monde
et soutiens)nous sur notre chemin
pour que nous puissions un jour voir notre Créateur.
Amen”
Saint Thomas d’Aquin avait donné une très belle explication du Notre Père, priez avec lui et Saint Albert le Grand pour la gloire du Père.
Pendant sa jeunesse Saint Albert a remis en doute sa foi. C’est la Sainte Vierge Marie qui l’a aidé à rester sous le regard de Dieu, priez avec lui notre Mère du Ciel !